Commentaire sur le poème Le Lac d'Alphonse de Lamartine

LECTURE ANALYTIQUE, LE LAC, ALPHONSE DE LAMARTINE, 1820

Le XIXe siècle est un siècle de grande agitation. La poésie est à son apogée et est un bouillonnement de création et d'inspiration pour de nombreux auteurs qui s'illuminent au travers de leurs écrits.

Parmi ces écrivains emblématiques de cette époque, Alphonse De Lamartine. Après quelques années à endosser le rôle du politien, Lamartine redevient le poète lyrique et talentieux qu'il était plus jeune. Il écrira ses plus beaux vers avec Le Lac qui deviendra un poème de référence, tout comme le recueil dont il est tiré : Les Méditations, qui fait l'admiration de la nouvelle génération de poètes.

Le Lac, publié en 1820 dans les Maditations Poétiques est considéré, aujourd'hui encore comme le fleuron de la poésie romantique. C'est un poème immortel, un chef d'oeuvre qui échappe au temps.

Comment, par ce poème, par ce chant, Alphonse De Lamartine met-il en exergue le pouvoir de l'amour, la douceur de la mort et cette obsession du temps qui passe ?

Nous verons tout premièrement que ce poème est un hymne à l'amour, à la mort puis observerons qu'il est aussi le reflet du temps et des souvenirs.

Principalement composé d'alexandrins, ce poème est un appel à l'amour, un hymne au souvenir, car rêvasser en contemplant ce lac rappelle à Lamartine les joies qu'il vivait avec Julie Charles souffrant à cette époque d'une grave maladie. Dans les deux premières strophes, l'auteur met en place le décor ; un décor réaliste aux attraits romantiques. "La nuit éternelle" (v.2) est une métaphore qui symbolise réellement la mort mais qui n'a pourtant pas cette connotation horrible qu'elle devrait avoir mais plutôt une certaine douceur. Pour Lamartine, ce qui attend sa douce serait sans douleur. "Regarde, je viens seul m'asseoir sur cette pierre où tu la vis s'asseoir." (v.7,8) Ce vers, dans un rythme mélancolique confirme par l'utilisation du pronom personnel "je" que l'auteur raconte son histoire, qu'il fait part d'une partie de sa vie, de ces instants de bonheur, de paix sur cette "pierre" (v. 7) à contempler les "rivages" (v. 1). "Ô Lac !" (v. 5) Cette interpellation est une personnification du lac, il a une signification de vénération, d'adoration pour ce lac, cette étendue d'eau avec laquelle il partage une partie de ses souvenirs. La troisième strophe répond plus clairement aux caractéristiques du romantisme, avec cette évasion, cette présence de la nature mais aussi cette violence dans les sentiments qu'elle dégage. Les vers 11 et 12 présentent Lamartine comme un passionné, un amoureux qui retranscrit chaque sensation et impression ressentit par le vent et l'eau sur le corps et l'esprit de Julie Charles. Chaque élément à sa place au sein de ce poème et met en relation l'amour, la force des passions face à une nature plus vénérable encore, la femme, symbole de pureté, de sagesse. Le lieu est silencieux et la diérèse "harmonieux" (v. 16) au milieu de l'hémistiche renforce cette sensation d'appaisement, de sérénité. Dans son poème, Lamartine introduit un discours direct pour annoncer l'intervention d'une voix que l'on devine pure et douce, comme un écho entre les montagnes, une onde sur l'eau calme. L'adverbe "Tout à coup" (v. 17) rompt cette harmonie de début de texte et impose une tout autre écoute, plus attentive. Dans ce discours, Elvire supplie le temps de lui laisser vivre la fin de sa vie convenablement, de profiter de quelques moments encore et demande à la mort d'épargner les innocents des souffrances de la vie, de rétablir une égalité, une justice. L'auteur finit seul dans ce cadre pourtant idyllique mais tout de même accompagné par la nature, et le lac qui se révèle être un confident, témoin de son bonheur, bientôt de son malheur et desespoir. Il apparait pour ce poète, comme un journal intime, une épaule sur laquelle il peut se reposer et librement faire part de ses poblèmes et sentiments.

Alphonse De Lamartine, par ces quelques vers, transpose un paysage idyllique qui appel à l'amour dans une atmosphère plus mélancolique où se reflète la mort, la passion des sentiments. Mais le temps à sa place dans ce poème. Il apparait comme tentant et recherché.

L'auteur est comme obsedé

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