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Commentaire sur le poème Lac d'Alphonse de Lamartine

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Par   •  22 Mars 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 048 Mots (5 Pages)  •  1 006 Vues

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Commentaire littéraire

I. L’obsession du temps

Le thème principal de ce poème est la fuite du temps, thème traditionnel de la poésie, déjà privilégié par les épicuriens de l’Antiquité et par les poètes de la Pléiade comme Ronsard. Ici, le temps est représenté par la métaphore de l’eau qui est filée tout au long du poème.

Champ lexical du temps avec des divisions temporelles : "la nuit", "le jour", "l’aurore", "le soir", "les heures", "l’année", "moments", "l’éternité" et présence d'adjectifs significatifs : "l’heure fugitive", "nuit éternelle". On observe la métaphore du temps du temps "l’océan des âges" (21, 35-36) assimilé à l’eau -> métaphore filée du temps qui coule. Les allitérations en [l], des vers 14 et 38 par exemple, miment ainsi le bruit de l’eau.

Les enjambements nombreux notamment en fin de strophe semblent précipiter le poème et rendent ainsi sensible pour le lecteur le temps qui passe trop vite.

On remarque également les expressions "heure fugitive", "rapides délices" ou la phrase "le temps m’échappe et fuit" qui évoquent l’écoulement impitoyable du temps. L’antithèse "ce temps qui les donna, ce temps qui les efface" suggère quant à elle la fugacité des moments de bonheur, qui disparaissent aussi vite qu’ils ont éclos. En ce sens, le poème porte la plainte de toute la nature humaine. L’usage de la première personne du pluriel permet ainsi au lecteur de se reconnaître dans le cri de douleur poussé par le poète. Tout le poème semble ainsi évoquer la fuite du temps.

L'allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. "O temps suspends ton vol", est un impératif adressé au temps comme à un oiseau pour suspendre son vol et se reposer. Au vers 37 où l’adjectif "jaloux" renforce la personnification.

Les participes passés, la voix passive (strophe 1) soulignent la passivité et l’impuissance de l’homme face au temps : il est soumis au mouvement du temps. L’opposition des temps verbaux (passé / présent) : le passé évoque le souvenir, l’expérience vécue (strophes 3 et 4). L'imparfait insiste sur la durée des actions et le passé simple sur le caractère bref et inattendu des moments vécus. Dans ce poème, le présent sert à l’observation générale (présent gnomique : vers 7, 13) et à la réflexion. À partir du vers 20, présence d'apostrophes et de l’impératif présent. À partir du vers 29, les prières sont remarquables, ainsi que le subjonctif présent dans les trois dernières strophes (au début des vers). Il y a correspondance entre les temps : le présent fait naître le souvenir. Les interro-négatives des vers 41 et 44 soulignent la douleur du poète.

Cette réflexion insiste sur l’impossibilité de l’homme à fixer le temps. Cette dernière est signalée par les invocations au temps : il est capricieux (vers 21-22, 30-31, 37, 41), il est celui qui donne et qui reprend, il a un caractère inlassable, éternel (vers 36).

Le rythme est vif : notamment dans les deux premières strophes, il y a absence de points et très peu de coupes. Les enjambements (vers 3, 4, 7, 8) rallongent les vers.

La fragilité de l’homme est mise en valeur et donne une tonalité élégiatique et lyrique

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