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Commentaire sur le poème L'huître De Francis Ponge

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Par   •  15 Juin 2014  •  2 037 Mots (9 Pages)  •  1 632 Vues

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L'huitre

Francis Ponge

Introduction :

Le Parti pris des choses est un recueil de poèmes en prose qui paraît en 1942. Titre contradictoire car les choses, objets sans conscience, ne peuvent prendre parti. Dans ce recueil, le poète décrit des objets banals, quotidiens. Il refuse le lyrisme, et l'utilisation d'un langage artificiel. La poésie doit venir de l'objet décrit.

I. Une écriture apparemment descriptive

Cette impression est accentuée par le choix du poème en prose au lieu de la poésie versifiée, et par le titre même du poème.

1) Une description organisée en trois temps

a) Une certaine progression

Le texte est construit en 3 temps = 3 paragraphes.

- Premier paragraphe : description extérieure de l'huître : « d'une apparence ». Description très générale.

- Deuxième paragraphe : on passe à une description intérieure de l'huître, comme l'indique les premiers mots du paragraphe : « A l'intérieur ». La description est aussi plus précise.

- Troisième paragraphe : description d'un élément particulier à l'intérieur de cette huître : la perle. La particularité de cette description est marquée par les premiers mots : « parfois très rare ».

Cette progression de l'extérieur vers l'intérieur et du général au particulier est également marquée par un raccourcissement de la taille des paragraphes. Francis Ponge focalise sur des éléments de plus en plus précis. Le premier paragraphe est constitué de plusieurs phrases (5), le deuxième est une seule longue phrase, et le troisième est une seule phrase courte.

b) L'extérieur de l'huître : la solidité

Elle est comparée à un « galet » -> idée de solidité et de longévité.

Ponge insiste sur la difficulté pour ouvrir l'huître :

« apparence plus rugueuse » : désagréable au toucher, il est difficile de s'en saisir.

« opiniâtrement clos »

Solution pour l'ouvrir = solution en trois temps, donne l'impression d'un mode d'emploi (cf. rythme ternaire marqué par les virgules). Il faut « s'y reprendre à plusieurs fois ».

Des instruments sont nécessaires : torchon, couteau ébréché.

Nécessité d'utiliser la violence pour ouvrir l'huître : « Les coups qu'on lui porte », utilisation d'une arme (couteau).

« les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles » : deux verbes exprimant une violence renforcée par l'allitération en [k] (qui rappelle le son des coups).

c) Un intérieur rempli d'éléments hétéroclites

Le fait que la description de l'huître faite par Ponge dans le second paragraphe ne soit constituée que d'une seule phrase avec beaucoup de juxtapositions insiste sur une sorte de difficulté pour définir la nature de l'intérieur du coquillage.

L'expression « tout un monde » est renforcée par « à boire et à manger » (double sens : au sens propre signifie qu'il y a de l'eau et le fruit de mer et au sens figuré est une expression signifiant qu'on y trouve beaucoup de choses de qualité différente).

Enumération d'éléments appartenant à des réalités diverses : les « cieux », « une mare », le « sachet », « dentelle ».

Caractère insaisissable de certains éléments :

- « les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous » : il devient difficile de distinguer lequel est lequel, tout se mélange.

- « qui flue et reflue à l'odeur et à la vue » : expression d'une mobilité qu'aucun sens se semble en mesure de fixer, ni l'odorat ni la vue.

Juxtaposition de termes nobles et péjoratifs (« nacre », « mare », « visqueux et verdâtre », « dentelle noirâtre » la dentelle est une matière noble mais l'adjectif noirâtre la dévalorise) -> difficile de donner une valeur à l'huître.

d) La perle

Le poème finit sur un paragraphe élogieux sur l'huître.

La beauté : « perle », « nacre » (= l'intérieur de l'huître), « orner » = fonction esthétique.

La rareté : « très rare » : superlatif, « formule » = petite forme : ce n'est pas abondant.

2) Une démarche apparemment objective (de « objet »)

Le poète énonce d'emblée ce dont il va parler : « L'huître » : premier mot et titre du poème.

Les deux premiers verbes = verbe « être » : il s'agit de déterminer une identité, de définir.

Eléments propres à une définition : la taille (« grosseur »), la couleur (« blanchâtre », « blancs », « verdâtres », « noirâtre »), la consistance (« rugueuse », « visqueux »), la matière (« nacre »).

L'énonciation montre une recherche d'objectivité :

- Tournures impersonnelles : « on peut », « on trouve », « s'y reprendre à plusieurs fois »...

- Tournures se rapprochant d'une notice explicative : « il faut alors la tenir », « se servir d'un couteau ».

3) Une recherche du détail

Précision : « au creux d'un torchon », « couteau ébréché », « marquent son enveloppe de ronds blancs »...

Recours à des comparatifs de supériorité ou d'infériorité : « plus rugueuse », « moins unie » -> caractérisation précise de l'objet.

Description qui fait appel aux sens pour permettre au lecteur de se représenter au mieux l'objet dont il est question :

- La vue : «

...

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