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Commentaire sur le chapitre 5 du roman l'Assomoir d'Emile Zola

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Par   •  15 Mars 2013  •  1 308 Mots (6 Pages)  •  7 402 Vues

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L’Assommoir, ch 5 : la boutique de Gervaise

PP 169 Etude et questions d’étude littéraire

Situation : Malgré l’accident de Coupeau et sa longue et coûteuse convalescence, Gervaise a ouvert sa boutique en empruntant de l’argent aux Goujet. Sa boutique est un lieu de rencontre dans le quartier. Dans ce passage, Zola évoque les lieux, leur atmosphère en été et les femmes qui y travaillent.

I. La restitution d’une atmosphère

A. Les lieux sont bien définis dans l’espace : la devanture, le trottoir (regard des autres, la lumière vient de là) 6, le plafond 8, les étagères de la vitrine 9, la porte de la rue 13. Définition d’un cadre avec insistance sur le côté de la rue d’où vient la lumière, et la hauteur de la pièce où sont suspendues certaines pièces de linge. Le bas est suggéré : Gervaise est « accroupie par terre »23. Pas d’indication de profondeur, d’où impression d’étroitesse.

Cf tableaux de Degas avec personnages coincés entre table et linges suspendus.

B. L’atmosphère est très lourde. Plusieurs sens sollicités :

la vue : soleil d’aplomb 5, réverbération ardente7, lumière aveuglante 8-10

le toucher : chaleur violente sans air « température à crever » (langage du narrateur contaminé par celui des personnages). Champ lexical insistant : « fortes chaleurs »1, la mécanique bourrée de coke 3, dix fers chauffaient 4, « lourdeur de fournaise »17 « pas un souffle »13. Plusieurs sources de chaleur : sorte d’hyperbole du thème.

L’ouïe : seuls les instruments de travail font du bruit : « le ronflement du tuyau » 4, « un gros silence régnait » 17 « les fers seuls tapaient » 18. Renforcement par la couverture épaisse du calicot 19-20.

= Le narrateur donne l’impression d’enfermement, d’étouffement, d’oppression.

C. Effet de tableau impressionniste : les tons pastels : « coup de lumière bleui » 9, blanc du jupon et du linge 24, rose de la peau de Gervaise 27, eau laiteuse de l’amidon 24. Les effets de flou : les moires et les reflets (cf jeu de reflet sur l’eau dans tableaux) 7, 9. La poussière de soleil tamisée 11 (déjà présente au ch1 : soleil levant). Zola se réfère implicitement aux tableaux de Degas qui s’intéresse au sujet à cette époque. Deux tableaux de repasseuses dont un en 1869, moment où Zola commence ses recherches pour L’Assommoir. Le texte de Zola joue aussi sur « l’impression », le réel est rendu de façon poétique malgré l’oppression des sens. Quelques taches de couleur sur les repasseuses comme dans le tableau de 1884

Il y a aussi une certaine beauté dans les gestes du travail : réalisme des attitudes comme chez Degas, 23 sqq, variété des positions des corps et des bras cf portraits.

D. Le travail est rendu de façon précise, réaliste :

les vêtements, les matières, les outils précis : la mécanique 3, les fers 4, l’établi 10, linges fins 10, fils de laiton 15, terrine 23, amidon 24, bonnets, devants de chemise etc 29 sqq : première partie du texte, avec utilisation du personnage de Gervaise en action.

Les gestes : trempait, roulait posait plongé, secoué. On suit le détail d’un aspect particulier du travail de blanchisseuse, comme on avait pu suivre celui de Coupeau en train de fabriquer un chapiteau de cheminée. Travail minutieux, soigné, méthodique. Sortes de gros plans ou de zoom sur les personnages avec un panoramique latéral et vertical.

II. Portraits de femmes

La boutique vit par les femmes qui y travaillent. Mais Zola ne se contente pas de décrire des travailleuses anonymes comme dans un simple reportage. Il donne une personnalité aux ouvrières, de façon organisée.

A. La construction des portraits : principe de l’enchaînement et focalisation.

Le narrateur utilise une focalisation externe, en passant des lieux aux personnages, qu’il suit un à un, comme dans un panoramique latéral et aussi vertical (Gervaise – pano vertical et latéral sur Mme Putois- pano latéral sur Clémence).

Après l’évocation des lieux, Zola fait commenter la chaleur par Gervaise 21, puis enchaîne sur son portrait. Elle prépare un travail pour Mme Putois, donc elle l’interpelle à ce sujet 35, ce qui permet d’enchaîner le portrait de celle-ci. A son tour, Mme P. interpelle Clémence, cette fois sur sa tenue, ce qui permet d’introduire le portrait de celle-ci.

Donc, dans ce passage, les choses ne sont pas vues par un personnage mais Zola atténue le caractère « artificiel » des portraits par le système de l’enchaînement : paroles-portraits. Personnages

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