Commentaire sur la fable Les Obsèques De La Lionne de Jean de La Fontaine

La Fontaine remet au goût du jour le genre de la Fable au XVIIème siècle en s’inspirant des anciens poètes comme Esope et de Phèdre. Dédicacées à l’héritier de Louis XIV, il utilise souvent le monde animal pour dénoncer les injustices de son temps. La forme de la fable correspond parfaitement l’idéal classique de brièveté et du « plaire et instruire ». Les obsèques de la Lionne obéit évidemment à ces principes du classicisme, mais tire son originalité de sa longueur et de ses multiples rebondissements. Le récit conte la cérémonie d’obsèques de la femme du Lion, de la reine, et décrit les réactions des courtisans, puis plus particulièrement celle du cerf. Nous nous demanderons comment l’auteur arrive ici à dresser un portrait sans concession des puissants ? Tout d’abord, nous mettrons en avant la vivacité de cette fable, son rythme prononcé, avant de nous intéresser à la satire de la cour effectuée par le fabuliste.

La Fontaine nous présente un récit vif et plaisant à travers cette fable. Son écriture rythmée nous accroche à la lecture de la fable et nous donne un certain intérêt pour elle. La diversité de ses rimes nous égaille et ne nous fait pas plongé dans la lassitude : des rimes plates au vers 1 et 2 puis des rimes embrassées vers 3 à 6. Le rythme soutenu avec des vers différents nous provoque aussi cette sensation : des octosyllabes vers 1, 2, 9 … et des alexandrins vers 4, 8, 16 … de plus une ponctuation abondante revitalise cette fable « : » «, » et «. ». De nombreux enjambements ajoutent de la fluidité et du rythme dans la fable : vers 2-3, vers 6-7 … Enfin des énonciations multiples ajoute du rythme : narrateur, puis interpellation du lecteur (« jugez »vers 11), implication de La Fontaine (« Je » vers 17), discours direct du Roi (vers 33), du cerf (vers 39), la prosopopée avec la reine (paroles rapportées d’un personnage absent) et de nouveau apostrophe au lecteur (« Amusez »).

Une structure complexe de la fable augmente la vivacité du récit, La Fontaine reste dans une fable traditionnelle. On trouve une introduction vers 1-10, les péripéties vers 11 à 51 et enfin la morale vers 52 à 55. Une représentation théâtrale engendre de multiples rebondissements et on y trouve des éléments d’une pièce de théâtre classique : le décor « antre » « cérémonie », les acteurs « le roi » « les courtisans » « le cerf », les spectateurs (les lecteurs sont interpellés plusieurs fois par l’auteur) et le metteur en scène qui dirige le récit représenté par La Fontaine Pour revenir à notre affaire » vers 24. Le dénouement fait un retournement de situation avec le cerf condamné puis récompensé. Le désir de plaire et d’instruire montre un récit plaisant avec le merveilleux de la société des animaux avec des personnifications : le lion est le roi, e comique des mots, de l’ironie : « compliments de consolation » au vers 4. La morale apporte un caractère didactique : « je définis » au vers 17.

La Fontaine fait vivre sa fable avec une formation de celle-ci non classique tout en restant dans les caractéristiques de la fable traditionnelle. Les différents types de rimes et la ponctuation y contribue fortement.

L’auteur nous montre une lionne et un lion satire de la cour. La force et la faiblesse du Roi sont montrées par plusieurs différentes marques de respect : « Prince » vers 3, « Roi » vers 30, « Monarque » vers 33 et « Sire » vers 39. Le pouvoir et la puissance du Roi sont marqués par la propriété : « Sa province » vers 6, « ses prévôts » vers 36, et « son antre » vers 13 nous montre un Roi respecté et très puissant dans son

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