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Commentaire sur la comédie L'île Aux Esclaves de Marivaux

Rapports de Stage : Commentaire sur la comédie L'île Aux Esclaves de Marivaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Janvier 2014  •  1 062 Mots (5 Pages)  •  2 125 Vues

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L'Île des esclaves est une comédie en un acte de onze scènes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le lundi 5 mars 1725, par des comédiens italiens.

Dans ces œuvres, Marivaux observe attentivement les réalités de la vie. Il écrit des romans mais surtout des pièces de théâtre s'inscrivant dans les traditions de la Commedia dell’arte. Il est séduit par le comique mais rejette le classicisme. L'Ile des esclaves, sa première comédie sociale, n'échappe pas à cette règle. Le dramaturge met en scène une situation drôle et inattendue : celle de maîtres et de serviteurs qui sont jetés par une tempête sur une île peuplée d'anciens esclaves. La scène 10 regroupe tous les personnages sauf Trivelin. Elle constitue le véritable dénouement de la pièce puisque chacun reprend son rôle initial.

La scène X de L'île aux esclaves de Marivaux est la deuxième scène du dénouement et c’est le véritable dénouement de la pièce. Cette scène constitue le deuxième aveu d’Euphrosine (le premier étant dans la scène IV avec Trivelin). Euphrosine, comme Iphicrate, avoue à son tour avec plus de sincérité les abus qu’elle a fait endurer à Cléanthis grâce à sa supériorité sociale.

Cléanthis est étonnée de constater cette réconciliation générale « Mais enfin notre projet ? ». Elle se lance alors, dans un réquisitoire constitué par sa longue tirade « Ah ! Vraiment, nous y voilà... »

La scène obéit à une progression rigoureuse : d'abord étonnée de constater la réconciliation d'Arlequin et d'Iphicrate, Cléanthis se lance dans un vigoureux réquisitoire avant de pardonner à son tour.

L'entrée de Cléanthis sur la scène montre sa différence : encore touché des larmes versées par Iphicrate et Arlequin dans la scène précédente, le spectateur ne peut manquer d'être choqué de la dureté de la servante qui frappe encore une Euphrosine accablée.

Dans cet extrait, Cléanthis est assez septique à la volonté d’Arlequin de vouloir redevenir esclave. Elle adresse donc un discours aux maîtres en opposant à leur fierté « le cœur bon, la vertu et la raison ». Dans celui-ci, elle n’hésite pas à faire l’éloge des esclaves. La longue tirade de Céanthis forme un provocant réquisitoire, lancé sur un ton révolté. On notera les méthodes expressives qui soutiennent cette polémique : exclamations «Ah ! Vraiment nous y voilà avec vos beaux exemples», «Fi ! Que cela est vilain…» jusqu’à celles qui ferment la tirade, interrogations orales qui se multiplient, et impératifs qui interpellent les destinataires à travers Euphrosine : «Voyons, ne seriez-vous pas bien attrapés ?», «Estimez-vous à cette heure, faites les superbes, vous aurez bonne grâce ! Allez ! Vous devriez rougir de honte.» Le mépris qu’elle exprime est également soutenu par un langage péjoratif, tel le possessif dans « voilà de nos gens qui… », et la récurrence du présentatif, « voici » ou « voilà » qui augmente les reproches. Enfin le rythme des phrases, avec les énumérations en gradation et les anaphores, donne l’impression que rien ne pourra arrêter sa colère. C’est le cas avec la reprise du pronom relatif « qui » dans la deuxième phrase, avec le rythme ternaire dans «n’avoir eu pour seul mérite que de l’or, de l’argent et des dignités» ou la triple interrogation oratoire : «Riche? Non ; noble? Non ; grand seigneur? Point du

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