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Commentaire sur l'acte IV Scène 6 de la pièce de théâtre Phèdre de Jean Racine

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Par   •  21 Mai 2013  •  1 619 Mots (7 Pages)  •  7 605 Vues

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Racine est le plus grand tragédien français avec Corneille. Après un premier succès avec Andromaque, il s’affirme contre le vieux Corneille qu’il supplante avec d’autres tragédies (Britannicus, Bajazet, Mithridate, Iphigénie en Aulide) : Phèdre constitue l’apogée de sa carrière dramatique. Vers la fin de sa vie et sur demande, il écrira encore deux tragédies bibliques, Esther et Athalie. Phèdre, écrite en 1677, est la tragédie la plus célèbre de Racine. Phèdre, épouse de Thésée, brûle d’amour pour Hippolyte, le fils de ce dernier. Mais Hippolyte aime Aricie, une ennemie de son père. Phèdre, qui a avoué sa passion à sa nourrice Œnone, puis à Hippolyte, apprend qu’il en aime une autre et devient jalouse. Nous étudierons d’abord la jalousie de Phèdre, puis nous analyserons son sentiment de culpabilité et la fatalité qui la poursuit. Enfin, nous réfléchirons sur l’utilisation de la mythologie dans ce texte.

Lorsque Phèdre apprend qu’Hippolyte peut aimer Aricie mais n’éprouve rien pour elle, elle devient jalouse. Cette jalousie est douloureuse : « Ah ! mortelle pensée », et elle ne peut « souffrir un bonheur qui [l’] outrage ». Cette antithèse montre la souffrance de Phèdre, qui se sent coupable d’inceste, devant le bonheur du couple formé par Hippolyte et Aricie, pur et innocent. L’innocence de ce couple est renforcé par le chiasme « homicides mains » et « sang innocent ». Les « homicides mains » désignent Phèdre, coupable d’inceste et « sang innocent » désigne Hippolyte et Aricie. La douleur de Phèdre est aussi exprimée par son champ lexical : elle dit de sa vie qu’elle a été « pénible ». Mais Phèdre a aussi été « poursuivie de malheurs » et de « tourments ». Cette hyperbole montre bien la souffrance et une douleur que Phèdre dit proche de la torture. Il y a aussi une opposition entre le bonheur et la douleur, qui est un des motifs de la jalousie de Phèdre. Mais la principale cause de sa jalousie est qu’Hippolyte, capable d’aimer, choisit Aricie au lieu de Phèdre. Elle est donc jalouse d’Aricie qui possède le cœur d’Hippolyte. l’anaphore de « il faut » montre la volonté de Phèdre de « perdre Aricie ». Elle montre aussi que la punition que veut infliger Phèdre est un impératif. Elle devient aussi meurtrière, pas par les actes, mais par la parole.

Cette jalousie fait naître chez Phèdre un sentiment de haine envers Aricie : c’est ce que montre la périphrase désignant Aricie et ses frères : « il faut de mon époux / Contre un sang odieux réveiller le courroux ». Sa haine est également illustrée par l’hyperbole « le crime de la sœur passe celui des frères ». Phèdre considère qu’Aricie, en se faisant aimer d’Hippolyte, a commis un crime plus grave que ses frères dont le seul mal était d'être les descendants légitimes du trône d’Athènes. Phèdre exagère encore en qualifiant l’amour d’Aricie de crime, ce qui confirme la haine jalouse que voue Phèdre à Aricie. De plus l’anaphore de l’adjectif « jaloux » dans « jalouse rage » et dans « jaloux transports » montre l’association étroite entre la jalousie et la haine ou la colère que sont « rage » et « transports ». Mais, même lorsqu’elle est jalouse, lorsqu’elle éprouve de la haine pour Aricie, elle est lucide. Les questions oratoires « Que fais-je ? Où ma raison se va-t-elle égarer ? » le montrent. Elle se décrit comme « amante insensée », ce qui prouve qu’elle est néanmoins lucide et qu’elle assume une partie de ses actes. Mais elle préfère se laisser guider par la jalousie et la haine que par la raison.

Le sentiment de jalousie de Phèdre progresse de la simple jalousie à la folie meurtrière. Elle se laisse guider par ce sentiment, tout en restant lucide.

Phèdre éprouve de la culpabilité envers son amour pour Hippolyte ; mais elle se disculpe en invoquant la fatalité et l’acharnement de Vénus contre sa famille. Elle explique sa passion par l’anaphore de « fureurs ». En effet, la fureur est la passion violente et incontrôlable que peut insuffler un dieu, ici Vénus, à un mortel, Phèdre. Elle se disculpe aussi lorsqu’elle s’adresse à Minos, son père. Dans cette prosopopée elle lui demande pardon pour ses rimes, car « Un Dieu cruel a perdu [sa] famille » et se venge. L’anaphore de « brûle » montre aussi que sa passion n’est pas naturelle mais d’origine divine. La déesse Vénus lui a insufflé un amour qui la ronge et la brûle de l’intérieur. mais Phèdre se sent malgré tout coupable : l’anaphore de « crime » explique la honte et le sentiment de culpabilité qu’elle ressent envers son amour pour Hippolyte, mais aussi envers son silence complice qui a condamné Hippolyte

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