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Commentaire sur l'acte I Scène 5 de la pièce de théâtre Phèdre de Jean Racine

Rapports de Stage : Commentaire sur l'acte I Scène 5 de la pièce de théâtre Phèdre de Jean Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Juin 2015  •  1 396 Mots (6 Pages)  •  4 045 Vues

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Jean Racine est un auteur du 17ème siècle né en 1639 et mort en 1699. L’une de ses œuvres majeures est Phèdre. Inspiré de la mythologie grecque, Phèdre de par ses ancêtres, a hérité d’un destin tragique. Nous étudierons le dénouement de cette pièce. Au théâtre, cela désigne le dernier moment de l'action dramatique. Cela a pour but de clore la pièce. Si dans la comédie classique le dénouement est souvent un mariage ou une fin heureuse, celui de la tragédie est plutôt malheureux. Ici Phèdre doit confier une troisième fois sa faute alors que Thésée a envoyé par son vœu son fils Hippolyte à la mort. Phèdre, qui vient d'avaler du poison, expire son dernier souffle en révélant toute la vérité à son époux, Thésée. Ce dénouement se compose alors de l'aveu de Phèdre à Thésée, de la mort de l'héroïne, et de la dernière tirade de Thésée. Nous verrons en quoi le dénouement racinien est révélateur de la tragédie classique. Dans un premier temps nous étudierons la confession ultime de Phèdre ainsi que le désespoir de son époux. Dans un second temps nous parlerons de cet aveu à double visée. Puis, dans un dernier temps, nous verrons en quoi ce dénouement incarne la tragédie.

Lorsque Phèdre se confie à son époux, elle expire ses derniers souffles. En effet l’héroïne a avalé du poison avant de rentrer sur scène. Elle souffrait de la mort de son amour incestueux : Hippolyte, et est rongée par la culpabilité, elle expia ses fautes. Mais l’urgence est là : il faut qu’elle avoue cette culpabilité à Thésée. Cette urgence se démontre par l’expression injonctive « il faut » (vers 1616, 1617). Elle emploie aussi l’impératif car pour elle le temps presse « écoutez-moi » (vers 1622). Exposant ses remords et sa culpabilité elle s’accuse avec la récurrence du « je » de Phèdre ou encore du « me » « moi » « c’est moi » (vers 1623) ce qui amplifie ce sentiment de faute. Son aveu est plus facile à faire que les deux précédents. En effet elle n’a plus rien à perdre, son amour est mort et elle-même se meurt. Elle ne bafoue uniquement que les derniers souvenirs qu’aura son époux. Ce dernier lui fait face.

Elle doit alors affronter le désespoir d’un père. En effet, surpris et meurtri, Thésée exprime sa douleur dans de nombreuses exclamations « Ah ! Père infortuné ! » (vers 1619) et l’interjection « Hélas » (vers 1647). Le champs lexical " cruelle", "action si noire" , "mon erreur » accuse Phèdre mais ce père en détresse se sent tout aussi coupable. Thésée développe le registre pathétique avec " nos pleurs "(vers 1643). Il désigne aussi son fils comme son « malheureux fils » (vers 1643) et « ce cher fils » (vers 1645). Cette pitié s’oppose à la colère qu’il a envers son épouse et ses actes " vœu que je déteste "(vers 1650). Et enfin, comme pour expier ses fautes et se faire pardonner de son fils, dans le dernier vers, Thésée parle d’adopter Aricie comme sa « fille » (vers 1654). Il veut rattraper ses erreurs passées et agir comme un bon père. Cette scène devient alors une forme de troisième aveu pour Phèdre. Après avoir confié son amour coupable à sa nourrice Oenone puis a Hippolyte, c’est à son époux qu’elle fait son ultime aveu.

Dans cet aveu, ce n’est plus une question d’amour incestueux mais davantage le fait qu’elle l’ait accusé à tort, et ainsi, conduit à la mort. C’est pourquoi Phèdre veut réhabiliter son beau-fils vu comme « un criminel »(vers 1600). Mais il n’en reste pas moins qu’elle essaie de nier sa responsabilité. Les mots à la rime " innocence " et " silence" insistent sur la nécessité qu’elle a de parler pour rétablir une innocence, celle d'Hippolyte. L’hémistiche " il n'était point coupable" (vers 1619) : cette troisième réplique sert ainsi à disculper Hippolyte et à le laver de tout soupçon, en réhabilitant sa mémoire. Son aveu devient alors un plaidoyer. Phèdre veut de fait célébrer les qualités d’Hippolyte. Au vers 1623, ce dernier est qualifié de « fils chaste et respectueux « ces deux qualités pures s’opposent à la manière

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