LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire littéraire : "le neveau de Rameau" de Denis Diderot

Commentaire de texte : Commentaire littéraire : "le neveau de Rameau" de Denis Diderot. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 425 Mots (6 Pages)  •  1 264 Vues

Page 1 sur 6

Commentaire littéraire : « Le neveu de Rameau » de Denis Diderot

Introduction

Denis Diderot, écrivain philosophe et encyclopédiste français très célèbre du siècle des lumières, incarne l’esprit des combats philosophiques du XVIIIe siècle. Le Neveu de Rameau est une œuvre intégrale qui évoqua la question du bonheur à travers une discussion entre le neveu du célèbre musicien Rameau, et moi, personnage de philosophie qu’il ne faut pas confondre totalement avec Diderot.

Nous nous demanderons en quoi cette joute verbale met en évidence 2 conceptions du bonheur diamétralement opposées. Notre étude s’articulera entre 2 axes : dans un premier temps, nous analyserons l’efficacité argumentative du dialogue puis, dans un second temps, nous expliquerons l’éloge de la vertu.

I – Efficacité argumentative du dialogue

  1. Enonciation

L’énonciation est ici présentée au style direct avec un « jeu » très présent. Le dialogue se présente dans un contexte serein, « moi » va ainsi défendre son avis afin que « lui » adhère en utilisant souvent le présent d’énonciation. Ce dernier accorde une actualité et une permanence, c’est ainsi que cet extrait utilisera les traits de l’oralité (l 1,2,3) afin que le lecteur ait l’impression d’entendre les personnages débattre grâce à une ponctuation qui renvoie à la joute oratoire (l 21-42-47) « ami, patrie, enfant, châtier ». Les caractéristiques de la joute oratoire sont flagrantes.

  1. Joute oratoire

On assiste ainsi à la confrontation de deux points de vue. On peut constater que « lui » mène le combat, ne serait-ce qu’à travers la longueur de ses répliques (l 4 à 19), tandis que « moi » pose les constats ainsi que les questions (l 1) « moi j’ai peur que vous ne deveniez jamais riche ». C’est d’abord « lui » qui mène le combat en utilisant l’ironie à travers des expressions comme (l 4) « les gueux revêtus », il n’hésite pas à utiliser la provocation « je serais le plus insolent maroufle qu’on ai jamais vu » (l 5). Il utilise beaucoup d’oppositions destinées à choquer son interlocuteur (l 12,13) « Nous aurons toute sorte de travers et de vices. Cela sera délicieux ». « Lui » n’hésite pas à critiquer certains grands esprits tel que le philosophe Voltaire, Buffon, Montesquieu utilisant le restrictif (l 15) « n’est que » et le réduisant à ce qu’il est, en somme, un « bel esprit », tout en usant d’une formule péjorative. L’expression reléguer pour ridiculiser d’Alembert se voit insultante. Il ne recule devant aucune provocation, qualifiant tous ces grands esprits de (l 16) « petits Gâtons ». L’attaque est franche, précise (l 16) à travers l’expression « comme vous » qui s’adresse à « moi » sans aucun complexe. La critique se poursuit à travers des termes flagrants tel que (l 17) « l’orgueil », « le besoin ». « Moi » va répliquer par le biais de formules ironiques.

  1. La stratégie argumentative retenue par « moi »

La stratégie argumentative retenue par « moi » n’est pas dans un combat direct, il préfère opposer à lui son mépris à travers des expressions tel que (l 20) « digne emploi » qui se veut une expressions moqueuse, suivie de (l 21) « grand dommage », (l 22) « honorable », « glorieuse », « utile à vos concitoyens ». La conjonction de coordination mais utilisée par « lui » révèle la prise de conscience du musicien qui n’est pas dupe, tandis qu’à son tour il utilise l’ironie à travers l’expression pompeuse de (l 24) : « monsieur le philosophe ». « Moi » poursuit à travers une série de questions destinées à déstabiliser « lui » (l 39) : « Quoi, défendre sa patrie ? » ; (l 42) : « Servir ses amis » ; (l 47) : « Avoir un état dans la société et en remplir les devoirs ? » ; (l 54) : « Veiller à l’éducation de ses enfants ? ». Pour finir, il évoque le terme de châtiment.

II – Eloge de la luxure

  1. Mise en place de cet éloge

Cet éloge de la luxure se fait par opposition toujours à travers l’ironie, le musicien évoque les chefs qui les dirige à travers la périphrase (l 27) « nos opulents ». Il les définit à travers ses propres souhaits : le commandement (l 7) « j’aime à commander, et je commanderai » ; « j’aime qu’on me loue, et l’on me louera » ; (l 9) « qu’on m’amuse, et l’on m’amusera » ; (l 10) « qu’on me déchire les honnêtes gens, et on les déchirera ». Il prône le pouvoir aveugle, l’absence de valeurs, l’absence de vertu (l 11) « nous aurons des filles » ; « nous serons ivres » ; « nous ferons des contes », « nous aurons travers et vices » : « lui » précise que les opulents font exactement cela : (l 29) « le fait est que la vie que je mènerais à leur place est exactement la leur », (l 30) « vous autres » renvoie avec mépris ce programme dont ferait partie « moi » : c’est une stratégie pleine d’esprit que met en place le jeune homme, le tout sur un ton léger, assuré, voire amusé. « Lui » ne semble  pas éprouver d’émotions, sa philosophie se réduit à la sagesse de Salomon qui préconise à ses yeux les vrais plaisirs de la vie : (l 35-36) « Boire de bon vin, se gorger de mets délicats, se rouler sur de jolies femmes ; se reposer dans des lits bien mollets ». Bien entendu, ses propos font réagir « moi » qui décide de poser une série de questions destinées à éclairer la pensée de « lui ».

...

Télécharger au format  txt (8.3 Kb)   pdf (52.8 Kb)   docx (11.7 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com