Commentaire du roman Pierrete d'Honoré De Balzac

Pierrette, d’Honoré de Balzac

Honoré de Balzac est né en 1799 et est mort en 1850, à 51 ans. Il commença à écrire à 30 ans. Ses débuts en tant qu’auteur d’inscrivent dans le mouvement du Romantisme. L’œuvre dont cet extrait est tiré fait partie des 91 romans de la Comédie Humaine publiés en moins de 20 ans (sur les 137 prévus par l’auteur). La Comédie Humaine a pour but de « faire concurrence à l’état civil ». Cette fiction englobe tous les milieux sociaux, toute l’histoire contemporaine. D’un volume à l’autre, les personnages reparaissent et les histoires tissent des liens de l’un à l’autre.

Pierrette s’inscrit dans les « Scènes de la vie de Province », dans les Etudes des Mœurs. L’extrait qui correspond aux premières pages du roman nous amène dans la petite ville de Provins dont il offre une description très détaillée, à travers les yeux d’un jeune ouvrier. Cette entrée en matière nous fait nous poser la question suivante : Quelles sont les fonctions d’une description réaliste dans l’incipit de ce roman ? Nous évoquerons d’abord la description réaliste du cadre, avant de parler des fonctions narratives.

L’incipit évoque l’arrivée d’un jeune homme dans la ville de Provins. Si le cadre spatio-temporel est précis (« En octobre 1827, à l’aube » l.1, « sur une place dans le bas de provins » l.2-3), nous n’avons que peu d’informations sur le personnage. Seules deux lignes le présentent : il s’agit d’un « jeune homme âgé d’environ 16 ans », habillé en « prolétaire ». Cette annotation vestimentaire est confirmée au début du second paragraphe : « le jeune ouvrier ». Sa présence sur cette place de Provins n’est pas un hasard : il cherche une maison dont on lui a préalablement fait la description. On peut supposer qu’il est à la recherche d’une place et que les maîtres de cette maison pourront l’embaucher.

Etranger à la ville, ne possédant que la description de la maison ainsi que son emplacement, il observe attentivement la place afin de reconnaître ladite maison. La description est donc faite selon le point de vue interne du jeune homme. En effet, les descriptions de la place puis celle de la maison sont introduites par des verbes de perception dont il est le sujet : « il put examiner » l.3, « le jeune ouvrier reconnut » l.17.

Son regard, circulaire, balaye la place, observe les maisons qui l’entourent avant de s’arrêter sur la maison qu’il recherche. Là, il s’attarde, et vérifie qu’elle correspond bien à la description qui lui en a été faite. Il la contemple de bas en haut, attentif aux détails, et la description se fait de plus en plus précise.

La place sur laquelle se trouve le jeune ouvrier se situe dans la partie basse de la ville de Provins, non loin d’une rivière, dans un quartier bourgeois calme et sans commerce. Les différents indices spatiaux nous permettent de faire le tour de cette place, d’un « bout » à l’autre. C’est donc d’abord la structure de la place qui est mise en valeur. Elle forme un « carré long » dont « les deux plus longues lignes de maisons [sont] séparées par un couvert de tilleuls ». La végétation qui couvre certaines façades est mise en valeur.

Le narrateur s’arrête plus particulièrement sur la maison que recherche

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