Commentaire du roman Du côté Des Petites Filles de Belotti

1) Elena Gianini Belotti est né en 1929 à Rome. Elle est une sociologue, pédagogue et auteure féministe italienne. Pendant presque 20 ans elle fut la directrice du "Centre Nascita Montessori", centre dans lequel se fait la préparation pratique et psychologique des femmes enceinte ainsi que la préparation au devoir de mère. Elle donne un enseignement pédagogique aux enfants de la "Scuola Assistenzi Infenzia Montessori"

Du côté des petites filles ou de son nom d'origine, Dalla parte delle bambine (éditions des femmes) parut en 1974, est, sans aucun doute sa meilleure réalisation. Il remporte un succès phénoménal et durable.

Prima le donne e i bambini, Milano, Rizzoli, 1980

Non di sola madre, Milano, Rizzoli, 1983

Son roman Il fiore dell'ibisco (La fleur d'hibiscus) lui valut le Prix Napoli en 1985.

Amore e pregiudizio (Les tabous de l'âge dans les relations amoureuses), Milano, Mondadori, 1988

Adagio un poco Mosso parut en 1993.

Pimpi oselì, Milano, Feltrinelli, 1995

Apri le porte all'alba, Milano, Feltrinelli, 1999

Voli, Milano, Feltrinelli, 2001

Pane amaro (Un imigré Italien en Amérique), Milano, Rizzoli, 2006

Prima della quiete (Avant la paix) lui valut le Prix Grinzane Cavour en 2004.

Cortocircuito, Milano, Rizzoli, 2008

2) Du nom original italien, Dalla parte delle bambine, Du Côté des petites filles est un Best Seller publié en France en 1974 par Elena Belotti. Dans cet essai l'auteur observe les moindres détails de la vie pour comprendre et expliquer ces stéréotypes qui donnent aux filles et aux garçons leurs différences. Cet ouvrage est le premier à avoir analysé l'influence des conditionnements sociaux sur la formation du rôle féminin dans la petite enfance.

Dans le premier chapitre Elena nous parle de l'attente de l'enfant. Les parents font tous pour avoir un garçon, la fille n'est pas désiré.

"Il existe beaucoup de recette populaires supposées permettre de deviner le sexe de l'enfant à naître ; lorsqu'on les examine en détail, elles trahissent toutes les désir et l'espoir de que ce soit un garçon" (p.19)

Certains vont même jusqu'à essayer des techniques toutes plus ridicules les unes des autres pour connaître le sexe de l'enfant qui naîtra.

"Quand on demande à une femme enceinte, à brûle pourpoint, "qu'as tu dans la main?" si elle regarde en premier sa main droite, elle aura un garçon, si elle regarde sa main gauche, une fille" (p.20)

A la naissance d'une fille, c'est la mère qui est remise en cause ce qui est scientifiquement faux.

"C'est le père qui détermine le sexe de l'enfant. Les spermatozoïdes se divisent en deux catégories : ceux qui sont pourvus du chromosome X, qui donneront naissance à une fille, et ceux pourvus d'un chromosome Y qui donneront naissance à un garçon. Mais c'est seulement le hasard qui est responsable de la fécondation de l'ovule par un chromosome X ou Y. Malgré la certitude scientifique de la responsabilité paternelle dans la détermination du sexe de l'enfant à naître, cette notion semble avoir beaucoup de peine à se frayer une voie, parce qu'elle doit combattre le préjugé opposé et profondément enraciné qui voit dans la femme la responsable et ceci, en bien ou en mal. " (p.15)

Si une femme accouche plusieurs fois de filles, elle culpabilise et subit une forte humiliation.

"...le ressentiment et l'hostilité du mari ou des beaux parents, l'humiliation de s'entendre renvoyer l'impuissance à engendrer des enfants mâles." (p.15)

Quelque soit les circonstances la femme doit être responsable.

Ce passage nous montre aussi l'acharnement des parents à transformer des êtres plein de vie et de créativité en personne obéissante.

Dans le second et le troisième chapitre l'auteure nous parle de la petite enfance et des jeux adaptés à chacun des enfants de sexe différent. L'éducation des filles et des garçons est très différente et leurs caractères doivent l'être aussi.

Le goût que porte une fille sur quelque chose (un jeux par exemple) peut être le même que celui d'un garçon (et inversement) mais on leur interdit.

"J'ai entendu un petit garçon d'environ cinq ans qui suivait sa mère au supermarché, insister pendant toute la durée des achats pour avoir un savon à lessive. " Mais quand est-ce que je la ferai, moi, la lessive ? " demandait l'enfant avec obstination. "Tu ne peux pas faire l a lessive, toi", lui répondait sa mère, inflexible, " tu es un garçon. " Mais, je veux faire la lessive avec du savon" , insistait l'enfant, la mère ne lui répondait même plus, jusqu'à ce que le petit garçon aille vers un rayon, prenne un savon et le dépose dans le chariot. La mère, furieuse, le remit sur le rayon et réprimanda sévèrement l'enfant, qui se mit alors à pleurer de rage. La mère fut inexorable. Il est sûr qu'après un refus aussi significatif, sans appel, ce petit garçon n'essaiera plus de demander du savon pour la lessive et orientera ses demandes vers d'autres objets dont il aura appris à reconnaître qu'ils sont permis.

Une jeune femme me racontait qu'elle se souvenait encore très bien d'un sentiment aigu de culpabilité qu'elle avait éprouvé lorsque, à sept ans, elle avait surpris sa mère se plaignant auprès d'une amie de ce que sa fille n'aimât pas jouer à la poupée ; à partir de ce moment là, elle s'y efforça, désireuse de correspondre à tout prix à ce que sa mère attendait d'elle, d'avoir son approbation et de lui plaire, mais elle continua à préférer les jeux mouvementés.

J'ai eu l'occasion d'observer souvent dans les crèches où on laisse à l'enfant le libre choix de ses jeux, de ses objets et de ses activités, que les fillettes jouent tout autant que les garçonnets avec des petites voitures, des avions, des bateaux, etc. jusqu'à trois ans environ. J'ai vu des petites filles de dix huit à vingt

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