Commentaire du roman Belle du seigneur d'Albert Cohen

Oeuvre majeure d’Albert Cohen, Belle du Seigneur est un roman réaliste écrit en 1968. L’auteur, d’origine suisse, a de nombreux talents. Autant diplomate qu’écrivain il s’est impliqué pour la défense du peuple juif dont il est issu ; cela est démontré dans son ouvrage Solal écrit en 1930. Durant le deuxième conflit mondial, Cohen eu l’obligation de mettre de côté durant quelque temps la littérature car il dû fuir à Bordeaux pour éviter l’invasion allemande. Suite à cela il crée en 1944 le Comité intergouvernemental pour les réfugiés avant d’être promu directeur d’une institution de l’ONU. Et c’est une trentaine d’années plus tard que Cohen meurt dans sa région natale à l’âge de 86 ans. L’extrait de son livre présenté ici est composé de deux paragraphes qui traitent de l’amour porté par l’héroïne pour un personnage au nom de Solal. Mais comment est présenté cet amour dans un texte tel que celui-ci ? Il présente tout d’abord la passion de l’héroïne pour le personnage absent malgré qu’elle soit déchirée par l’attente de ce dernier.

Cohen présente ici un amour passionnel de l’héroïne pour Solal. En effet elle ne peut se l’ôter de ses pensées, elle se l’idéalise et le décor est lui aussi adapté à cette situation.

Le personnage principal porte un amour fougueux pour un personnage absent. Effectivement, l’héroïne du roman adresse ses pensées qu’à ce dernier. Cela est tout d’abord démontré par les marques de la personne qui évoquent à onze reprises Solal. Ceci est démonstratif de l’attention qu’elle lui donne, elle ne cesse de penser à lui. Aussi, le champ lexical de la rêverie composé des termes « rêvasser » l.1-2, « se rappeler » l.3-4, « se raconter » l.6 prouve que ses imaginations ne sont portées que pour lui. Et, de nombreuses répétitions de verbe tels que « se raconter »aux lignes 6-7 et du verbe « penser » aux lignes 18-20-21 montrent encore une fois que ses pensées tournent autour de ce personnage. Par ailleurs, les connecteurs logiques comme « après le bain et le petit déjeuner » l.1, « dans l’herbe » l.3 et « c’est quand » l.8-9 mettent eux-aussi en évidence l’intérêt que porte la femme pour cet homme. Elle pense à lui n’importe où et n’importe quand. Enfin, de la ligne 1 à la ligne 6 le texte de ne présente pas de verbes. La phrase nominale renforce l’attachement qu’elle a pour lui.

L’héroïne pense sans arrêt à Solal, en effet elle se l’idéalise. Cela est mis en évidence avec l’emploi de noms mélioratifs tels que « mon amour » l.18-19 et « mon chéri » l.19. Elle le surnomme de sorte que cela laisse penser qu’elle le possède. Aussi, le rythme ternaire « sa voix et ses yeux et ses dents » prouve que la femme se rappelle de tous ces détails ; cela montre qu’elle a une affection profonde pour cet homme. Aussi, le champ lexical de l’amour et du précieux composé des termes « merveille » l.1-3-4-6, « exquis » l.8 ou encore « cœur » l.16 montre qu’elle tient plus que tout à lui, elle l’idéalise. Et, même ses activités tournent autour de l’être aimé, elle « se cultive pour lui » l.15-16 ce qui prouve qu’elle ne veut pas le décevoir alors pour cela elle fait des choses que pour lui. De plus le pronom personnel « vous » aux lignes 20-21 montre qu’elle éprouve pour lui un certain respect. Enfin, tout ce qui tourne autour de l’être aimé est tourné de façon méliorative comme le montre la comparaison de la ligne 7 « comme une pièce de théâtre ». Cette dernière parle de l’arrivée de cet homme qui serait pour l’héroïne un bonheur intense.

Enfin, même le décor évoqué dans le texte est adapté à la situation. Effectivement, la scène se déroule dans un jardin. Déjà, ce lieu, symbole de romantisme, montre que la femme passant toute la journée dans son jardin

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