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Commentaire du chapitre XXXII du livre Pantagruel de Rabelais

Mémoires Gratuits : Commentaire du chapitre XXXII du livre Pantagruel de Rabelais. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2015  •  1 073 Mots (5 Pages)  •  2 412 Vues

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Cet extrait de “Pantagruel” appartient au chapitre XXXII, et il nous présente un des scènes les plus connues de l’œuvre, celle où l’auteur, devenu un acteur du récit en se cachant sous l’anagramme de son propre nom, devenu Alcofribas Nasier, pour se protéger de la pluie (lorsque l’armée de Pantagruel est couverte par sa langue) entre dans la bouche du géant et y trouve un «nouveau monde », qu’il décrit en toutes ses détails, et qui a les caractéristiques d’un univers très semblable au nôtre.

L’auteur participe donc à son histoire en tant que personnage(il souligne ce changement avec le pronom personnel sujet Je qu’il met au début de cette nouvelle partie du récit) acquérant un rôle intra-diégétique et devenant témoin oculair de ce qu’il décrit; de plus, il ne se limite pas à entrer dans son conte, il entre aussi dans son personnage dans le sens littéral du mot – c’est un renversement du procédé littéraire consistent en approfondir la psychologie du protagoniste, ce qui donne évidemment un ton comique.

Ce qui est plus intéressant au regard de cet extrait c’est d’analyser le rapport avec les sources, et comment l’auteur se distingue d’elles avec son originalité (spécifiquement, les techniques avec lesquelles il décrit le nouveau monde); puis, d’illustrer le rôle de l’oralité dans l’œuvre en ce qui concerne le rapport entre le narrateur et les lecteurs, mais aussi entre l’œuvre et les récits épiques ; enfin, de noter la critique sociale contenue dans le texte et le bouleversement de l’idée du nouveau monde.

Sources

Les sources pour ce genre d’aventure peuvent être trouvées d’abord dans l’histoire de Jonas (Bible, Livre de Jonas), qui finit dans le ventre d’une baleine et y resta pour trois jours (ce mythe est repris aussi par Ariosto, contemporain de Rabelais, dans son « Orlando Furioso ») mais surtout dans l’Histoire Vraie de Lucien de Samosate ; celui-ci imagine un voyage paradoxal dans le cosmos et le décrit avec une minutie d’historiographe – surtout pour montrer qu’un style vraisemblable ne suffit pas à démontrer qu’une histoire est vraie. La différence entre les deux est que, là où Lucien informe le lecteur dès le début qu’il va raconter des événement fausses, Rabelais au contraire essaie de montrer la véridicité de ce qu’il dit (tant véritables contes ; plus tard, avec un ton faussement solennel, à savoir burlesque, Juppiter me confonde de sa fouldre trisulque si j’en mens).

Une géographie du corps

Quel que soit le rapport avec les sources, l’originalité de Rabelais se manifeste en ce passage surtout dans l’usage qu’il fait des références géographiques: c’est grâce aux noms des endroits mentionnés qu’il peut créer une sorte de géographie de la bouche du géant, de façon que les choses les plus banales et quotidiennes (la langue, les dents etc.) viennent transformées en localités célèbres et exotiques par le parallèle qu’il établit entre le parties du corps et ces endroits eux-mêmes; il s’agit d’une inversion, par laquelle ce qui est à l’intérieur est évoqué par ce qui se trouve a l’extérieur, et les choses mentionnées deviennent hyperboliquement grandes en raison de leur rapport avec des ponts, des villes et des montagnes qui à l’époque de Rabelais étaient

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