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Commentaire de texte : Icebergs d'Henri Michaux

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Par   •  28 Mai 2013  •  1 484 Mots (6 Pages)  •  10 340 Vues

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Commentaire de texte : Icebergs d'Henri Michaux

« Icebergs » est un texte d'Henri Michaux extrait du recueil la nuit remue parut en 1931. C'est un poème en prose composé de quatre strophes et qui a pour thème un élément de la nature mystérieux: l'Iceberg. Ce poème utilise le registre lyrique ( le poète exprime ses sentiments et est en communion avec la nature) mais s'approchent aussi du fantastique (les icebergs sont décrits comme des phénomènes troublants et inexplicables, au moins durant une partie du poème). Chaque paragraphe de ce poème décrit une caractéristique nouvelle de l'Iceberg. Henri Michaux décrit les Icebergs (présentés sous forme d'anaphores sur plusieurs verbes et en apposition) comme un univers mystérieux et intrigant, mais comment celui-ci passe-t-il de la description d'un univers mystérieux qu'il admire à un univers familier ? En première partie, nous allons montrer que le poète décrit ce lieu comme impressionnant et comme étant un au-delà géographique, puis que le poète montre les Icebergs comme un au-delà spirituel et mystique et enfin nous verrons que le poète fait de cet univers un univers familier.

Les Icebergs sont tout d'abord décrits comme des lieux impressionnants et comme des au-delà géographiques, par leurs dimensions imposantes et irréelles : en effet, la majesté de cet espace est mise en valeur par la métaphore de la cathédrale qui présente les Icebergs comme des lieux gigantesques. Nous pouvons voir que le poète admire ces Icebergs et insiste sur leurs tailles et leur pureté avec la répétition aux vers 6 : « Combien hauts, combien purs sont tes bords enfantés par le froid ». En outre, le poète personnifie et tutoie les Icebergs en s'adressant directement à eux et en leur témoignant son admiration. Les Icebergs sont non seulement caractérisés par leurs dimensions imposantes et irréelles mais également par leurs espaces maritimes infinis, aux vers 8 « sur des mers incontemplées » : l'immensité de l'espace maritime est tel qu'il ne peut être entièrement investi du regard. De plus, l'Iceberg est définit comme « Solitaire sans besoin », « distants » et « libre de vermine » (vers 10 et 11) : les adjectifs choisis personnifient l'Iceberg qui devient un être coupé du monde et heureux de l'être ; son isolement lui permet d'être libre de toute contrainte sociale. La personnification est d'autant plus importante qu'une majuscule est attribuée à l'adjectif « Solitaire ». Quant à la pureté suggérée dans le vers 6 : « combien purs », elle est également évoquée au vers 10 par l'expression : « libre de vermine ». L'Iceberg est donc un espace coupé du monde au milieu d'un espace maritime infini, mais c'est aussi un espace glacé « calotte glaciaire de la planète terre ». C'est un voyage de l'extrême nord.

Plus encore qu'une représentation de L'Iceberg comme d'un Au-delà géographique, Henri Michaux nous le présente comme un Au-delà spirituel.

Ce lieu représente un au-delà mystique et spirituel tout d'abord grâce à l'utilisation de la comparaison des icebergs  aux cathédrales . Celles-ci suggèrent tout d'abord au lecteur une idée de religion mais le poète précise  « sans religion » : c'est bien l'idée de mysticisme et de spiritualité qu'il veut faire poindre et non d'une religion précise à travers l'utilisation de l'oxymore. D'ailleurs, le poète fait usage d'une autre comparaison : « augustes Bouddhas » qui évoquent une religion sans aucun rapport avec celle pouvant être associée aux cathédrales, comme si l'ensemble des religions pouvaient être mêlées, peu importe le contenu de celles-ci, c'est leur dimension spirituelle que l'on doit retenir ici pour se figurer l'iceberg. Cette dimension est en outre renforcée par la suite « sur des mers incontemplées » : le pluriel et l'épithète « incontemplées » accentuent la dimension gigantesque, voire inhumaine (impossible de regarder ces mers), consolidant ainsi le regard mystique porté sur ces icebergs.

L'au-delà spirituel est donc suggéré par Henri Michaux en partie par l'image, le regard du lecteur est sollicité pour entrer dans un monde difficilement « contemplable », comme s'il voulait mettre en valeur la complexité des choses, leur deuxième sens et surtout pour influencer le lecteur à porter un second regard à ces choses, ici aux icebergs.

Mais le poète donne à voir également une dimension temporelle à ces icebergs, ou plutôt intemporelle ? Toujours et encore l'ambivalence de ce poète qui nous parle du temps en insistant sur l'éternité ou presque  : «  Mort sans issue », « dure des siècles » (vers 9) sont associés aux « cris éperdus du silence » deux figures contradictoires qui renforce cette notion d'éternité et quelque part de lieu mystique, rendant ce poème angoissant. Les Icebergs représentent ici un espace de vie après la mort, peuplé de fantômes : « âmes de matelots morts récemment viennent s'accouder aux nuits enchanteresses » (vers 2 et 3), les âmes de matelots morts, éléments abstraits, s'accoudent

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