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Commentaire de texte - François Villon - Frères Humains

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Par   •  15 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  3 329 Mots (14 Pages)  •  1 044 Vues

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Commentaire de texte : Les Frères Humains, de François VILLON

Spécialité Humanités, Littérature et Philosophie (HLP)

François De MONTCORBIER, est une personne modeste, l’une des plus connues du XV ème siècle. Il est né vers 1430 et a perdu ses parents tragiquement, dans un Royaume inégalitaire, où la parole des bourgeois bafoue celle des pauvres. Ainsi, il se retrouve confié, grâce aux précautions de sa mère, à Guillaume VILLON un homme d'Église. Ce dernier fera de François un être érudit. Celui-ci devient par la suite François De MONTCORBIER VILLON. Il intègre à son adolescence des études de droit, auxquelles il n’aboutira point à cause de ces nombreux défauts. Il aime entreprendre les quatre-cents coups et mène une vie hors la loi. Aimant écrire et parler, François entendit parler d'un groupe : Les Coquillards, possédant une langue inconnue propre à leur groupe. Alléché par cette rumeur, il décide de les contacter pour rejoindre ce dernier. Les Coquillards, accepte à une condition, que François cède sa compagne au groupe afin qu'il la viole collectivement ; François accepte et s'en voudra toute sa vie. Il commet avec ce groupe, mais l'histoire n'est pas sûr, un vol à main armée, qui le mènera à l'échafaud. Mais, pour sa dernière volonté, il demande une feuille et une plume et va rédiger le texte qui va être étudié : Frères Humains, le seigneur pris au cœur par l'intensité des mots du poème, va lever la pendaison mais va le congédier du royaume. On distingue ce texte comme une autobiographie, ou même une sorte de testament où l'auteur demande la miséricorde des lecteurs. Dans ce magnifique récit, le poète use, du vers un au vers trente-cinq, des pouvoirs de la parole. Il utilise les pouvoirs de la parole afin de demander pardon, le sentiment empathique surgit de ses vers. De plus, ce texte est original de fond en comble car, d'habitude, une oraison funèbre est l'éloge d'un mort par un vivant : ici, ce poème est une oraison funèbre prononcée par un condamné à mort qui implore le pardon et qui délivre aux vivants une leçon philosophique sur l'existence. À noter que le mouvement littéraire au Moyen- ge est “Le courant épique et la courtoisie”, On remarque donc que ce poème se démarque du mouvement et crée même un contraste puissant. Par conséquent, de quelle manière, le poète parvient-il à solliciter le pardon des lecteurs ? De ce fait, le texte se déploiera en deux mouvements. D’abord, la maturité du poète. Puis, une “fatalité évidente”.

Une étude sur le comportement du poète émergera dans cette partie, il passe de criminel à precheur. Par conséquent, cette dernière se déploiera en trois sous-mouvements. D’abord, l’auteur interpelle de façon sérieuse son public. Puis, l’auteur prévient de manière convaincante. Enfin, l’auteur argumente et sous-entend deux notions philosophiques.

Tout d’abord, l’auteur interpelle son auditoire pour donner une morale et précise à qui il va s’adresser : c’est l’exorde, l’auteur va capter l’attention et la bienveillance du public et l’on sait quel sujet sera traité : « Frères Humains » (v. 1), il englobe les êtres de la terre entière, les êtres de son espèce : l’espèce humaine. Nonobstant qu’il soit vivant lorsqu’il écrit ce poème, il annonce explicitement qu’il est décédé : « qui après nous vivez » (v. 1), car il se fait passer pour un mort qui s’adresse aux vivants, on peut donc parler de prosopopée, car c’est le mort de demain qui a pris la parole du poète vivant. Cette prosopopée est mise en évidence dès le premier vers avec son interpellation : « Frères humains, qui après nous vivez », et l’on prend conscience de son intention. Le fait que ce soit un mort qui interpelle un public en chair et en os rend le discours sérieux. Ainsi, l’auteur s’impose dès la première strophe et sait d’emblée qu’il aura l’intention qu’il souhaite. De surcroît, l’auteur n’inclut pas que lui dans le discours mais d’autres défunts, c’est-à-dire : ses amis pendus : « Après nous vivez » (v. 1) ; « nous endurcis » (v. 2) ; « si pitié de nous » (v. 3) ; « vous nous voyez » (v. 5) ; « si frères vous clamons » (v. 11) ; « excusez-nous » (v. 15) ; « nous tarie » (v. 17), les “nous” continuent jusqu’à la fin du poème. Par conséquent, dans ce poème deux destinataires se cachent entre les vers : les humains lecteurs : « Frères humains / Frères » (v. 1 et 11) ; « vous » (v. 1, 3, 4, 5, 10, 11, 13, 15, 20, 29, 30 et 35) ; « tous » (v. 10, 20, 30 et 31) et « Hommes » (v. 34), mais aussi Dieu : « Prince Jésus, qui sur tous a maistrie » (v. 31). Les mots utilisés par l’auteur sont effroyables et très durs, ils font ressortir le sentiment de mort tout au long de la lecture. Ce poème n’est pas anodin à la vue du lecteur.

Cependant, l’auteur semble passer un message important afin de prévenir et de convaincre son auditoire à travers un discours poignant. « N’ayez les coeurs contre nous endurcis, car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis » (v. 2 à 4), il demande par le biais de l’impératif « N’ayez » (v. 2), de ne pas être en colère à l’égard des défunts pécheurs mais d’avoir pitié pour que Dieu ait encore plus pitié. Il demande également de ne pas se moquer : « De notre mal personne ne s’en rie » (v. 9), personne ne rie de leur destin, alors, son auditoire, lui aussi ne doit pas se moquer car le péché concerne la condition humaine. Il laisse sous-entendre qu’il ne faut pas se moquer car l’on va tous mourir, il sollicite également le pardon et la pitié : « N’ayez les cœurs [...] Dieu en aura plus tôt de vous mercis » (v. 2 à 4), le XVème siècle est réputé pour être l’un des siècles les plus religieux de l’histoire, c’est pour cela qu’il laisse Dieu apparaître dans son écrit. Il le laisse également apparaître afin de convaincre ses interlocuteurs d’avoir pitié pour que Dieu ait encore plus pitié comme dit précédemment. Pour se faire pardonner, il avance plusieurs arguments : Nous sommes tous frères “au nom de la fraternité” : « Frères humains » (v. 1), au nom de la religion : prône la clémence, la charité, les condamnés ne sont pas les seuls pécheurs : on est tous enchantés par le mal, il y a deux justices : la justice des Hommes et la justice de Dieu, la justice de Dieu est supérieure à la justice des Hommes, d’où la demande de miséricorde : « Vous savez que tous hommes n’ont pas bon sens rassis, excusez-nous [...] envers le fils de la Vierge Marie », d’après l’écrivain, les

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