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Commentaire de l'incipit de Candide

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Par   •  10 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 512 Mots (7 Pages)  •  2 234 Vues

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Candide ou L'Optimisme

Ce conte est publié en 1759, par Voltaire, pour régler ses comptes avec le philosophe Leibniz dont l'avatar comique semble être le docteur Pangloss - celui qui parle de tout et qui, son nom emblématique, prétend bien dire tout sur tout. Il poursuit par cette narration polémique le débat entamé dans le Poème sur le désastre de Lisbonne paru en 1755, après le tremblement de terre.

Cette ouverture de « Candide », conte philosophique de Voltaire, paru en 1759 met en place le cadre qui sert de point de départ aux aventures du héros éponyme. Le château de Thunder- Tun-Tronck, apparaît comme un paradis terrestre, digne des contes de fées mais très vite, le lecteur s’aperçoit que l’auteur place dans son récit, un certain nombre d’indices, qui mettent en exergue le caractère grotesque et artificiel de cette microsociété et donc, de la volonté parodique de l’œuvre. Voltaire poursuit un débat commencé dans le « Poème sur le désastre de Lisbonne », paru en 1755, après le tremblement de terre, pour dénoncer l’optimisme de Leibniz. La galerie de personnages présentée par le philosophe permet de mesurer toute l’ironie présente dans cet incipit.

Nous envisagerons d’abord l’aspect traditionnel de ce conte puis la révélation de de la réalité de cet Eden de pacotille

I) Un conte traditionnel a) Les marques de la tradition

Un univers de conte de fées : lieux Westphalie », « le château ». Absence de marqueurs temporels « il y avait », semblable à « il était une fois »

L’utilisation de l’imparfait donne un caractère intemporel au récit. L’univers décrit semble figé.

b) Une galerie de portraits grotesques

Tous les personnages du conte traditionnel sont présents, avec cependant une caractérisation particulière. En effet, la présentation des personnages, est marquée par la dérision.

C’est d’abord la pédanterie et le ridicule qui frappent lorsque l’on entend le patronyme du baron : Thunder-ten-tronckh . Le grand nombre de dentales [T-D-R] rendent le nom quasiment imprononçable à cause de sa dureté. Le baron est présenté comme « un des plus puissants seigneurs de la Westphalie » mais, les raisons qui justifient ce statut semblent pour le moins dérisoires « son château avait une porte et des fenêtres ». Il veut se donner des airs de riche ; en réalité, toutes ses possessions sont marquées par la pauvreté « une porte et des fenêtres ». Il est attaché aux marques de l’aristocratie « sa grande salle était ornée d’une tapisserie » ; « une » déterminant restrictif si l’on considère qu’il s’agit d’un château !

Le baron est attachement aux privilèges, il possède « une chasse » « ses chiens de basses- cours composaient une meute dans le besoin » expression à prendre à 2 niveaux : en cas de besoin ou dans la misère. Il possède une chapelle privée mais c’est « le vicaire du village » qui fait office de « grand aumônier ». <Même sa réputation est marquée par la dérision puisqu’il ne s’agit que d’un respect de façade « il faisait des contes » cela signifie qu’il était capable de s’encanailler avec son personnel.

« Madame la baronne », l’ironie est tout autant présente dans le portrait hyperbolique que dresse Voltaire de l’épouse de M. le baron puisque sa renommée est proportionnelle à son poids, d’une part « environ 350 livres », « la rendait encore plus respectable » (superlatif ) mais aussi par « la dignité » qu’elle met à accomplir une tâche sans réelle importance « faisait

les honneurs de la maison ».

Le portrait de Cunégonde paraît plus problématique. En effet, Voltaire y fait entrer la sensualité à une époque où cet aspect est rédhibitoire, il utilise des adjectifs qualificatifs réservés aux denrées alimentaires, dans une énumération par gradation « fraîche, grasse, appétissante »

Quant au fils, le baronnet, une phrase brève lui est réservée, dans une comparaison dévalorisante « tout digne de son père », c’est-à-dire, sans caractère.

Le personnage de Pangloss, représentation de Leibniz dont la thèse peut se résumer ainsi

« Dieu a créé le monde le plus harmonieusement possible ». Le patronyme attribué à Pangloss qui signifie en grec « parle sur tout et tout le temps » exprime la moquerie de Voltaire. Son discours est empreint de marques pseudo scientifiques "il est démontré", "aussi", "et", "si", "donc", "car", "par conséquent", qui lui donne l’air d’une argumentation bien menée puisqu’en réalité, incohérente. Cette incohérence naît du nom donnée par l’auteur à sa discipline « la métaphysico-théologo-cosmonigaologie ». L’ensemble de ces éléments prouve

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