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Commentaire de l'Incipit du roman Peste de Daniel de Foe

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Par   •  19 Janvier 2013  •  2 036 Mots (9 Pages)  •  1 527 Vues

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Première œuvre de l'immédiat après-guerre (publiée en 1947), La Peste, œuvre de Camus connu pour l’absurdité de sa révolte et son humanisme, est le récit d’une épidémie de peste qui s’abat sur la ville Algérienne Oran. Cette maladie est la représentation allégorique du nazisme pendant la 2nd Guerre Mondiale.

La Peste s'ouvre sur une citation placée en exergue: « Il est aussi raisonnable de représenter une espèce d'emprisonnement par une autre que de représenter n'importe quelle chose qui existe réellement par quelque chose qui existe pas ». Cette épigraphe empruntée au Journal de l'année de la peste de l'écrivain anglais Daniel De Foe indique au lecteur que le récit qu'il va découvrir est la transcription symbolique d'évènements réels. Elle suggère également que la narration traitera le thème de l'oppression.

Les premières lignes de l'œuvre plantent le décor et situent l'action. Le texte présente d'abord le cadre spatio-temporel du récit. Il décrit ensuite le site et le climat d'Oran et évoque ses habitants. Incipit du récit, de texte suscite la réflexion du lecteur sur le statut du narrateur et la fonction symbolique de la représentation d'Oran.

Il s'agit d'étudier de quelle manière cet incipit répond aux exigences traditionnelles d'information et de séduction d'un début de roman, avant de souligner ce qu'il a d'original.

I.Un incipit de facture plutôt classique qui répond à une l'exigence d'information et de séduction (le cadre spatio-temporel, les personnages, l'action)

1) La présentation de l’univers fictionnel

a) La question du temps (quand ?)

Il n'y a pas de datation précise : 194. Le lecteur ne sait si les événements se sont déroulés en temps de guerre ou après, le roman est situé dans les années 40.

On peut mettre en évidence l'évocation des saisons.

Ex: « le changement de saisons » l 9 « le printemps » l 9 « pendant l’été » l 11 + antithèse « les beaux jours viennent seulement en hiver » l 14

L’évocation des saisons précisent la première phrase « le sujet de cette chronique» : suite de faits consignés dans l’ordre chronologique de leur déroulement. Mais la description des saisons semble particulièrement désagréable (été= impossibilité de vivre tant il fait chaud, automne = déluge de boue)

b) La question du lieu (où ?)

L'ancrage géographique est réel : « Oran » l.2, en Algérie, « une préfecture française de la côte algérienne » l 3-4 (où a vécu Camus)

On a une description réaliste du lieu : le narrateur précise l’aspect général de la ville « la ville est laide » l 5 et « d’aspect tranquille » l 5, l’activité principale des habitants : le commerce : « ils s’intéressent surtout au commerce » l 8-9, l’environnement : « un lieu neutre pour tout dire » l 9

La ville apparaît comme un lieu léthargique : le narrateur insiste sur la banalité, la monotonie : « on s’y ennuie » (l 18), « on s’y applique à prendre des habitudes » (l 18) « le même boulevard » (l 24)

Le signe distinctif du lieu semble être son repli sur elle-même.

c) La question des personnages (qui?)

 Les habitants se caractérisent par l’appât du gain : « ils s’intéressent surtout au commerce »(l 19)

Ex: « ils s’occupent d’abord (...) des affaires » (l 20), « de gagner beaucoup d’argent » (l 23), « on joue gros jeu » (l.26)

On a la description d’une société matérialiste

 On peut également noter leur existence routinière organisée autour du travail :

Ex: « le soir, lorsqu’ils quittent leurs bureaux, ils se retrouvent à heure fixes dans les cafés » (l 23-24), « se promènent sur le même boulevard» (l.24)

 Enfin la société décrite est très conformiste : tout semble réglé comme du papier à musique, même les plaisirs sont planifiés :

Ex: « très raisonnablement ils réservent ses plaisirs pour le samedi soir » (l 21-22)

Ces plaisirs sont d’ailleurs médiocres et d’une grande banalité : « ils aiment les femmes, le cinéma et les bains de mer » (l21). Cette société semble assez masculine et les es habitants apparaissent sans relief, conformistes et prosaïques.

d) La question de l’action (quoi ?)

Il n’y a pour ainsi dire pas de verbes d’action

La composition de l’extrait est descriptive : ancrage spatio-temporel, description d’Oran et de son climat, description des habitants.

On note une impression d’immobilisme : le temps semble s’écouler au rythme des saisons.

Mais le lecteur pressent que cette tranquillité va être perturbée.

2) Présentation du dispositif narratif

a) Une chronique

Le récit à venir est une chronique : cette information est donnée d’emblée au lecteur « le sujet de cette chronique » (l 1). Nous allons donc lire le récit chronologique d’événements que le narrateur a observés et auxquels il a peut-être participé : se sont produit en 194. »

Le narrateur est interne et anonyme : répétition du pronom indéfini « on », « notre petite ville » (l 16) « nos concitoyens » (l 18)

b)Narrateur et points de vue

 Le narrateur est interne et anonyme : répétition du pronom indéfini « on », « notre petite ville » (l 16) « nos concitoyens » (l 18)

 Quant aux points de vue, il y a peu de variation: on a essentiellement une focalisation interne, mais elle devient externe lignes 23 -24 «le soir lorsqu’ils quittent leur bureau... balcons » , omnisciente lignes 25-27: les désirs des plus jeunes sont violents et brefs, les vices des plus âgés ne dépassent pas... »

 Mais le narrateur a un regard critique (adjectifs péjoratifs: « laide » l.5 ; « violents » l. 25) et semble se détacher des habitants « selon leur expression » (l 20).

Il intervient souvent ironiquement à leur sujet : « ils travaillent beaucoup mais pour s ‘enrichir

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