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Commentaire de l'Incipit du film Zazie Dans Le métro de Raymond Queneau

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Par   •  14 Janvier 2014  •  1 391 Mots (6 Pages)  •  7 759 Vues

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Proposition de commentaire : incipit Zazie dans le métro Queneau

Introduction

Raymond Queneau, écrivain membre de l’Oulipo, développa le concept du néo-français, une nouvelle langue écrite presque phonétique, plus proche de celle parlée à l’oral que le français écrit traditionnel. Le premier mot de Zazie dans le métro, « Doukipudonktan », appartient à cette langue fantaisiste. L’incipit de ce roman paru en 1959 met en scène une dispute dans le métro entre Gabriel et un couple se plaignant des mauvaises odeurs. C’est l’occasion pour le narrateur de rapporter une joute oratoire jubilatoire, qui fait oublier ce que l’on attend traditionnellement dans un incipit, à savoir la présentation des personnages, du cadre spatio-temporel et de l’intrigue. On se demandera donc comment l’auteur subvertit les codes de l’incipit. Nous étudierons d’abord la dispute ridicule des personnages, avant de montrer que cet incipit est étonnant. Enfin, nous nous interrogerons sur le pacte de lecture qui s’établit entre le lecteur et le narrateur.

I. Une scène de dispute ridicule

Cette scène de dispute est rendue ridicule et drôle par le langage des personnages et la prise de parti du narrateur.

A. Un affrontement verbal

La dispute entre Gabriel et le couple peut sembler absurde car son origine est un constat partagé par les deux partis : le « Doukipudonktan » de Gabriel est repris par la dame qui demande : « Qu’est-ce qui pue comme ça ? » . Mais Gabriel garde cette pensée pour lui car il comprend que « c’est tout de même pas un choix parmi les plus crasseux de Paris » tandis que la rombière n’éprouve aucune compassion pour celui qui sent mauvais. Gabriel se moque alors de sa délicatesse, la nommant « ptite mère » d’un ton condescendant et moqueur, à plusieurs reprises . Il emploie aussi une périphrase très ironique sous-entendant qu’elle sent mauvais : « tu crois que ton parfum naturel fait la pige à celui des rosiers. Eh bien, tu te trompes » . La dame s’indigne alors, mais elle n’a pas le courage de répondre directement à Gabriel. Par exemple, quand elle le traite de « gros cochon », elle s’adresse à son mari, ce qui prouve sa lâcheté. Celui-ci prend la défense de sa femme de manière ridicule : il n’a pas la même répartie que Gabriel puisqu’il ne trouve qu’à lui dire « Tu pues, eh gorille », qui fait penser à une insulte de cour de récréation. Cet affrontement verbal est donc comique car le couple est ridiculisé par Gabriel.

B. Un narrateur qui prend parti

Mais celui-ci est également aidé par le narrateur, qui prend clairement parti pour lui au détriment du couple. En effet, la focalisation est interne : on suit le point de vue de Gabriel, on est donc incité à croire qu’il a raison. De plus, le narrateur emploie des termes très péjoratifs à propos du couple. Il parle ainsi d’« une bonne femme » qu’il traite ensuite de « rombière ». Le narrateur partage ainsi le point de vue de Gabriel sur le couple. Il qualifie d’ailleurs le mari de « ptit type », qui rappelle le « ptite mère » employé par le personnage principal. Le narrateur fait également preuve de la même ironie que Gabriel, aux lignes … : « Elle pensait pas à elle en disant ça, elle était pas égoïste, elle voulait parler du parfum qui émanait de ce meussieu. » Le lecteur est donc incité par le narrateur à prendre parti pour Gabriel dans cette scène de dispute, dans laquelle le couple est ridiculisé, ce qui suscite l’amusement.

Conclusion partielle et transition

Cet incipit est donc drôle et dynamique, mais n’est-ce pas au détriment de ses fonctions traditionnelles ?

II. Un incipit étonnant

Le récit semble en effet avoir déjà commencé avant l’incipit, qui ne donne pas toutes les informations que l’on pourrait attendre.

A. Un incipit in medias res

En effet, on peut parler d’un incipit in medias res, c’est-à-dire qui s’ouvre au milieu d’une action qui a déjà commencé. Le premier mot, « Doukipudonktan » (en réalité, une phrase interrogative), est déstabilisant par son orthographe phonétique, mais également parce

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