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Commentaire d'un roman

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Par   •  31 Mai 2012  •  Commentaire de texte  •  853 Mots (4 Pages)  •  1 165 Vues

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Dès les premières lignes du roman le secret est lié à l’expression d’une culpabilité, d’autant plus lourde qu’elle est inconsciente:

“Honteux sans en connaître la cause, souvent coupable sans raison (…)” p. 12

Cette culpabilité n’est que le reflet ou la conséquence de la faute originelle de Maxime et Tania, cette union adultère qui n’a pu exister que par la disparition d’Hannah et Simon :

“Un vrai crime à ses yeux, répété nuit après nuit, exilant à chaque fois un peu plus Hannah et Simon.” (p. 147)

“Mon père et ma mère, coupables aux yeux de tous, déchirés par leur désir, avaient-ils osé s’aimer au grand jour,

se promener main dans la main sur les rives de la Creuse, afficher peu à peu leur liaison aux yeux de la famille ?”

(p. 148)

Le désir de Tania et Maxime puis leur union sont ainsi marqués du sceau de la trahison et de la mort.

C’est cette culpabilité qui est transmise au narrateur et incarnée par ses doubles successifs : le frère imaginaire qui semble incarner les qualités de Simon (fort, courageux, sportif), symétriques aux défaillances du narrateur (comme si, à la manière d’un vampire, l’un se nourrissait de l’autre) ; et le chien en peluche exhumé du grenier et baptisé du nom de Sim, à la fois témoin muet de la mort de Simon et fantôme du petit garçon. On peut voir en filigrane une réécriture du mythe de Caïn : le narrateur est à jamais marqué par le regard du père, qui le rend responsable de la mort de son frère :

“Mais son premier regard a laissé sur moi sa trace et régulièrement j’en ai retrouvé l’éclair d’amertume.”

Il est intéressant de remarquer que ce lien entre Désir et Mort, entre Eros et Thanatos, qui marque l’union entre Maxime et Tania se retrouve dans la culpabilité du narrateur enfant et adolescent, d’une part dans sa relation à son frère imaginaire, et Tania se retrouve dans la culpabilité du narrateur enfant et adolescent, d’une part dans sa relation à son frère imaginaire,

et d’autre part dans le déchaînement adolescent de sa libido.

Ainsi, le frère imaginaire, d’abord apaisant et protecteur, se révèle tyrannique et martyrise le narrateur. Mais ces violents

corps à corps fantasmés par la narrateur n’excluent pas une certaine sensualité ambiguë :

“Les années passant, il s’était transformé. De protecteur il était devenu tyrannique, moqueur, parfois méprisant. M’endormant au rythme de sa respiration je continuais cependant de lui confier mes peurs, mes défaites. Il les accueillait sans un mot mais son regard me réduisait à néant, il détaillait mes imperfections, soulevait les draps et étouffait un rire. Alors la colère m’envahissait, je le saisissais à la gorge. Frère ennemi, faux frère, frère d’ombre, retourne à ta nuit ! Mes doigts dans ses yeux j’appuyais de toutes mes forces sur son visage pour l’enfoncer dans les sables mouvants de l’oreiller.

Il riait et tous deux nous roulions sous les couvertures, réinventant les jeux

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