LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire d'un extrait du livre VIII des Satires de Boileau

Commentaire de texte : Commentaire d'un extrait du livre VIII des Satires de Boileau. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  636 Mots (3 Pages)  •  12 809 Vues

Page 1 sur 3

Commentaire composé de Français :

Boileau, Satire VIII.

Ce texte est une satire extraite des Satires (1660-1695) de Boileau. Boileau est un auteur français né en 1636 et décédé en 1711. Il est célèbre pour son parti pris dans la querelle des Modernes et des Anciens, et pour ses œuvres, comme les Satires, les Épîtres ou l’Art poétique. Dans ses Satires, il dénonce avec ironie les ridicules de son temps, pour mettre en évidence la dégradations des mœurs, tout comme le fait La Bruyère dans ses Caractères. Il se présente comme le « censeur », dont la mission serait de démasquer « les avares, les coquettes, les précieuses les jésuites, les auteurs prétentieux, les poètes ridicules ».

Dans cette satire, Boileau, qui faisait partie des Anciens, cherche à dénoncer les défauts de l’humanité, et principalement son manque de sagesse, sagesse qui, selon Boileau, se définit par une humeur et des décisions toujours constantes. Dans le vers 3, l’auteur insiste sur le caractère universellement réparti de la bêtise humaine : selon lui, les Européens sont aussi idiots que les Amérindiens, les Asiatiques, ou autres, et inversement ; c’est une pensée très humaniste et très moderne à une époque où le racisme était omniprésent. Mais il y a aussi ce qu’il ne dit pas : il ne fait pas référence à l’Afrique. À cette époque, l’esclavage est en plein essor, et les Noirs de sont même pas considérés comme des Hommes à part entière ; si l’on poursuit cette logique, Boileau ne peut pas les inclure dans sa thèse, car c’est une critique de l’humanité.

L’auteur rend sa thèse plus vive et intéressante en inventant un dialogue avec un savant de la Sorbonne : il multiplie les marques de discussion, comme les guillemets (vers 5, 10, 15 par exemple), le style direct (vers 5 : « Quoi ?, dira-t-on d’abord » ; vers 15 « Ces propos, diras-tu » ) ou les interpellations directes au Docteur (vers 9 « Ce discours te surprend, Docteur » ; vers 19 « Réponds-moi donc, Docteur »). De plus, il renverse le rapport entre lui, le poète, sensé être rêveur et dispensé de savoir, et son interlocuteur imaginaire, le savant qui, selon la norme, possède la connaissance et doit instruire les ignorants, comme par exemple le poète, avec l’expression « et mets toi sur les bancs. » (vers 19) : le savant semble être revenu à son rang d’écolier, et doit écouter son professeur, en l’occurrence le poète, assis sagement sur son banc à l’école. La donne est donc inversée.

Cependant, Boileau reconnaît dans sa thèse un certain paradoxe : par des formules simples, frappantes et concises, comme il aime à le faire, il oppose termes à termes raison et sottise ; selon lui, c’est parce que l’Homme possède depuis toujours la raison qu’il est idiot (vers 13/14 « Il est vrai, de tout temps la raison fut son lot : Mais de là je conclus que l’Homme est le plus sot ») De même, le choix de la fourmi pour exemple d’animal dépassant de loin l’Homme par sa sagesse est paradoxal : ce serait la fourmi, petit animal « tapi dans son obscurité » (vers 29) qui serait l’être le plus sage de la Terre ?

Pour finir, Boileau décrédibilise encore plus son sujet en exagérant grandement le manque de constance de l’Homme : selon lui, l’humanité est incapable

...

Télécharger au format  txt (3.8 Kb)   pdf (60.1 Kb)   docx (9.3 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com