Commentaire composé À une passante de Charles Baudelaire

Montrez que dans le sonnet « À une passante », Charles Baudelaire évoque la fuite de l'instant présent.

Dans le sonnet de Baudelaire « À une passante », l’apparition de la passante n’est qu’un moment fugitif. D’abord, dans le neuvième vers, le poète associe la femme à un éclair à l’aide d’une métaphore. Un éclair, étant une lumière intense et brève, il prouve donc qu’elle émet une certaine lumière à ses yeux, mais que cette luminosité ne reste pas très longtemps. Il la qualifie aussi de « Fugitive beauté/Dont le regard m’a fait soudainement renaître »(v.9-10) dans le même vers. Il est comprenable par l’utilisation de ces termes qu’il démontre que la femme est arrivée, mais qu’elle repart aussitôt. De plus, dans ce même vers, le terme « soudainement »(v.10) démontre que la rencontre est arrivée d’une manière rapide et imprévue. Par ailleurs, Baudelaire fait sentir qu’il est émerveillé le moment d’un instant, en usant des points de suspension au vers suivant : « Un éclair… puis la nuit ! »(v.9). Ceux-ci sont un signe de ponctuation de forte intensité qui exprime, entre autres, une coupure dans la voix et suggère que le poète ne peut pas continuer son discours parce qu’il est désemparé (par l’éclaire qu’est la femme). Puis, en un claquement de doigts, il retombe dans la noirceur parce que la « lumière » poignante qu’émet la femme s’en est en allée avec elle dans sa fugue. Cette ponctuation inhabituelle cherche à traduire l’inexprimable qu’a ressenti le poète à la vue de la belle. C’est la fin d’un moment éphémère, mais qui était de forte intensité pour le poète. En bref, le passage de la beauté devant les yeux du poète n’a été qu’un moment éphémère qui a laissé Baudelaire sans voix et la femme était elle-même en fuite comme l’instant présent, selon le poète.

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