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Commentaire composé sur La ville d'Emile Verhaeren

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Par   •  26 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 244 Mots (5 Pages)  •  2 417 Vues

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3^$COMMENTAIRE DE TEXTE :

« La ville », Emile Verhaeren

        L’industrialisation a fait avancer la société du XIXe siècle au même titre qu’elle a inspiré voire même réinventé la poésie de cette époque. Certains font l’éloge de cette révolution, d’autres en sont un peu plus mitigés. C’est notamment le cas d’Emile Verhaeren, poète symboliste appartenant à la fin du XIXe siècle. Cela se retrouve notamment dans son poème « La ville », paru en 1893 dans le recueil Les Campagnes hallucinées. Dans l’extrait issu de ce poème, Emile Verhaeren dresse une image inquiétante d’une ville moderne. Il semble donc intéressant de se demander en quoi, dans cet extrait, le poète semble formuler une critique de l’industrialisation. Nous verrons d’abord qu’il peint un monde industrialisé puis qu’il le place sous une atmosphère angoissante.

        

        Dans un premier temps, Emile Verhaeren nous présente un monde industrialisé à travers la description d’une ville moderne. Cela se note tout d’abord avec le champ lexical des chemins de fer : « trains » (v2), « gares » (v. 3), « rails » (v.5), « réseaux » (v.7), « câbles » (v.10). Ainsi, le poème s’inscrit dans un cadre touché par cette révolution. Cette idée est par ailleurs renforcée par l’évocation de nouvelles infrastructures, telles que les « banques » au vers 23. Dans un second temps, cette modernité citadine est mise en lumière par une idée de multitude, avec par exemple la métaphore « les rails ramifiés » : le déculpe des rails présente l’industrialisation comme un phénomène de propagation à travers les villes. Cela est d’ailleurs mis en avant par l’hyperbole « mille en mille » qui insiste fortement sur le nombre grandissant de gares pendant cette époque.

        Cette notion d’un monde moderne est d’autre part expliquée par l’avancement du temps. Il y a en effet dans ce poème une certaine impression de vitesse, cela se note tout d’abord au vers cinq par une allitération en r, le rythme semble s’accélérer. Cette idée de vitesse est soulignée d’autre part à l’aide d’une gradation ascendante au vers 1 et 2 avec les verbes « passent », « filent », « roulent », « volent ». Les moyens de transport semblent accélérer au même titre que le poème. En parallèle, des associations d’éléments nouveaux à d’anciens éléments permettent de renforcer cette idée du temps qui passe : cela se note avec l’association « gare » (v.5) qui tend à rappeler cette industrialisation et « frontons d’or » (v.6) qui rappelle plutôt l’architecture antique. On peut aussi relever « câbles » et « monuments », respectivement aux vers 10 et 11.

        Ce monde nouveau est présenté à l’aide d’une poésie moderne. Cela se remarque dans un premier temps par la forme du poème : en effet, Verhaeren opte pour une forme libre sans strophe, et se défait des formes classiques en poésie. De plus il a recours à des vers libres, tantôt pairs tantôt impairs. On peut par exemple relever les quatre premiers vers qui comptent respectivement 12, 8, 9 et 11 vers. Cette modernité poétique est néanmoins surtout introduite par l’évocation d’un thème nouveau, en l’occurrence l’industrialisation. Verhaeren s’émancipe donc des traditions en n’ayant recours à aucune tonalité telle que le lyrisme ou même l’élégiaque, pourtant très fréquentes à cette époque. Il y a donc ici une réelle avancée sur le plan poétique.

        Ainsi, ce poème s’inscrit dans un cadre moderne de par l’industrialisation, mais aussi grâce à l’avancée et des temps et poétique. Néanmoins ce cadre qui nous est présenté semble angoissant.

        L’angoisse est principalement instaurée par l’aspect monstrueux de la ville. On peut relever deux personnifications qui le mettent en lumière. Au vers 5, les trains et les rails sont assimilés à des créatures sous-terraines par la métaphore « les rails ramifiant rampent sous terre » à l’aide du verbe « ramper », les trains deviennent donc un objet dérangeant, rendant le lecteur inconfortable. Au vers 11, à l’aide de la métaphore « la ville tentaculaire », la ville est assimilée à une pieuvre, et cette idée est renforcée par une ville en mouvement (avec par exemple la gradation aux vers un et deux, les trains qui passent…). Il y a en effet une idée d’enroulement, et ce grâce à l’évocations des « longs enlacements » au vers 12 qui y font écho grâce à la sonorité en l.

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