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Commentaire "Ursus et Homo" du roman L'Homme Qui Rit, Victor Hugo

Commentaire de texte : Commentaire "Ursus et Homo" du roman L'Homme Qui Rit, Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  1 054 Mots (5 Pages)  •  5 791 Vues

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L'animal tient peu de place dans le roman classique ; il sera réservé au récit enfantin ou au conte. Victor Hugo lui, n'hésité poas à lui donner un statut privilégié dans L'Homme Qui Rit, roman au titre énigmatique suggérant la dimension philosophique et critique que peut prendre le personnage de roman. Un extrait du début en donnera une première illustration, dans les portraits symétriques d'Ursus et Homo, un homme et un loup. On y découvrira une ouverture de roman fascinante par son ambiguïté et ses personnages énigmatiques. Après avoir observé l'art avec lequel Hugo mélange et confond humanité et animalité, on s'intéressera à la dimension symbolique de ses personnages ce qui ouvrira de multiples questions sur le genre du roman et de la signification que semblent annoncer ces premières pages.

I. Humanité et animalité

A. L'homme.

Ursus = l'ours, le solitaire, le mal léché , le mal dégrossi, le sauvage ; complété par la présentation comme misanthrope. C'est un personnage mordant et de façon délibérée c'est la représentation métaphorique du critique, du philosophe, du moraliste. Derrière l'image du philosophe s'exprime également avec instance la vision de la pauvreté, du dénuement, l'exigence de trouver sa subsistance "l'estomac impose ses conditions", le loup fait la quête avec sébile comme mendiant... C'est un personnage complexe par sa triple ambiguïté :

- bateleur = amuseur vivant dans l'apparence, l'exhibition, l'illusion : cette fonction est en contradiction avec la misanthropie qui privilège l'isolement

- médecin = également contraire du misanthrope et du bateleur met sa science et son sérieux au service de l'humanité

- ventriloque = autre image de la fausseté, doublée du don de dédoublement, de l'imitation qui lui permet de s'assimiler aux oiseaux "voyageurs comme lui".

En somme, un être ambivalent intermédiaire entre la nature et la divinité (recrée le monde à sa façon à la fin du texte). Figure de vieux sage de magicien ténébreux ambiguë dans sa tension entre le rôle bénéfique du médecin et la fonction destructrice du philosophe misanthrope critique et hypocrite.

B. La bête.

Elle porte le nom et le titre d'humain : il a été baptisé comme un bon chrétien "ne mordait jamais", c'est une incarnation de la bonté et de la civilisation. Il est présenté comme "suffisamment civilisé". Docile, obéissant, poli, il est "agréable" : il n'a que des qualités humaines dont "la gentillesse." Il est aussi un animal domestiqué : il tire la carriole comme une bête de somme, la garde comme un chien. Mais il s'est "dressé" tout seul : animal libre, dont on peut comprendre aussi qu'il devient bipède ("dressé'') comme un humain . L'assimilation à l'homme est complète : pour le narrateur Homo est "lettré" : plus même que l'homme puisque cette qualité lui est attribuée avant de l'être "aussi" à l'homme. Il en vient même à se montrer quasi supérieur à Ursus "quand celui ci pérorait Homo approuvait". Créature improbable donc, hybride lui aussi entre humanité et bestialité et qui renvoie au mythe, aux origines de l'humanité.

C. Deux être complémentaires.

Leur présentation est symétrique dans les premières lignes "ursus était un homme, homo était un loup" "ayant trouvé Ursus bon pour lui, il avait trouvé Homo bon pour la bête." "ursus habitait une cahute roulante qu'Homo suffisamment civilisé traînait le jour et veillait la nuit" "le loup était lettré l'homme aussi".

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