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Commentaire Rhétorique sur le poème Voyage issu du recueil Les Fleurs Du Mal de Charles Baudelaire

Note de Recherches : Commentaire Rhétorique sur le poème Voyage issu du recueil Les Fleurs Du Mal de Charles Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2013  •  2 106 Mots (9 Pages)  •  2 382 Vues

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Commentaire Rhétorique Les Fleurs du Mal, Voyage, partie VII et VIII.

Les Fleurs du Mal, œuvre majeure de Charles Baudelaire, est un recueil de poème publié le 25 juin 1857 pour être ensuite réédité en 1861. Baudelaire passera par divers choix de titres pour son recueil, comme Les Lesbiennes et Les Limbes, ou encore Les Fleurs Maladives, avant de lui substituer celui des Fleurs du Mal, qui a pour but de refléter la beauté déchirée, mettre en valeur la magnificence de la souffrance, autant physique que morale, de par la comparaison des fleurs et du mal. L’auteur veut montrer, au travers de sa maîtrise poétique et stylistique, l'expérience douloureuse de l'âme humaine en proie aux maux de l'existence. Œuvre dédiée à Théophile Gautier, Les Fleurs du Mal seront les victimes de la censure, en effet, le recueil sera accusé d’outrage à la morale publique et à la morale religieuse. Mais cela n’empêchera pas l’œuvre de connaître le succès qu’elle mérita. Les Fleurs du mal est divisée en 7 parties, dont une qui tient le rôle de prologue : Au Lecteur, Spleen et Idéal, Tableaux Parisiens, Le vin, Fleurs du Mal, Révolte, et enfin La Mort. Mais cette disposition n’a pas été faite aléatoirement, selon l’inspiration venante de l’auteur. En effet, Baudelaire a cherché à les a disposer en suivant un but précis, en décrivant un cheminement spécifique. Le poème que nous allons analyser se situe dans la dernière partie, La Mort. Pour cela, nous allons tout d’abord situer Voyage, puis l’analyser en 3 parties distinctes pour pouvoir en définir sa visée.

Voyage est le dernier texte qui compose le recueil Les Fleurs du Mal, place qui ne paraît pas comme anodine. En effet, cela symbolise un point d’achèvement, autant pour le lecteur que pour l’auteur lui-même. Baudelaire semble avoir suivi un cursus précis ; au vue de tentatives « ratées » dans les parties précédentes, il nous amène, de manière poétique, au dernier point, la dernière issue possible, la Mort, matérialisée en voyage. Elle nous est présentée en 8 parties, laissant transparaître qu’elle est l’expérience ultime. Voyage est divisible en 3 parties, une portant sur ce qui précède le départ, l’avant départ (strophes 1 à 3 partie VII), une seconde sur le commencement du voyage (strophes 4 à la fin partie VII), et enfin, le véritable départ (Partie VIII).

Avant le départ :

Tout d’abord, on remarque, à la simple lecture du poème, que Baudelaire fait usage du pronom « nous » « nous fait voir notre image », « le pied sur notre échine », « nous partions pour la Chine »…, ainsi que du temps de l’impératif, comme par exemple « levons l’ancre ! », « appareillons !» Ces emplois ont pour but d’immiscer le lecteur, de l’entraîner à ses côtés dans cet ultime voyage, de montrer que tout le monde est au même niveau, que cette ultime expérience nous concerne tous à un moment ou à un autre, ce qui met en avant l’humain dans sa totalité. Ceci dessine une volonté chez Baudelaire d’exprimer ici le destin de tous les hommes.

Dans la partie VII, le 1er vers « Amer savoir, celui qu’on tire du voyage » sonne comme un constat, de la part de l’auteur, des 6 parties précédentes. Constat acrimonieux du voyage au sens propre, littéral du terme.

Dans la suite de la strophe, Baudelaire nous dresse les raisons de ce constat, en énonçant principalement des notions de temps, d’espace «petit », « aujourd’hui, hier, demain, toujours ».

« Le monde, monotone et petit… nous fait voir notre image ». Ici l’idée de voyage est exprimée, nous voyageons pour essayer de tromper notre ennui et de nous leurrer nous-même, mais quel que soit le lieu, le temps, le moment, nous nous retrouvons toujours inéluctablement face à notre propre ennui et à notre état, notre place de chose insignifiante, petite. Baudelaire va appuyer cette idée d’ennui, ce côté cafardeux, par un jeu d’antithèse avec « Oasis » qui symbolise la survie, à contrario du « désert » qui lui est prédicateur d’une mort certaine, mais également par la présence d’une métaphore, qui met l’accent ici sur la solitude que l'on ressent dans ce monde trop petit pour nous, malgré son immensité, « désert », un lieu vaste mais vide de toute chose. L’auteur achève donc cette première strophe sur un ton négatif, sans aucune once d’espoir.

La seconde strophe débute sur une série de questionnements, comme en réponse au manque de solutions de la première « Faut-il partir ? Rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut ». Nous remarquons un effet de parallélisme dans ce vers, afin d’insister sur ses propos, mais également de les harmoniser, harmonie qui se rattache également au rythme saccadé du vers. Nous constatons également la présence d’un rejet « Pars, s’il le faut », rejet qui cherche à mettre en avant cette hypothèse, la montrer comme solution au problème.

« L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste » Ici, en plus de la présence d’un enjambement, Baudelaire nous explique la situation qu’inclurait chacun des choix des questions précédentes, et nous montre donc également que quel que soit le choix que l’on puisse prendre, nous ne restons au final qu’une cible, une proie facile et vulnérable face à cet « ennemi vigilant et funeste ».

L’auteur signifie d’ailleurs cet ennemi dans le vers suivant, à l’aide d’un rejet qui permet de le mettre en relief « le Temps ! » La ponctuation de Baudelaire est aussi représentative de son état d’esprit face à tout cela, tiraillé entre questionnement et détermination.

Dans la strophe qui suit, Baudelaire cite des exemples pour illustrer ses propos, ou il compare une personne fuyant le Temps « Comme le juif errant et comme les apôtres… Pour fuir ce rétiaire infâme », et une autre, sédentarisée « Qui savent le tuer sans quitter le berceau ».

Début du voyage :

« Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourront espérer et crier : En avant ! » Evocation ici d’une idée de défaite, mais également d’un espoir, notamment par le « enfin », comme un soulagement, une acceptation de la fin. Egalement une personnification du Temps, à

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