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Commentaire Lucrece De rerem natura

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Par   •  16 Décembre 2014  •  2 570 Mots (11 Pages)  •  871 Vues

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Commentaire Lucrece De rerem natura

Lucrèce :

- 98, - 55. Dates probables. De sa vie on ne sait pas grand-chose.

Son choix philosophique : Epicure, lui-même disciple de Démocrite.

Œuvre : De Rerum Natura , destinée à exposer la doctrine d’Epicure. C’est le premier romain à se lancer dans cette entreprise dans un texte en vers. Ce qui, d’après ce qu’il dit lui-même, l’expose parfois à créer des néologismes, vu la pauvreté de la langue romaine « si pauvre est notre langue et nouveau mon sujet ».

L’ouvrage est divisé en trois fois deux livres qui ont respectivement pour sujet les atomes et le vide (I), le mouvement et les propriétés des atomes (II) / l’âme(III), les simulacres (IV) / le monde (V) et les phénomènes physiques effrayants (VI).

L’extrait constitue l’introduction du livre II et s’emploie à définir ce qui fait la félicité du sage épicurien, en opposition à ce qui occupe la vie des hommes ordinaires.

1- La vie des hommes ordinaires

Elle se définit par sa difficulté, la violence et l’ambition.

1-1 sa difficulté :

Dès le début du texte, se déploie la métaphore de la vie, vue comme une longue traversée en bateau pour quiconque ne pratique pas la philosophie (cf les indéfinis alterius, vers 2, avant la coupe hepht, et quemquamst, vers 3, entre les deux coupes pent et hepht).

Tous les éléments évoqués insistent sur la difficulté de cette traversée :

Elle s’effectue sur une « mari magno » (entre coupes tri-pent), c'est-à-dire vaste, sans repères précis pour se guider ; cette impression d’immensité est renforcée par « aequora » (plaine liquide) en dactyle obligatoire et ‘mot-pied’.

De plus cette mer n’est pas facile et calme ; au contraire elle est soumise aux « turbantibus ventis » (ventis en pied final) ; les marins sont donc exposés à fournir en permanence un « magnum laborem », pour lutter contre les éléments hostiles sur lesquels ils naviguent.

Bien sûr, cette métaphore est limpide, et le vers 10 la résout rapidement : on y trouve les deux termes de cette métaphore, le comparant « viam » et le comparé « vitae » placés l’un avant la coupe unique pent-, et l’autre en spondée final, ce qui permet de poser facilement « route - errance= vie ».

Nous comprenons que pour Lucrèce la vie des hommes sans le secours de la philosophie (le mot alios, vers 9, entre deux coupes pent et hepht montre clairement que le poète n’est pas concerné) est une longue errance aveugle : « passim (...) errare atque viam palentes quaerere vitae » vers 9-10. Noter passim placé juste après la coupe hepht ; une coupe pent- entre viam et palantes, comme si la recherche de cette route était vouée à l’échec ; échec mis en valeur par les deux mots pieds qui terminent le vers : palantes / vitae.

Aucun repère ne permet de donner à la vie un sens et un but (tenebris vitae -vers 15) ; l’homme est donc constamment entrain de « errare » (début du vers 10) ; il exposé en outre à des difficultés qu’il ne peut pas contrôler (cf v. 1) et qui le mettent en danger (pericli vers 6 et periclis, vers 15). Il est donc tout aussi constamment obligé de fournir des efforts pour se maintenir « à flot » (cf laborem vers 2), efforts d’autant plus épuisants qu’il les fait « en aveugle » (« caeca », vers 14), et sans savoir exactement contre quoi il se bat et combien de temps il va devoir le faire. Ainsi il est constamment exposé à être accablé : « vexari » (vers 3, avant la coupe pent-).

1-2 la violence et l’ambition

L’aveuglement de l’homme ordinaire le conduit à se livrer à des combats inutiles et injustifiés, ou plus exactement à des luttes pour obtenir des biens inutiles et injustifiés.

Ces combats sont évoqués aux vers 5 et 6 comme des batailles guerrières : belli certamina magna, avec belli entre les coupes tri et pent / per campos instructa , expression dans laquelle on ne trouve presque que des syllabes longues (les deux spondées + la longue du dactyle) comme pour faire comprendre le poids inutile de ces luttes ; noter aussi le pluriel qui généralise la situation de conflit, et l’expression redondante « belli certamina » qui nous incite à prendre au sérieux cette évocation des incessants conflits déclanchés par les hommes.

C’est que ces batailles sont à prendre au sens propre comme au sens figuré : ce ne sont pas seulement des guerres entre peuples ennemis, nées du désir de conquête et de pouvoir (rerum potiri, vers 13) ; ce sont aussi des luttes quotidiennes et intérieures, nées d’une ambition sans retenue. Car l’agitation des hommes vient de ce qu’ils ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont.

Leurs désirs les poussent à vouloir toujours plus et dans tous les domaines ! Cf l’accumulation de « certare » « contendere » « niti », aux vers 11 et 12 , trois verbes indiquant la lutte et l’effort (le dernier mis en valeur par sa place entre deux coupes pent et hepht-) , mais pour acquérir des « biens » fragiles et fort sujets à caution (ni naturels ni nécessaires) : « ingenio », alors que le talent est un don qui devrait se suffire à soi même et non entrer en compétition avec d’autres ; « nobilitate » qui ne tient qu’au hasard de la naissance, et peut se perdre ; « ad sumas emergere opes » et « rerum potiri », qui montrent une soif de possession impossible à assouvir: il y aura toujours quelque chose de plus à posséder, un pouvoir plus grand à obtenir. Cette dernière lutte est présentée aussi comme la plus difficile et la plus épuisante : cf les compléments de temps « noctes et dies » qui en montrent l’aspect continu, impossible à interrompre sous peine de perdre la place difficilement acquise / et le complément de moyen « praestante labore », après la coupe hepht, dont les deux termes insistent sur l’extrême difficulté (labor, le travail pénible ; praestante, dont le préfixe indique le côté exceptionnel).

Tout cela est dû au manque de clairvoyance des hommes (miseras mentes / pectora caeca, vers 14) qui n’ont pas de but clair (passim errare, vers 10-11), qui se laissent aller au hasard ( palantes , vers 10 ; noter la place après la coupe pent et les 3 syllabes longues qui le constituent) au milieu de dangers (periclis vers15) qu’ils ont eux-mêmes inventés, à force d’avancer à tâtons au milieu des embûches

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