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Commentaire Littéraire sur l'Incipit Du roman L'Assommoir d'Emile Zola

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Par   •  12 Avril 2015  •  1 668 Mots (7 Pages)  •  2 232 Vues

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Commentaire littéraire : L’Assommoir (Émile Zola)

L'Assommoir est un roman d'Émile Zola publié en 1876 et le septième volume de la série Les Rougon-Macquart. Au début de L’Assommoir, Zola présente au travers du personnage de Gervaise la vie d’une femme au XIXè siècle dans un monde ouvrier modeste. Il reconstitue pour le lecteur tout le climat social d’une époque.

Outre l’évocation naturaliste d’un univers minable liée à la mort, la description lyrique d’une femme relève d’une vie sous le signe de l’attente.

Le début du roman s’ouvre avant tout sur la description réaliste d’une nuit de Gervaise, personnage principal, en attente de la rentrée de son mari Lantier dans un monde prosaïque. Cette attente a lieu dans un garni, c'est-à-dire une chambre d'hôtel modeste, où Gervaise, Lantier et ses deux enfants séjournent pour un certain temps. L’hôtel même est situé « sur le boulevard de la Chapelle, à gauche de la barrière Poissonnière. C’était une masure de deux étages, peinte en rouge lie de vin jusqu’au second, avec des persiennes pourries par la pluie. » La situation de l’hôtel sur le boulevard de la Chapelle est néanmoins relatée avec une certaine ironie. Une chapelle est évocatrice de richesse, solennité et piété, mais les environs du garni sont loin de ça. Le couleur rouge lie de vin est une allusion délicate à l’alcoolisme de Gervaise. En outre, la pluie est une allégorie de la dépression, la tristesse et de l’impossibilité d’en sortir. L’ironie se fait entendre aussi dans le nom de l’hôtel, «(…) on parvenait à lire entre les deux fenêtres: Hôtel Boncœur, tenu par Marsoullier, en grandes lettres jaunes, dont la moisissure du plâtre avait emporté des morceaux. » Ce nom renvoie à l’hospitalité et à la charité, cependant c’est exactement le contraire, accentué par l’allitération en « r », il y a l’absence absolue de chaleur humaine. Les premières années il y en avait sans aucun doute, mais le temps l’a fait disparaître, tout comme la moisissure a emporté des morceaux des grandes lettres jaunes. Par contraste, la description du « bal du Grand-Balcon, dont les dix fenêtres flambantes éclairaient (…) » renvoie à l’antithèse entre le luxe du bal et la pauvreté de l’hôtel. Le bal est miraculeux, plein de joie et de lumière, une fable. L’hôtel par contre témoigne d’honte, de tristesse et d’obscurité, un cauchemar.

La chambre elle-même n’est pas du tout mieux ; en effet, elle est dans une triste condition - exiguë et minable. Il y a un « lambeau de perse déteinte qui tombait de la flèche attachée au plafond par une ficelle » qui désigne la disparation de couleur, soit la disparation de joie et de volonté de vivre. C’est-à-dire que la vie glisse de la main de Gervaise, elle en perd la maîtrise. Sa vie ne tenait qu’à un fil, comme le symbolise la ficelle. L’aménagement laisse imaginer un endroit peu reluisant, « (…) meublée d’une commode en noyer dont un tiroir manquait, de trois chaises de paille (…) » La commode de noyer est quand même signe d’un bien-être qui est pourtant passé, il n’existe plus, comme l’indique le manque d’un tiroir. Le fait que dans la pièce existent seulement trois chaises, bien qu’ils soient quatre, souligne l’absence d’espace pour Gervaise, elle est exclue. Compte tenu que « La malle de Gervaise et de Lantier, grande ouverte dans un coin, (…)» traîne par terre, alors qu’ils sont arrivés il y a déjà huit jours, indique qu’ils ne sont pas encore arrivés dans leur vie, dans la réalité et qu’ils ne la recherchent pas non plus. Son contenu souligne leurs conditions de vie misérables, « un vieux chapeau d’homme tout au fond, enfoui sous des chemises et des chaussettes sales ; ». Un chapeau témoigne normalement d’un certain niveau de vie comme on le porte pour des raisons solennelles, mais vu qu’il n’a jamais été porté puisqu’il est tout au fond, on peut en déduire qu’il n’y a pas de telles occasions dans la vie de Lantier en raison du manque d’argent. Les chemises et chaussettes sales renvoient elles-mêmes à la pauvreté de la famille, ils n’ont pas de moyens pour se permettre l’achat des vêtements neufs.

« Ce soir-là », Gervaise attend Lantier « à l’air vif de la fenêtre (…), fiévreuse, (…) ». Cette atmosphère froide est elle-même accentuée par l’allitération en « f » qui fait entendre un courant d'air frais qui symbolise derechef l’haleine de la mort. Cela est renforcé du fait que près de l’hôtel se trouve une charcuterie. « (…) des groupes de bouchers, devant les abattoirs, stationnaient en tabliers sanglants; et le vent frais apportait une puanteur par moments, une odeur fauve de bêtes massacrées. » Cette phrase nous laisse l’image que la mort est juste à côté en attendant Gervaise qui ne peut pas lui échapper, sa puanteur est partout, inévitable. En plus, tout près de l’hôtel est confinée la barrière Poissonnière, où passe un « flot ininterrompu

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