Commentaire Littéraire sur La Scène De L'aveu dans le roman La Princesse De Clèves de Madame de la Fayette
Rapports de Stage : Commentaire Littéraire sur La Scène De L'aveu dans le roman La Princesse De Clèves de Madame de la Fayette. Recherche parmi 297 000+ dissertationsPar thebigtulipe • 28 Avril 2013 • 1 126 Mots (5 Pages) • 2 312 Vues
LECTURE ANALYTIQUE N°4
: L’AVEU DE MME DE CLEVES A SON MARI
Synthèse à partir des remarques faites en classe
INTRODUCTION
*Présenter brièvement l’auteur. Insister sur son appartenance au classicisme.
*
Présentation et situation du passage
-
passage extrait de la 3èmepartie de
La Princesse de Clèves(1678). Passage sans nul doute le plus célèbre du
roman, qui a fait l’objet en son temps de nombreux commentaires. Il met en scène l’héroïne et son mari à qui elle avoue (on verra en quels termes) avoir de l’inclination pour un autre homme, le duc de Nemours, qu’elle se garde bien de nommer et qui assiste, caché à cet entretien. Ce passage aux aveux a déjà été envisagé à deux reprises par la princesse (après la scène du portrait dérobé puis après la rédaction d’une lettre en commun avec Nemours)
–
projet aussitôt abandonné dans les deux cas.
-
Qu’est
-ce qui l’amène à passer aux aveux à cet endroit du roman? Cette scène intervient alors que la princesse, qui se trouve à la campagne (officiellement pour se reposer, mais en fait pour s’éloigner de Nemours) est invitée par son mari à rejoindre la Cour... càd Nemours dans l’esprit de la princesse. Dans un premier temps, elle refuse en prétextant de nouveau son besoin de repos, ce qui paraît suspect à son mari. Consciente de la faiblesse
de cet argument de façade, elle se trouve alors contrainte de révéler la véritable raison de sa retraite. Cet aveu est donc rendu nécessaire à défaut d’être vraisemblable.
*
Projet de lecture retenu
: Une scène singulière, qui témoi
gne de la grandeur héroïque des personnages.
En quoi peut-on parler, à propos de cet extrait, de scène sublime
?
I.UN AVEU EXTRAORDINAIRE
QUI TEMOIGNE DE LA GRANDEUR HEROIQUE DES
PERSONNAGES
comment le caractère exceptionnel (càd inédit et audacieux)
de l’aveu est
-
il souligné? (Noter que cet aveu est inconcevable, invraisemblable à l’époque, ce que se plaît à souligner Bussy-Rabutin dans sa critique de cette scène, qu’il juge artificielle)
1) C’est ici la femme qui a l’initiative de la parole et qui
mène la conversation
. Elle inverse donc la
représentation traditionnelle des rapports mari/femme (le mari a en général l’initiative de l’action)
2)
Une démarche singulière
.
En prenant l’initiative de mettre son cœur à nu, Mme de Clèves se distingue des autres courtisans dont la vie sentimentale est régie par la dissimulation.
Le geste de Mme de Clèves est présenté par l’héroïne comme exceptionnel, non conventionnel, presque
comme une anomalie («
un aveu que l’on ne fait jamais»)
: un aveu à la mesure de
la passion qu’elle éprouve pour Nemours. Elle a conscience de la très grande liberté qu’elle prend et des risques qu’une telle démarche
peut engendrer (cf. la proposition concessive «
quelque dangereux que soit le parti que je prends»).
3)
Ce passage aux
aveux, aussi invraisemblable qu’il puisse paraître, Mme de Lafayette va tenter
de le rendre vraisemblable en le motivant
: c’est la princesse elle
-même qui en donne les raisons (du moins une partie).*Elle commence par souligner «l’innocence de sa conduite et de ses sentiments
», càd qu’elle ne s’estimepas
coupable, ce qui rend dès lors l’aveu possible.
*Elle veut rester une épouse digne de son mari
: «
me conserver digne d’être à vous
»
-
un mari qu’elle
respecte, comme elle se plaît à le rappeler ici
, à défaut de l’aimer
: «
il faut avoir plus d’amitié [càd de
tendresse] et d’estime pour un mari que l’on en a jamais eu». Il s’agit donc d’un aveu paradoxal et sublime
puisqu’il est fondé sur la vertu conjugale (cf. l’importance qu’accordait Mme de Chart
res à la vertu conjugale).
*Le lecteur peut aussi penser que c’est pour rester digne de l’idée qu’elle se fait de sa gloire personnelle et de
celle de son mari qu’elle se livre à lui.
4)
Un aveu en sourdine qui contraste avec la manière dont il est
annoncé
. La princesse s’exprime par
allusions en utilisant des termes vagues, des tournures abstraites, des périphrases et des litotes. Exemples
:
*
«
...