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Commentaire Du roman De Jean De Lery

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Par   •  9 Décembre 2013  •  1 574 Mots (7 Pages)  •  1 609 Vues

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Introduction :

La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 entraîna de multiples expéditions en provenance des royaumes européens vers ces terres nouvelles réputées riches. C’est ainsi que Villegagnon reçut en 1555 mandat d’Henri II pour installer une colonie au Brésil où les Protestants français pourraient exercer librement leur religion. Le récit de l’expédition, Histoire d’un voyage fait en la terre de Brésil, a été écrit en 1578 par l’un de ses membres, l’artisan et étudiant en théologie Jean de Léry.

Le texte à étudier est tiré du chapitre XIII. Il s’agit d’un dialogue entre l’auteur et un vieil indien Tupinamba. Ce texte remplit des fonctions explicatives et argumentatives. L’échange qu’il rapporte relève du discours épidictique. Il appartient au registre oratoire. L’extrait est censé satisfaire notre curiosité pour ces populations lointaines et développer notre connaissance d’une culture « sauvage ». En quoi est-il donc un texte représentatif de l’humanisme de la Renaissance ?

Nous verrons comment Jean de Léry nous présente les deux protagonistes, puis quelle est la teneur du débat avant de conclure sur la contribution humaniste de cet extrait.

Développement :

I. Un voyageur opposé à un discoureur

Ce texte met en scène la rencontre entre deux personnages : l’auteur qui participe à une expédition au Brésil et un vieil indien Tupinamba.

Jean de Léry

Le voyageur est soucieux de bien se faire comprendre d’une personne qu’il juge très éloignée de son environnement culturel, aussi s’efforce-t-il de « lui parler de choses qui lui [so]nt connues ». Il essaie de répondre clairement aux questions qui lui sont posées. Il fait donc preuve de pédagogie et permet ainsi à l’échange de se développer. Il se prend au jeu de la discussion qui s’ensuit en essayant de persuader son interlocuteur. Au final, il veut rester le rapporteur de ce que « sommairement et au vrai » il a « ouï ». En témoin fidèle qui reconnaît aussi que sa relation est une transcription, il se comporte en scientifique, en précurseur des ethnologues.

Le vieux Tupinamba

L’indien possède les qualités et les défauts de son peuple. Il est d’abord « ébahi » du comportement des étrangers ce qui le conduit à se montrer curieux, à chercher à en savoir plus. C’est pourquoi il sollicite Léry. C’est « un vieillard » ce qui connote a priori la sagesse. Mais comme ses congénères « grands discoureurs » il se montre aussi bavard impénitent. Cependant son insistance n’est pas logorrhée car il « poursui[t] fort bien [son] propos jusqu’au bout ». Il fait même preuve de beaucoup d’esprit ce que Léry lui reconnaît par la litote « lequel comme vous jugerez n’était nullement lourdaud ».

II. L’exploitation et la possession des biens terrestres

Les deux protagonistes vont débattre de l’exploitation et de la possession des biens terrestres à propos de la coupe de l’« Arabotan, c’est-à-dire bois de Brésil ». Quelles sont donc les thèses en présence ?

L’accord primaire avec la nature

Le Tupinamba n’accorde pas d’autre valeur qu’utilitaire à l’arbre. Ce bois sert principalement au chauffage. Il est utilisé en outre pour obtenir cette teinture rouge qui a donné son nom au Brésil. L’indien comprend donc mal ce qui pousse les étrangers à « veni[r] de si loin pour quérir du bois pour [se] chauffer ». Averti de la valeur marchande que les commerçants attribuent à ce bois précieux, il ne peut admettre la spéculation sur cette matière première. Il la dénonce au moyen de plusieurs arguments : les dangers encourus n’en valent pas la peine. Le gain résultant n’est pas sûr. Les étrangers ne font pas confiance à la Nature. Le Tupinamba professe une sagesse naturelle pleine de bon sens et de mesure. Pour lui donc les Français sont de « grand fols », des êtres déraisonnables.

L’avidité des étrangers

À l’opposé, les Européens font preuve d’avidité en amoncelant au-delà de leurs besoins. Cette thésaurisation est soulignée par un rythme accumulatif. Léry donne l’exemple de « tel marchand en notre pays qui a plus de frises et de draps rouges, voire même […] de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n’en avez jamais vu ». Cependant il ne se désolidarise pas tout à fait de ses compatriotes : reconnaît-il implicitement leur curiosité, leur esprit d’entreprise, leur sens du risque ? En tout cas, après avoir tenté en vain de persuader son interlocuteur, il ne s’exprime plus. Est-ce à dire que son silence vaut acquiescement ? Nous pourrions penser plutôt que les paroles du vieillard ont alimenté sa propre méditation et qu’il laisse à son lecteur le soin de prendre position.

III. Un point de vue humaniste

Ce dialogue est très instructif sur le mode de pensée des humanistes.

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