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Commentaire De La Scène 5, De L'acte V de la pièce de théâtre Bérénice De Racine

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Par   •  23 Mai 2013  •  1 439 Mots (6 Pages)  •  1 677 Vues

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Commentaire de la scène 5, de l’acte V

Bérénice, de Racine.

[Introduction]

Après Britannicus et avant Methridate, Bérénice est l’une des trois tragédies romaines de Jean Racine. Cette dernière œuvre a pour thème « la séparation de l’empereur Titus et de la reine de Judée Bérénice, qui sacrifient leur amour « malgré lui et malgré elle » à la raison d’Etat ». Ainsi, l’extrait de la scène 5, de l’ace V « non, je n’écoute rien….et vous me l’ordonnez » (v. 1303 – 2347), dont je ferais le commentaire marque la prise de conscience de Bérénice, qui assume désormais la décision de Titus et qui, dès lors, est prête à s’en aller.

L’étude de cet extrait soulignera la situation à laquelle sont confrontés les deux amants : le dilemme entre Amour et Etat ; puis nous mettrons en évidence l’impossible dialogue entre Titus et Bérénice. Enfin, nous conclurons avec le dépit et l’incompréhension, maques du tragique de la scène.

[Développement]

1er axe : Dilemme entre Amour / Etat.

« Titus qui aimait passionnément Bérénice, et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son Empire ». C’est par cette traduction « infidèle » aux dires de Suéton, que Racine résume l’argument majeur de son œuvre « Bérénice ». Déchiré entre amour et raison d’Etat, l’empereur romain Titus, décide, au grand dépit de son amante, de sauver l’honneur de sa famille, de son peuple plutôt que de mener un combat pour préserver l’amour qui le lie à Bérénice. « Malgré lui et malgré elle », comme le souligna le grand Suéton dans sa citation. Cependant, nous avons néanmoins attendu quatre actes pour assister à la confrontation des deux héros de la pièce, qui marque son apogée. Ayant atteint la cime du tragique et de l’action, il découle dans l’acte suivant, actes V, et plus précisément dans la scène 5, la prise de conscience de la reine et l’acceptation de la décision de l’empereur. Malgré cela, rien ne peut effacer « tant de pleurs, tant d’amour, tant de persévérance » ! que l’on remarque d’ailleurs, au travers des répliques de Titus : «  Mais, de grâce, écoutez » ; ou encore « Dans quel trouble elle jette mon âme ! » ; sans oublier la tirade la plus pertinente dans l’expression de ses sentiments et de son incapacité :

« Non, je n’ai rien promis. Moi, que je vous haïsse !

Que je puisse jamais oublier Bérénice !

Ah ! dieux !dans quel moment son injuste rigueur

De ce cruel soupçon vient affliger mon cœur !

Connaissez-moi, madame, et depuis cinq années,

Coptez tous les moments et toutes les journées

Où par plus de transports et par plus de soupirs

Je vous ai de mon cœur exprimé les désirs :

Ce jour surpasse tout. Jamais, je le confesse,

Vous ne fûtes aimée avec tant de tendresse (…) »

Ce n’est qu’autre ce dilemme, auquel est confronté Titus entre l’homme, représentant l’être sensible, et le titre d’empereur qu’il détient depuis la mort de Vespasien ; qui fait l’enjeu de la discussion entre les personnages ainsi que celui de la pièce et dès lors ce qui fait le ressort du tragique.

[Transition]

Amour ou Etat, tel est le moteur de la conversation entre- coupée, formée de longues tirades et de brèves répliques, caractéristiques propres au dialogue de la scène 5, de l’acte V formant l’impossible dialogue.

[2ème axe : L’impossible dialogue]

D’emblée, le premier hémistiche : « Non, je n’écoute rien » nous renseigne sur l’Etat d’âme de Bérénice. Prononcé hors d’attente de toute réponse « non, rien », la reine de Judée ne veut plus rien entendre après avoir tant recherché son amant. Elle décide, dès lors, de s’éloigner de lui « Allons, Phénice » /  « Et cependant, je pars (…) », de fuir Rome et de rompre tout ce qui l’y relie. Ainsi, dominée par Bérénice, la scène 5, de l’acte V est caractérisée par la succession de brèves répliques au début du dialogue. Définies sous « stichomythie », ces mêmes paroles rapportent la vivacité de l’affrontement, le brio du personnage et la menace d’une rupture du dialogue. Je cite :

«  - Mais, de grâce, écoutez.

-Il n’est plus temps

-Madame, un mot.

-Non. »

Nous constatons donc, « une impossibilité de dialogue ». Bérénice évite tout contact avec son conjoint, ce qui amène Titus à un aparté :

« Dans quel trouble elle jette mon âme »

où il s’adresse au public sans pour autant être entendu par sa malheureuse reine. Et pourtant, cet homme déchiré arrive à faire progresser le, dialogue par sa prière « Demeurez », qui entraîne une reprise des paroles de Titus,

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