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Commentaire D'un Extrait: De L'Enfant (roman) De Vallès

Dissertation : Commentaire D'un Extrait: De L'Enfant (roman) De Vallès. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2014  •  1 023 Mots (5 Pages)  •  3 535 Vues

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Dans les romans autobiographiques, l’évocation des souvenirs d’enfance est un thème récurrent. Cela se vérifie avec Jules VALLÈS, écrivain et journaliste français du XIXe siècle, qui s’est largement inspiré de son enfance malheureuse afin d’écrire son roman autobiographique L’enfant, dont est extrait le passage que nous allons analyser. Le héros adulte, Jacques VINGTRAS, double de VALLÈS, nous raconte un passage de son enfance difficile. Dans cet extrait, Jacques est puni et consigné dans une salle vide où il y trouve un roman, Robinson Crusoé. Quel impact la lecture de Robinson Crusoé a-t-elle sur l’enfant ? Nous examinerons comment le livre devient sa passion, puis nous verrons comment l’enfant confond réalité et fiction au point de s’identifier totalement au héros du livre.

La vue du dos du livre caché dans une fente suscite l’intérêt du jeune garçon. En effet, intrigué par cet objet et poussé par la curiosité, il s’acharne à l’acquérir en se blessant et en cassant un pupitre pour l’extraire de sa cachette. Par ailleurs, afin d’insister sur sa valeur, le titre de sa trouvaille est centré au milieu de la page et écrit en majuscule : ROBINSON CRUSOE. Une ellipse supprime une large partie de la lecture de l’enfant. Ne percevant, n’entendant et ne sentant rien, il n’a fait que dévorer le roman. De plus, deux éléments mettent en évidence sa totale immersion dans l’intrigue. En effet, il est désorienté temporellement et se pose une série de questions - « Combien il y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? Quelle heure est-il ? » - auxquelles il ne peut répondre compte tenu de son moment d’absence. Il est totalement absorbé par sa lecture et fait abstraction de son épuisement tout comme de sa douleur. En effet, il réalise son état de fatigue et son inconfort alors que ceux-ci ont déjà atteint de grandes proportions mais il tient à poursuivre sa lecture envers et contre tout. Le parallélisme de construction que constitue l’énoncé « remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond du cœur » et la répétition du mot « faim » à deux reprises dans la même phrase amplifient l’action nourrissante et thérapeutique du roman.

Ainsi, le livre devient un moyen d’évasion qui remplit toutes les fonctions nécessaires à l’Homme. Le monde fictif devient son univers, ce qui entraine chez l’enfant une confusion entre la fiction et la réalité. Cet état de confusion s’exprime tout d’abord à l’échelle spatiale. Le jeune garçon a la sensation que la salle de punition devient un lieu représentatif de la vie de marin ou de naufragé lorsqu’il explique : « il me semble que je suis dans une cabine ou une cabane... ». La paronomase, c’est à dire la similitude phonétique entre les deux noms « cabine » et « cabane » ainsi que l’emploi de la conjonction de coordination « ou » et du verbe de perception « sembler » traduisent bien l’incertitude et la confusion de l’enfant. Cette confusion se vérifie également en second lieu à l’échelle sonore. L’onomatopée « clic, clac » retranscrit la sensation de frayeur que ressent le narrateur, provoquée par le bruit de la serrure et marquée par l’enchaînement de deux questions « est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ? » qui paraissent rhétoriques au lecteur mais qui ne le sont pas pour Jacques. En effet, complètement

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