Commentaire Composé sur la pièce de théâtre Rhinocéros de IONESCO, Acte II

Eugène IONESCO est un auteur français, d’origine roumaine et mort en 1994. Il est célèbre pour ses pièces du genre absurde. Dans la Leçon, le professeur enseigne des absurdités à ses élèves, dans la Cantatrice chauve l’auteur met en scène des couples à la communication impossible. Dans Rhinocéros une maladie, la rhinocérite, gagne une petite ville de province : les habitants se voient transformés peu à peu en rhinocéros.

La scène étudiée oppose deux protagonistes : Jean qui commence à se métamorphoser en rhinocéros et Béranger qui refuse de perdre son humanité.

Cette allégorie de la bestialité dénonce la montée des dictatures en Europe : nazisme, stalinisme, franquisme.

On peut donc se demander quelle réflexion sur l’humanité se dégage de cette scène.

Nous envisagerons d’abord l’opposition entre les personnages qui débouche sur une situation grotesque et comique. Enfin, nous étudierons la vision de l’humanité qui en ressort.

I) L’opposition entre les protagonistes

A) Un dialogue animé

1 – le rythme de la conversation

Frappe par sa rapidité

Nombreuses phrases brèves, juxtaposées (c’est-à-dire reliées par une simple ponctuation, sans conjonction de coordination ou de subordination)

Des répliques se réduisent à très peu de mots : la morale ! La nature ?

2 – la tension du dialogue

- interdiction :

- exclamations : qui expriment la véhémence

- interrogations : qui reflètent l’étonnement et finalement l’incompréhension qui s’installe entre les personnages

- stichomythies (langage soutenu dans une tragédie) – l 10-19

- didascalies qui expriment la nervosité de Jean

3 – L’absurde

Plus rien ne semble avoir de sens : »l’humanisme est périmé » ; « vous semblez vraiment perdre la tête ».

Problématique : Comment le désaccord entre Jean et Béranger provoque un duel verbal qui traduit l’absurdité de leur situation (on est dans le théâtre de l’absurde).

B ) Le contraste entre les personnages

1 – Béranger

Il est plus conciliant et pondéré que Jean

- « à condition que » l 3 ; « tout de même » l 7 ; « si je comprends » l 15 ; « mais dans le fond » l 18 ; « vous savez aussi bien que moi » l 36

- Emploi du champ lexical de la réflexion : «rendre compte » l 4, l 23 » « penser» l 6 ; « juger » l 7 ; « comprendre » l 15 ; « réfléchir » l 23 ; « croire » l 35 ;

-2 – Jean

- il impose son agressivité dès le début l 6 : « pensez-vous que la vôtre soit préférable » ?

- didascalies qui montrent la gestuelle de Jean l 5, l 19

- affirmations fortes qui n’admettent pas la contradiction : emploi du verbe d’obligation « il faut dépasser la morale » l 10, » ; il faut reconstituer les fondements de notre vie » l 19 ; il faut retourner çà l’intégrité primordiale » l 20 ; « Démolissons » (impératif) l 26

- affirmations courtes, non développées et non expliquées

C) Le désaccord

1 – Une incompréhension mutuelle

- Malgré le souci de réconciliation manifesté par Béranger, l’incompréhension s’installe

- nombreuses interrogations

- la gestuelle désordonnée finale que signalent les didascalies : « se précipite vers son lit, jette les couvertures par terre »

- l 40 Ne soyez pas si furieux, calmez-vous ! Je ne vous reconnais plus illustre que la communication avec Béranger n’est plus possible.

2 – Un désaccord total

L

...