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Commentaire Composé sur la fable Le Torrent Et La Rivière de La Fontaine

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Par   •  27 Mai 2015  •  2 119 Mots (9 Pages)  •  14 313 Vues

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Commentaire composé «Le Torrent et la Rivière» La Fontaine

La Fontaine se rendit célèbre au XVII siècle par l'écriture de ses Fables. Ces dernières ont souvent été de

réécritures de fables d'auteurs antiques comme Esope et Phèdre. Ce ne sont toutefois pas les seules sources d célèbre fabuliste: il a pu aussi «imiter» un auteur indien comme Pilpay ou un humaniste italien nomin Abstémius: C'est le cas avec la fable de ce dernier intitulée « Le Paysan qui voulait passer une rivière» qui inspiré à La Fontaine l'apologue « Le Torrent et la Rivière ». Ce dernier, composé, en octosyllabes alexandrins, d'une histoire et d'une morale, est tiré du livre VIII, publié en 1678 dans le deuxième recueil de se Fables. II évoque un personnage, qui, poursuivi par des voleurs, doit franchir successivement un torrent et un rivière. En quoi cette fable témoigne de l'art du fabuliste qu'est La Fontaine?

Nous étudierons, tout d'abord, l'art du récit et le jeu avec les tonalités. Nous analyserons ensuite les oppositior qui structurent la fable.

La fable est un genre OÙ la narration a un rôle essentiel. « Le Torrent et la Rivière » témoigne de l'habileté ave laquelle La Fontaine mène le récit.

Tout d'abord, le fabuliste sait intéresser son lecteur en conférant à certains moments de la narration ut tonalité dramatique. L'ouverture du texte, qui correspond à la situation initiale du schéma narratif, révèl clairement cette volonté de dramatiser : «Avec grand bruit et grand fracas! Un Torrent tombait dc montagnes:/Tout fuyait devant lui; l'horreur suivait ses pas ;I il faisait trembler les campagnes. ». On noi l'évocation précise des effets produit par la violence du Torrent, violence qui est mise en valeur, au vers initia par le parallélisme de construction et la répétition de «grand ». Une atmosphère de terreur est suggérée p l'emploi des termes «fuyait », « horreur », «trembler ». Cette mise en scène dramatique en ouverture c l'histoire a déjà été utilisée par La Fontaine : pensons au début de la fable « Les animaux malades de la peste où La Fontaine décrit d'abord le spectacle désolant des effets de la peste : « Ils ne mourraient pas tous, ma tous étaient frappés ». On retrouvera le procédé de la dramatisation avec le début du second épisoc correspondant au passage de la Rivière: «Points de bords escarpés, un sable pur et net.! II entre, et son chev; le met... & (vers 17 et 18). On note ainsi l'emploi au vers 17 d'une phrase nominale, suggérant qu'il va s'ag d'une péripétie cruciale, et, au vers 18, on remarque l'emploi du présent de narration qui donne beaucoup pli d'intensité à ce qui est narré. La Fontaine sait donc dramatiser, à certains moments, son récit pour mieux séduij son lecteur. -

L'art du récit de La Fontaine se manifeste aussi par des variations dans la relation du narrateur et c personnage du voyageur. A certains moments, le lecteur a l'impression d'une grande proximité entre le narratei et le personnage. Prenons l'exemple du vers 9: « Ce n'était que menace, et bruit sans profondeur », qui semb. restituer ce que pense le personnage. L'emploi du discours indirect libre manifeste une confusion entre propos du narrateur et la parole intérieure, la pensée du personnage : on partage le soulagement de ce demie Le vers 18 (« Point de bords escarpés, un sable pur et net. ») cité précédemment donne aussi une impression proximité, grâce à l'emploi d'une focalisation interne: le fabuliste colle ici au point de vue du personnage c; l'emploi d'une phrase nominale restitue au plus près les perceptions d'un homme traqué par des voleurs; on sent dans la conscience du voyageur «se sentant presser » qui enregistre les caractéristiques du lieu. Mais cet impression de proximité entre le narrateur et le personnage disparaît à la fin du récit.

C'est l'impression d'une distance au contraire qui domine au dénouement, distance car ce n'est plus la tonali dramatique que ressent le lecteur mais un humour que l'on pourrait qualifier de noir. Il y a bien un changeme de registre pour rapporter le dénouement de l'aventure. Le narrateur ne manifeste guère d'émotion devant noyade du malheureux. II ne dissocie pas le sort du cavalier et de sa monture comme le suggère claireme l'anaphore de « Tout deux ». La dégradation du cavalier était déjà annoncée. par l'enjambement « ...son cheval. inet!A couvert des voleurs... » où la référence à l'homme, en position de complément d'objet, suggère un état passivité et de dépendance peu valorisant. Mais la distance est évidente avec l'humour cruel que révèle l'empl' d'une périphrase pour désigner la mort: «Tous deux au-Styx allèrent boire ». Les allusions mythologiques ai: Enfers (« onde noire », « Styx », «séjour ténébreux »), que l'on associerait plutôt à la mort d'un héros dans w épopée, révèlent aussi la présence d'une intention parodique. Cette tonalité burlesque maintient le lecteur distance du personnage et l'empêche de compatir à son sort.

L'art du récit de La Fontaine se manifeste par son habileté à jouer de la dramatisation et de l'humour. L'art c fabuliste se révèle aussi par la forte structuration de la fable autour d'oppositions. La fable est bien structurée autour d'oppositions qui se développent sur différents plans.

Tout d'abord, l'opposition la plus évidente se joue au niveau du paraître l'apparence que présente le Torrent s'oppose à l'image que présente la Rivière. Le Torrent apparaît comme effrayant. Rappelons le champ lexical de l'émotion et de ses manifestations : « horreur », « trembler », «n'osait », «fuyait ». La violence sonore du cours d'eau est particulièrement mise en avant dans vers initial : «grand bruit », «grand fracas ». On a déjà noté la mise en relief qu'apportent le parallélisme de construction et la répétition de l'adjectif «grand ». Insistons maintenant sur l'effet de soulignement qu'apporte le jeu avec les sonorités : les nombreuses allitérations en «r> (« gland », «bruit », «fracas », « trembler » «horreur »), la forte présence de consonnes dures, occlusives au vers 1 (« c », « g », «b »), les trois « t » (encore une occlusive) du vers 2, contribuent à suggérer l'idée de violence. A l'opposé, la Rivière apparaît comme particulièrement paisible.

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