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Commentaire Composé de la nouvelle fantastique La Morte Amoureuse de Théophile Gautier

Mémoire : Commentaire Composé de la nouvelle fantastique La Morte Amoureuse de Théophile Gautier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2014  •  3 576 Mots (15 Pages)  •  14 454 Vues

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La Morte amoureuse est une nouvelle fantastique écrit par Théophile Gautier et est publiée en 1836 dans La chronique de Paris.

Romuald, qui est le narrateur, raconte son histoire presque surréaliste à un homme qu'il appelle « frère » ( page 77 ). Depuis sa plus tendre enfance il avait souhaité devenir prêtre, il n'avait connu aucunes femmes, à part sa mère, et le jour de son ordination il est éblouit et subjugué par la beauté d'une femme qui se nomme Clarimonde, qui semble elle aussi très attirée par le jeune homme. À plusieurs reprises ,le même jour, elle tente de le dissuader de devenir un homme religieux, en vain. Romuald n'arrive pas à l'oublier. Un jour, alors qu'il se rend au chevet d'une femme mourante, il se rend compte que celle-ci est Clarimonde mais qu'il est trop tard pour la sauver : elle est déjà morte. Par un simple baiser elle reprend vie, et chaque soir elle le rejoins et lui propose de partir en voyage. C'est à partir de se jour là que Romuald mène une double vie avec Clarimonde : il est prêtre la journée et est un homme riche le soir. Seulement au cours d'un dîner il découvre que sa dulcinée lui verse un somnifère dans son verre mais il choisit de ne pas le boire, quitte à découvrir quelque chose d'horrible. Il se trouve que celle qu'il aime est en réalité une femme vampire et qu'elle se nourrit de son sang. Il se rend donc compte qu'elle aussi mène une double vie. Sérapion, un prêtre et un ami du narrateur, remarque que Romuald se comporte étrangement et décide de lui prouver que la jeune femme est bel et bien morte et qu'ils doivent exorciser son cadavre. Mais en faisant ceci, Clarimonde meurt et quitte définitivement Romuald, mourant lui aussi de désespoir et de regret.

Dans cette nouvelle, l'auteur allie l'amour, la mort et le vampirisme afin de créer un cadre fantastique particulier.

Nous verrons par quel procédé le narrateur redonne vie aux deux protagonistes.

Pour cela, il conviendra dès lors d'étudier dans un premier temps l'ambiguïté de Clarimonde, puis dans un second temps la crise d'identité de Romuald, et enfin, dans un troisième et dernier temps, l'importance du regard dans ce récit.

Nous verrons dans cette première partie l'origine ambiguë du prénom « Clarimonde », puis la description ainsi que la double identité de cette femme, et pour terminer, nous étudierons le pouvoir qu'elle est en mesure d'exercer sur Romuald.

Le prénom « Clarimonde » n'a pas d'origines précises. Toutefois, il nous est possible de faire deux suppositions :

Tout d'abord, Théophile Gautier a pu vouloir créer un oxymore qui caractériserait l'ambiguïté de ce personnage féminin : claire + immonde. Elle serait capable d'amour tout en étant immonde par le fait qu'elle ait plusieurs amants et qu'elle soit une femme vampire.

Puis, l'auteur a pu vouloir exprimer le fait que Clarimonde éclaire le monde par sa lumière et sa transparence: claire + monde. En effet, tout au long de la nouvelle nous avons la possibilité de remarquer que Clarimonde éclaire le monde de Romuald, elle lui ouvre les yeux sur la vie qu'il pourrait avoir en étant plus prêtre : « Ce fut comme si des écailles me tombaient des prunelles. J'éprouvai la sensation d'un aveugle qui recouvrait subitement la vue » ( page 79 ).

Clarimonde est une femme qui a eu plusieurs vies et par conséquent plusieurs amants : « La grande courtisane Clarimonde est morte dernièrement, à la suite d'une orgie qui a duré huit jours et huit nuits » ( page 100 ). Notons qu'avec le verbe « consommer », nous pouvons penser que, pour elle, les hommes, et en l’occurrence Romuald, n'est qu'un moyen de rester en vie.

Elle est vue par Romuald comme étant une muse, « une beauté idéale » ( page 80 ). Clarimonde est une femme qui est incroyablement belle, si bien que sa beauté marque le protagoniste alors qu'il ne s'était jamais intéressé aux femmes : « ses cheveux d'un blond doux, se séparaient sur le haut de sa tête et coulaient sur ses tempes comme deux fleuves d'or ; on aurait dit une reine avec son diadème » ( page 80 ), « les commissures des lèvres, le velouté du front, l'ombre tremblante des cils sur les joues » ( page 81 ). Elle est si belle que son regard en devient limpide : « limpidité » ( page 80 ).

De plus, nous pouvons trouver une métaphore montrant la perfection de cette femme : « une taille et un port de déesse » ( page 80 ). Clarimonde est donc comparée aux plus belles femmes qui existent et qui côtoient les cieux. Notre propos est d'ailleurs prouvé par la comparaison d'elle face à la Madone, elle lui est même supérieur : « Les plus grands peintres, lorsque, […] ils ont rapporté sur terre le divin portrait de la Madone, n'approche même pas de cette fabuleuse réalité » ( page 80 ).

Seulement, c'est aussi une femme vampire, bien qu'elle soit éprise de Romuald. Elle ne lui dévoile jamais sa véritable identité alors qu'elle ne semble pas être, aux yeux du lecteur, un être maléfique, voir démoniaque. Et le fait qu'elle soit décrite et comparée à un caméléon montre cette capacité qu'elle a de pouvoir changer d'apparence : « changeante et dissemblable d'elle-même ; un vrai caméléon ! » ( page 109 ). Par ailleurs, c'est un personnage ambigu car elle fait certaine fois partie du monde des morts et d'autres fois du monde des vivants.

Par ailleurs, Romuald n'est par certain de la véritable nature de celle-ci : « Cette femme était un ange ou un démon , et peut-être tout les deux ; elle ne sortait certainement pas du flanc d’Ève la mère commune » ( page 80 ). Nous pouvons voir ceci avec la conjonction de coordination « ou » et l'adverbe « peut-être » qui prouve que la nature de Clarimonde est ambigu, même aux yeux de Romuald.

C'est lors de l'ordination de Romuald qu'a lieu leur première rencontre. Il n'avait jamais connu de femmes, hormis sa défunte mère ( « Je savais vaguement qu'il y avait quelque chose que l'on appelait femme, mais je n'y arrêtais pas ma pensée […] Je ne voyais que ma mère » page 78 ), et c'est lorsqu'il la voit que Clarimonde le fait naître à la vie,en tombant sous son charme, car un prêtre fait vœux de chasteté, et, par conséquent, renonce à tout amour. Dès lors, elle est nous parait comme étant une femme fatale du

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