Commentaire Composé De la pièce de théâtre Phèdre, Acte V, Scène 6 de Théramène
Commentaires Composés : Commentaire Composé De la pièce de théâtre Phèdre, Acte V, Scène 6 de Théramène. Recherche parmi 297 000+ dissertationsPar zarbichat • 2 Février 2014 • 917 Mots (4 Pages) • 1 730 Vues
I. Un récit dramatisé
La composition du récit de Théramène joue sur le suspense et les effets d’attente
et de surprise pour captiver l’auditeur et lui faire revivre le rythme des évènements, et
pas seulement leur représentation visuelle.
A. Une composition travaillée
Rappel : le plan du texte est un élément essentiel du commentaire : il ne faut pas
seulement le citer, mais expliquer pourquoi l’auteur a choisi d’organiser ainsi son
texte.
¾ L’alternance de point de vue dans le texte est un facteur de dramatisation : nous
sommes informés non seulement de la réaction du monstre et d’Hippolyte, mais
aussi de celle des chevaux (v. 1505, 1512, 1538) et des témoins (v. 1551, 1526).
Leur terreur répond à celle d’Hippolyte comme une chambre d’écho.
¾ Le suspense est également un ingrédient important de cette dramatisation : au
moment le plus terrible, Théramène interrompt son discours pour témoigner de
sa douleur (v. 1545-1546). De même, grâce au procédé de l’aposiopèse
(réplique inachevée), Hippolyte meurt avant d’avoir fini sa dernière phrase (v.
1567).
Petits Classiques Larousse -3- Phèdre de Racine
¾ Dans la première partie du texte, Théramène ne se contente pas de décrire : il
restitue l’ordre dans lequel les témoins ont perçu les différents éléments. Cet
effet de structure permet au spectateur de « voir » avant de comprendre et crée
une première forme de tension ; ainsi, l’apparition du monstre marin est très
travaillée : on commence par entendre une voix formidable (v. 1509), puis nous
est rapportée la réaction des coursiers (v. 1512 : Des coursiers attentifs le crin
s’est hérissé). Nous voyons ensuite le mouvement de la mer (v. 1514-1515),
avant que la cause de tous ces phénomènes ne soit identifiée : un monstre
furieux (v. 1516). B. Une scène épique et spectaculaire
¾ La dimension épique est présente dans ce texte à cause du grandissement des
forces en présence (voir la description du monstre, v. 1516-1521), qui
deviennent symboliques : Hippolyte représente l’humanité en butte aux forces
supérieures, qu’elles soient naturelles ou surnaturelles.
¾ Elle se manifeste surtout par l’intervention d’une causalité surnaturelle :
conformément à la malédiction de Thésée, le monstre est bien un être surnaturel
envoyé par Neptune pour tuer Hippolyte.
La dramatisation du récit permet de rendre le combat spectaculaire aux yeux du
spectateur. De fait, il s’agit d’émouvoir le spectateur et de lui inspirer de la pitié pour
le sort funeste d’Hippolyte.
II. Un tableau pathétique
A. « Un tableau » : comment représenter le monstrueux ?
Il s’agit ici de faire voir au spectateur une scène par définition invisible, puisqu’un des
acteurs en est un monstre, un être irreprésentable. Racine utilise des procédés destinés
à faire voir l’invisible.
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