Commentaire: Acte I Scene 3 D'Electre de Giraudoux.

ELECTRE, Acte I scène 3

Egisthe et le Mendiant

Introduction: Jean Giraudoux (1882-1944), écrivain et diplomate, réécrivit au XXème siècle des mythes antiques avec une mentalité moderne, comme le faisait déjà Anouilh ou Sartre. Ses pièces, comme Ondine (1939) ou La Guerre de Troie n'aura pas lieu (1935), relevait d'un nouveau type de théâtre appelé la tragédie moderne. Parmis les grandes œuvres qu'il écrivit dans les années 1930, Electre fut sans doute l'une des plus célèbres. La première représentation eut lieu en 1937, sous la direction du metteur en scène Louis Jouvet. Dans la pièce, Electre, fille d'Agamemnon et de Clytemnestre et sœur d'Oreste, veut venger l'assassinat de son père au moment de son retour de la guerre de Troie. Elle décide d'utiliser son frère Oreste afin de mettre à mort sa mère, Clytemnestre et Egisthe, l'amant de cette dernière.

Dans cet extrait, tiré du premier acte, Egisthe, sur scène avec le personnage du Mendiant, argumente sur les différentes justices pratiquées par les divinités et par les hommes. Il évoque également le destin absurde qui règne alors sur l'humanité. On peut donc se demander comment Egisthe présnete t-il ses arguments devant le Mendiant et quel est le rôle de ce dernier dans la pièce? Nous parlerons d'abord de l'argumentation d'Egisthe avant de continuer sur l'aspect tragique de la pièce en évoquant notamment le personnage du Mendiant. Enfin, nous prendrons la place du spectateur pour mieux comprendre sa position face à la scène.

Plan du commentaire:

I) Une démonstration rigoureuse

a) Une argumentation structurée

Egisthe veut convaincre son interlocuteur.

Postulat: Constat

Tournure impersonnelle: «Il est incontestable que» lg. 71= valeur de constat

Egisthe utilise des exemples, comme la mort, les guerres et les maladies comme des preuves.

Monopolisation de la parole (tirade) et définition des conceptions. Egisthe veut en effet critiquer la présence ainsi que les interventions des divinités sur Terre.

Registre didactique: Egisthe s'adresse non seulement au personnages de la scène («D'autre part président», lg 71 + Mendiant) mais aussi aux spectateurs.

Conclusion + Extension de conclusion (Animaux: «les corneilles ou les daims»lg. 95)

b) Un raisonnement cohérent

Opposition entre justice humaine/justice divine («extra-humaine» lg.74).

Pour Egisthe, la justice divine se résume à des «interventions» ni précises, ni ciblées.

Périphrase hypothétique «peut laisser croire» lg. 73

Egisthe veut explique ici l'origine de la croyance des hommes dans la justice extra-humaine.

Registre polémique:

-lexique dévalorisant («boxeurs aveugles», «fesseurs aveugles» lg. 86-87)

-figures d'ironie lg.88-90

Les dieux ne se soucient pas des hommes («béatitude» lg.90). Ils agissent sans constater la loi des hommes.

Justice

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