Comment ce discours est révélateur de la place nouvelle des Etats-Unis dans le monde à la fin de la guerre froide ? Comment il rend compte de la manière dont la puissance américaine s’adapte à ce nouveau contexte international ?

DM Histoire

        Le document que nous avons à disposition est un discours prononcé par le président des États-Unis, George Bush, devant le Congrès le 11 septembre 1990, lors de la crise du Golfe déclenchée par l’invasion du Koweït par l’Irak un mois plus tôt. Dans ce texte, l’auteur expose les objectifs des États-Unis au Moyen-Orient et dans le monde. Nous analyserons donc ce discours en répondant aux questions suivantes : Comment ce discours est révélateur de la place nouvelle des Etats-Unis dans le monde à la fin de la guerre froide ? Comment il rend compte de la manière dont la puissance américaine s’adapte à ce nouveau contexte international ? Nous traiterons ces deux questions dans deux parties distinctes en replaçant le discours dans son contexte et en abordant les grands principes de cette politique.  

        Dans ce discours, nous pouvons observer que Georges Bush souhaite mettre en avant les principes d’un nouvel ordre mondial. Il mets en avant le respect de la souveraineté et l’Egalité entre les Etats :  « une puissante armée […] le Koweit ». De plus, il fait aussi référence au respect des valeurs universelles comme la paix, la liberté et la justice dans le 4ème paragraphe en expliquant qu’il faut mettre fin a cette « loi de la jungle » et devenir a contrario plus civilisé. Georges Bush met un point d’honneur sur le respect des principes qu’il évoque suite au contexte actuel, depuis la fin de la guerre Iran-Irak (1980-1988), l’Irak est affaibli et endetté. Le 2 août 1990, son dirigeant, Saddam Hussein, fait envahir le Koweit pour s’approprier ses ressources pétrolières et effacer la dette qu’il a envers lui (1er paragraphe) ; le 8 août, son territoire est annexé à celui de l’Irak. À de multiples reprises, sous l’impulsion des États-Unis, le conseil de sécurité de l’ONU exige sans succès le retrait des troupes irakiennes du Koweït (« C’est à ce moment-là […] agression. » ; « Ces objectifs […] principes. »). Face aux atermoiements de Saddam Hussein, les États-Unis préparent dès le 7 août une intervention militaire à laquelle ils cherchent à associer leurs alliés (« Que personne ne doute de notre détermination. »).

Apres avoir montré la place des Etats-Unis dans le monde après 1990 et rappelé le contexte, nous allons maintenant voir comment le discours rend compte de la manière dont la puissance américaine s’adapte à ce nouveau contexte international.

        Dans le dernier paragraphe, Georges Bush veut clairement montrer ses ambitions et que les Etats-Unis joue en quelque sorte le rôle de « gendarmes du monde », ce qu’il explique en disant : « Les récents événements ont certainement montré qu’il n’existe pas de substitut au leadership américain. Face à la tyrannie, que personne ne doute de la crédibilité et du sérieux des États-Unis. » De plus, par la même occasion il peut « prouver » à ses alliés qu’il assume ses responsabilité :  « Que personne ne doute de notre détermination ».

        Mais ce discours n’est pas dénué d’arrière pensée, malgré qu’il prétende d’agir pour le bien commun en empêchant Saddam Hussein de s’emparer du Koweit et d’une part trop importante des ressources pétrolières mondiales, cela affecterait aussi l’économie des Etats-Unis ce qu’il dit : «  maintenir la force économique de notre pays ». Mais aussi, les Etats-Unis restent très dépendants des Etats du golfe persique pour leur approvisionnement en pétrole, (depuis 1945, l’Arabie Saoudite exporte son pétrole vers les États-Unis en échange de leur protection militaire). Cela explique donc pourquoi la stabilité du Moyen-Orient constitue pour eux une priorité majeure et non  un simple acte altruiste, d’autant que l’Arabie Saoudite, le principal fournisseur en pétrole, semble elle aussi menacée et que cela peut arriver rapidement : « En l’espace de trois jours, cent vingt mille soldats irakiens et huit cent cinquante chars avaient déferlé sur le Koweït, et marchaient vers le sud pour menacer l’Arabie Saoudite ».

...