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Colonel Chabert, Zola

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Par   •  9 Mars 2013  •  335 Mots (2 Pages)  •  993 Vues

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il est presque déjà mort lui aussi. Il comprend alors qu’à moins de s’extirper de

cet endroit, il va mourir. L’horreur de cette pensée supplante « le sentiment de la

douleur inexprimable » qui l’avait tiré de son évanouissement : ce détail annonce

déjà comment douleurs physiques et morales seront associées tout au long du

récit, les souffrances de l’esprit étant présentées par le colonel comme plus insupportables

encore que celles du corps. Le colonel se trouve dans une situation

proprement cauchemardesque dont le souvenir le hante depuis : « il y a des nuits

où je crois encore entendre ces soupirs étouffés ! », s’exclame-t-il (p. 29). Le récit

enchâssé est mené de sorte à rendre tangibles, pour Derville et pour le lecteur, les

horreurs vécues par le colonel à ce moment. D’une part, le texte n’est pas avare de

détails morbides, comme la « tête ouverte » enduite d’un « emplâtre naturel » de

sang coagulé (p. 30), ou encore le « bras qui ne tenait à rien » et dont le colonel se

sert comme d’une pelle, dans une image presque grotesque, soulignée d’ailleurs

par la remarque du colonel, d’un humour grinçant : « Vous me direz que j’avais

trois bras ! » (p. 30). D’autre part, il y a un décalage entre ces détails sinistres et

sanguinolents et le discours rationalisant qui les exprime, ce qui rend l’horreur

d’autant plus frappante par contraste. En effet, le colonel s’applique à décrire les

raisons et les moyens de son ensevelissement puis de son extraction, probablement

afin de donner de la crédibilité à son impossible histoire. Ainsi décrit-il la

position des morts qui l’entourent à l’aide d’un langage presque mathématique

et d’une comparaison assez incongrue, qui fait presque effet d’antithèse : « deux

morts s’étaient croisés au-dessus de moi de manière à décrire un angle semblable

à celui de deux cartes mises l’une contre l’autre par un enfant qui pose les fondements

d’un château. » (p. 29). La métaphore de la « couverture de chair » (p. 30)

rapproche elle aussi un mot connoté plutôt positivement et un terme qui représente

très crûment la réalité vécue par le colonel.

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