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Claude Chabrol

Compte rendu : Claude Chabrol. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  28 Septembre 2022  •  Compte rendu  •  1 411 Mots (6 Pages)  •  161 Vues

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Histoire juridique de la construction d’un Etat.

La monarchie absolue.


La monarchie absolue.

Dès la fin du XVIe siècle, des idées fortes émergent : la notion d’Etat nait et avec elle le concept de Souveraineté. Les théories de la Souveraineté absolue se développent. Le roi est l’unique personne souveraine du royaume : « la Souveraineté n’est non plus divisible que le point en la Géométrie ». Louis XIII, fils de Henri IV, marque un tournant : il ouvre l’ère de la monarchie absolue qui durera plus de 150 ans. Des théoriciens de l’époque, tel que Jean Bodin ou encore Cardin Le Bret, ont conceptualisé la Souveraineté monarchique comme un élément indivisible, un pouvoir absolu dans l’Etat appartenant au monarque en place.  Dans le texte présenté : De la Souveraineté du Royaume, de 1632, Cardin Le Bret justifie le pouvoir exorbitant conféré au Roi, par son essence divine. Son autorité, investie de la légitimité divine, a permis d’amener à une harmonisation du droit avec les Edits et les ordonnances. La Souveraineté semble être un attribut essentiel à la royauté afin que le Roi s’affirme face à ses sujets et s’institue en tant qu’unique source légitime du droit.

Autrement dit, le couple royauté-Souveraineté est-il un duo nécessaire à l’exercice de la monarchie absolue ? Le texte définit la Souveraineté comme un élément consubstantiel au monarque (I). Le Roi use entièrement de l’attribut de Souveraineté dans l’exercice de son pouvoir (II).

  1. La Souveraineté : un attribut consubstantiel au monarque.

La Souveraineté peut être définie par le caractère suprême d’une puissance qui n’est soumise à aucune autre. Ce caractère unique, défère au Roi une légitimité incontestable. La Souveraineté devient donc une caractéristique indissociable du monarque. L’attribution de la Souveraineté au Roi permet une réponse à l’exigence de stabilité (A). Elle se légitime par son origine divine (B).

  1. L’attribution de la Souveraineté au monarque : une réponse à l’exigence de stabilité.  

Attribuer la Souveraineté au monarque permet d’assurer l’ordre de l’Etat. Pour cela, il est nécessaire que l’attribution de la Souveraineté soit stable, c’est-à-dire qu’il y ait une pérennité et une continuité dans la succession au trône et dans les biens de la couronne. Le caractère souverain est un élément consubstantiel à la royauté.

La royauté est le pouvoir royal qui est conféré à un individu unique lui donnant le droit de commander « absolument » (ligne 4) afin de répondre aux exigences de stabilités : « le repos et l’utilité publique » (ligne 4). Le royaume est commandé par un chef de l’Etat unipersonnel et héréditaire : le Roi.  Il est l’unique personne possédant le caractère souverain, du fait qu’elle soit indivisible. Une seule personne est aux commandes du royaume. Ainsi, ce n’est pas le royaume qui est souverain mais le Roi, le monarque en place. On pourrait parler de monocratie qui se définit comme le gouvernement d’un seul, ou encore d’autocratie : régime politique dans lequel un homme exerce lui-même et sans partage une autorité illimitée. Ce concept s’illustre par la formule célèbre de Louis XV : « L’ordre public tout entier émane de moi ».

Le fait qu’une seule et unique personne règne sur le territoire, de manière absolue, du fait de son appartenance à une descendance royale, institue la pérennité du royaume. Le peuple doit obéir au Roi.

Cette obéissance du peuple au Roi, est à la fois un engagement politique et religieux. Cela permet une harmonisation de la pensée du peuple en faveur du monarque.

  1. L’origine divine : source légitimant de l’attribution de Souveraineté au monarque.

Le cachet de Souveraineté est dépendant de son origine. La Souveraineté n’est légitime que lorsqu’elle est d’origine divine, et cela, bien que l’histoire ait eu tendance à associer la Souveraineté à la fortune : « […] la fortune s’est mêlée des affaires humaines, elle a […] perverti l’ordre des grandeurs et des puissances de la terre, […] il est maintenant bien difficile de connaître qui sont celles que l’on peut dire proprement souveraines » (ligne 7-9). Le caractère aléatoire de la fortune : bonne ou mauvaise fortune, a mené à confier la Souveraineté à des personnes non légitimes.

L’origine divine est la caractéristique essentielle permettant au monarque d’exercer une puissance illimité. Le pouvoir de Démosthène et Papinien n’émanant pas de Dieu, ils n’avaient autorité d’édicter la loi que dans leur République. Ils s’étaient octroyés, à défaut, l’attribut de Souveraineté.

La Souveraineté trouve naissance par le sacre. L’importance de cette cérémonie s’illustre par le sacrement de Charles VII, motivé par Jeanne d’Arc, qui fera du « petit Roi de Bourges » le seul Roi légitime des français. Finalement, l’Eglise épouse la cause royale, bien qu’elle ait combattu durant des siècles le fait que le message divin émane d’un organe autre qu’elle. La théorie du droit divin fait du pouvoir royal une instance investie de la légitimité divine. Les Rois de France ont la certitude d’avoir été choisi par Dieu pour gouverner. Ainsi, le peuple doit être obéissant pour des raisons politiques et religieuses.

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