Claude Chabrol

Le miroir a un rôle important dans le film de Claude Chabrol. À plusieurs reprises, Mathilde s’y admire : deux fois chez Madame Forestier, chez elle quand elle essaye sa robe et quand elle rentre du bal et s’aperçoit qu’elle a perdu la parure. Le miroir est aussi présent à plusieurs endroits : au bal ou à l'entrée du logement des Loisel.

On peut noter une scène importante au cours de laquelle Madame Loiselle vieillie, triste et affaiblie se regarde dans le miroir.  Les images du passé heureux réapparaissent progressivement avec la scène du bal où elle dansait avec le ministre, belle et radieuse ce qui est en totale opposition avec ce qu’elle est devenue. Claude Chabrol joue avec les miroirs car il veut montrer que l'apparence avait beaucoup d’importance dans la haute bourgeoisie au 19ème siècle. En effet, tout au long de l'histoire, Mathilde se montre orgueilleuse, capricieuse en voulant accéder à tout prix à la classe supérieure ; elle cherche à paraître quelqu'un qu'elle n'est pas réellement. Cette situation se retourne contre elle car en cherchant à paraître plus riche et plus belle, elle a tout perdu. On peut tirer de l’usage de ses miroirs comme une morale, un symbole. La vanité est un vilain défaut qui peut mener à la catastrophe. Mieux vaut se contenter de ce que l'on est et être honnête au lieu de chercher à paraître quelqu’un d’autre et à atteindre un idéal inaccessible.

Pour montrer l'écoulement des dix années, le réalisateur Claude Chabrol utilise la technique du travelling avec la caméra qui accompagne chacun des allers-retours de Mathilde sous les arcades. A chacun de ses passages, son aspect physique se dégrade progressivement et elle vieillit peu à peu. Sa coiffure est de plus en plus négligée. Elle n’a plus les cheveux relevés et ils sont gris, signe de vieillesse. Ses habits sont de plus en plus abîmés voire troués et négligés avec la jupe de travers. Son visage a changé : Elle a le visage cerné et creusé par la fatigue, le regard vide. Elle marche voûtée car les travaux ménagers l'ont affaiblie physiquement.

L'écrivain Maupassant utilise une ellipse narrative :   il ne raconte pas volontairement une partie de leur vie; il résume brièvement la période des dix années de vie de labeur de Mathilde et utilise la phrase “et cette vie dura dix ans” L14 extrait 5….

L'image de fin, avec un gros plan sur le visage de Mathilde, traduit bien l'esprit de la nouvelle car on voit Mathilde avec le visage vieilli et le regard vide, ce qui traduit sa grande déception suite à l'annonce inattendue et cruelle de Mme Forestier. Mathilde semble bouleversée. Cette image traduit bien les dégâts de cette histoire sur le personnage. Le récit s'achève ainsi une chute : Mathilde apprend que la parure était fausse (500 francs au lieu de 36 000 francs) et elle réalise qu'elle s'est ruinée et fatiguée inutilement. Elle a sacrifié dix années de sa vie pour rien ! Maupassant a utilisé une chute afin de créer un sentiment de stupéfaction chez le lecteur, avec une fin inattendue et inspirer de la pitié envers la pauvre Mathilde, au destin tragique.

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