Civilisation et Culture Littéraire

Le Moyen Age

Le Moyen Age, âge moyen, c’est-à-dire âge intermédiaire. Il est perçu très longtemps de façon négative par les hommes de la Renaissance. Il est considéré comme sombre.

C’est une période intermédiaire entre l’Antiquité (considérée comme une période vaste du point de vue culturel) et la Renaissance (retour à l’Antiquité, on parle de deuxième naissance).

Alors que le Moyen Age montant a été considéré comme une période sans grande valeur. Cette vision s’est maintenue du 16ème jusqu’à la fin du 18ème siècle.

Alors qu’on a vu en revanche au 19ème siècle, en particulier l’époque des romantiques, le Moyen Age réhabilité : On peut songer au plus grand des poètes romantiques (Hugo, Notre dame de Paris, 1831) ou au grand historien, Jules Michelet (l’un des plus grands historiens français), dont l’œuvre Histoire de France compte une grande partie consacré au Moyen Age, des origines à la mort de Louis XI, 6 volumes qu’il compose de 1833 à 1844. C’est une vraie réhabilitation de cette période.

Le Moyen Age qui apparaît dès lors non plus comme une période sombre, mais comme un Moyen Age lumineux, Moyen Age vivant et un Moyen Age spirituel. Cette forme de spiritualité est une forme remarquable.

Le Moyen Age, qui est la période la plus longue de l’histoire de la France, s’étend depuis la fin de l’Antiquité (fin du 5ème siècle) jusqu’à la fin du 15ème siècle, c’est-à-dire un millénaire d’histoire. C’est une période bien plus longue que celles qui ont suivis.

Il convient dès lors de distinguer 3 étapes essentielles :

- Le Haut Moyen Age est le Moyen Age le plus ancien. C’est une période qui s’étend du 5ème au 10ème siècle. Une date symbolique est retenue pour désigner le début de cette période, 476, qui est la chute de l’Empire Romain d’Occident. Cette période est marquée par un certain nombre de dynasties (mérovingiens, carolingiens, avènement des rois capétiens).

- Le Moyen Age central, qui s’étend du 11ème au milieu du 14ème siècle (dans les alentours de 1350). Le Moyen Age Central ou Moyen Age classique est marqué par prodigieux essor de la culture et par la même de la littérature française.

- Le Bas Moyen Age se situe entre 1350 et 1500. Il s’étend de la période sombre de la peste de 1348 jusqu’à la fin du Moyen Age, 1492 qui est la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb). C’est une période très riche, on parle de Moyen Age flamboyant.

Le Moyen Age central en particulier est essentiellement du point de vue culturel, et aussi du point de vue politique dominé par une idée forte qui va permettre de comprendre l’émergence des premiers genres de notre littérature.

Une idée forte qui est une division d’organisation de la société en trois ordres, qui est une conception définie par un des grands historiens médiévistes, spécialiste du Moyen Age du 20ème siècle, Georges Duby, qui a intitulé un de ses ouvrages le plus célèbre, Les trois ordres imaginaires du féodalisme, qui considère que cette société médiévale est réparti en trois catégories de personnes :

- Les oratores (orateur = quelqu’un qui parle, orare = prier, ce sont les membres du clergé, les clercs. Ils sont le premier ordre hiérarchiquement parlant parce qu’ils assurent la communication avec l’au-delà, ils assurent la vie éternelle, la survie, ils obtiennent par la prière l’aide divine)

- Les bellatores (bellum = la guerre): « ceux qui combattent ». Ce sont les chevaliers, les guerriers, qui dès le 11ème siècle tendent à se confondre avec les nobles, maîtres des terres et détenteurs du pouvoir ; groupe disparate, mais uni par une certaine cohésion idéologique, et qui domine la société de l’époque. C’est à l’intérieur de cette aristocratie que se sont mises en place des relations personnelles, d’homme à homme, qui constituent la « féodalité » proprement dite : par le rite de l’hommage, un vassal se met sous la protection d’un seigneur plus puissant qu’il reconnaît comme son suzerain ; celui-ci lui accord un fief (le plus souvent, une terre) ou le garde à son service ou l’entretient, en échange de quoi le vassal lui doit le conseil et l’aide. Tous deux dont liés par un serment de fidélité (la « foi »).

- Les laboratores : « ceux qui travaillent ». C’est la majorité de la population. Au début ce sont surtout les paysans, dont la fonction est de nourrir les deux autres ordres. Avec le développement des villes, on voit la bourgeoisie se développer.

Cette répartition de la société va subsister jusqu’à la fin de l’ancien régime, jusqu’à la révolution française (1789) qui fait que les nobles vont bénéficier jusque là de privilèges. C’est une répartition qui ne sera pas remise en cause sous l’ancien régime.

Ce sont 3 piliers de la société qui assurent l’équilibre du monde, ils jouent un rôle majeur dans l’émergence de la culture, de la littérature française. Les oratores et les bellatores vont jouer un rôle important dans notre société.

○Le rôle des Clercs

Le Moyen Age, la littérature des lettres françaises, qui vont émerger à l’ombre de l’Eglise. C’est la première constatation que l’on peut faire sur l’émergence de cette littérature. Les clercs pendant de nombreux siècles vont rester des dépositaires de la culture occidentale. Il y sera particulièrement malmené déjà sur le bas Empire avec la fin de l’Empire Romain, c’est l’époque des invasions germaniques, période particulièrement sombre, des invasions normandes.

On sait que la culture n’avait pas un rôle premier avant sous les rois merovingiens. Fort heureusement la culture va trouver refuge au cœur des abbayes, grâce à un développement de la chrétienté. La culture, les livres et les connaissances vont trouver refuge au cœur des abbayes où les moines vont recopier des manuscrits et vont permettre de préserver le savoir, les connaissances des grands textes hérités de l’Antiquité, essentiellement bien sûr de l’Antiquité latine. Les moines qui pendant très longtemps vont avoir pratiquement le monopole de l’écrit, le monopole du savoir. Et qui dès lors vont être à l’origine de l’émergence de la langue française. Ce sont eux les premiers qui ont conscience du fait que cette langue (lingua romana rustica) que l’on parle dans la vie de tous les jours ne ressemble plus au latin.

Ces moines, ces clercs sont à l’origine de l’émergence de la langue française, ils sont également à l’origine d’autres premières

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