Ce qu"on dit de soi est toujours poésie

Ce qu’on dit de soi est toujours poésie

Poésie => création, poïésis => on recrée la réalité à travers le souci d’embellir.

Dans quelle mesure le récit autobiographique, bien qu’il tende à une certaine objectivité de la narration, accomplit-il nécessairement une recréation poétique par l’écriture ?

Une poétisation nécessaire

L’écrivain choisit ce qui l’intéresse dans les données biographiques

Parler de soi = se souvenir, travail de la mémoire. Que nous le sachions ou non, travail de la mémoire qui va recréer des données du passé. Rousseau, les Confessions. Difficulté objectivement à considérer son propre passé, il y a toutes les émotions. Lieu où se noue des drames inconscients. Idée présente dans le texte, qu’on peut décrypter. “ L’enfance nous a donné une fois pour toutes, notre teneur en poésie “ Jean Giono Virgile.

Ecrire une genèse ou une généalogie du moi

Cohérence entre le passé et le présent, on va constituer le passé en mythe personnel. On va déformer la réalité. Giono construit la genèse du futur romancier. Mythe de l’état de nature, à partir de cette vision déformée de sa propre enfance.

La dimension esthétique de l’oeuvre implique une dimension formelle

Tout récit est un choix esthétique => recherche des formes. Céline => côté épique => ces choses laides qu’il évoque, sous sa plume prennent une autre couleur et deviennent jubilatoires. Chateaubriand, les mémoires d’outre tombe

Le récit autobiographique reste cependant contraint par le réel

Nécessité de tenir compte des données objectives

Montaigne, véritable pacte autobiographique, portrait de lui dans lequel il met à l'écart toutes sortes de tabous.

Recherche de lucidité et de vérité sur soi même

Michel Leiris

Le récit autobiographique recrée une vérité supérieure

Tout récit est une construction destinée à transformer une vie banale en destin

Texte de Sartre, La Nausée => “ tout récit procède à une recomposition “. Les personnages sont soumis à un destin romanesque simplement parce qu'ils sont écrits. Tous les détails anodins et banals => signes qui annoncent l’avenir du personnage.

La vérité que la fiction romanesque exprime sur l’auteur constitue une partie indirecte du pacte autobiographique

Une vérité “personnelle, individuelle, intime“.

Tout est inventé

De la même manière l’homme est toujours “homo fabulator”. L’écrivain s’ajoute aux choses “ tout est faux, rien n’est vrai, même pas moi “

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