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Candide, chapitre 30 - Voltaire

Commentaire de texte : Candide, chapitre 30 - Voltaire. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  26 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  910 Mots (4 Pages)  •  5 097 Vues

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Voltaire, Candide, Chapitre 30 « L’épilogue »

INTRODUCTION

Au XVIIIe siècle apparaît le conte philosophique qui est un récit d’apprentissage. C’est Voltaire qui inaugure celui-ci avec la publication de Candide en 1759 où se glisse de grandes critiques philosophique, sociale et morale. Après bien des malheurs, les principaux personnages se retirent dans une petite métairie achetée par Candide. Mais le moral est profondément atteint et cela se fait sentir dans leurs discussions sans intérêt. Nul ne s’occupe à l’exception de Cacambo, vite épuisé d’assurer à lui seul la subsistance de la petite communauté. Avec ses compagnons, il se résout à consulter un fameux derviche dont la sagesse se résume au silence et au détachement. A leur retour, il rencontre un vieillard qui applique sa philosophie.

En quoi ce chapitre 30 met-il un terme au conte ?

I- Message du vieillard

        A) Un éloge de l’ignorance

   * Le vieil homme se met à distance des tracasseries du monde (ex : assassinat du mufti)

   * philosophie du repli et de l’ignorance.

   * Dans son discours : négations « n’…rien », « n’…jamais », « d’aucun », « ni ».

   * Occurrence du verbe « ignorer ».

   * Homme du silence et du travail.

        B) Un exemple d’hospitalité

    Accueil (l.10) : « il fit entrer les étrangers dans sa maison ».

    Don (l.11) : « présentèrent plusieurs sortes de sorbets »

    Énumération joyeuse de produits exotiques => nature morte : tableau exotique.

    Richesse de la maison avec l’abondance de la terre => traces d’orientalisme.

    Rituel du parfum (l.15) : « parfumèrent les barbes ».

        C) Les vertus du travail

  • Au lieu de bavardage, le vieil homme s’adonne au travail manuel (champ lexical du jardin « cultiver », « faisons nous-même », « jardin »).

  • Le proverbe « Le travail éloigne de nous 2 grands maux : l’ennui, le vice et le besoin »
  • une maxime (brièveté, mots abstraits, décontextualisation).

    3 arguments :

  • Philosophique : ennui (l’homme au travail ne pense pas à sa destinée, sa condition humaine).
  • Moral : vice (il ne pense pas à faire du mal : envie…).
  • Economique : besoin (le travail assure sa subsistance).

=> Une leçon simple à la portée de tout un chacun. Discours très bref. Philosophie concrète, homme pragmatique et efficace.

II- L’évolution intellectuelle de Candide

        A) Son éveil critique

  • Avant les discours (l.20) : « fit de profondes réflexions sur le discours du turc » -> autonomie intellectuelle.
  • 1er discours (l.21 à 23) : traces de l’éveil critique (« me » l.21 pronom personnel, « paraît » l.22 jugement, « bien préférable à » l.22 comparatif).
  • 2e discours (l.32) : « je sais aussi qu’il faut cultiver notre jardin »
  • Coupe la parole à son maitre = impertinence.
  • Il faut agir = travail (seule solution).
  • 3e discours (l.50) : « cela est bien dit…mais il faut cultiver notre jardin »
  • Ironie : se moque du raisonnement absurde de son maitre.
  • Faut-il connaître tant d’horreur pour goûter un sorbet ? => disproportion.
  • Raisonnement concessif : oui…mais.
  • Candide est un personnage complexe, ce qui est inhabituel dans un conte car en général les personnages sont unidimensionnels.

        B) Une satire de Pangloss égale à lui-même

  • 1er discours de Pangloss (l.23 à 32) :
  • Fait état des malheurs des puissants.
  • reste au constat (vocabulaire de la violence).
  • Candide le dépasse car il propose une solution au mal (jardin).
  • Montre un automatisme intellectuel (comique de caractère).
  • Étalage de connaissances respectant la chronologie (Bible/Antiquité grecque et romaine/Temps modernes).
  • 2e discours (l.44 à 49) :
  • Automatisme (5 subordonnées circonstancielles de condition introduites par « si »).
  • Comique de raisonnement.
  • Obstiné.
  • Sert de sommaire à tout le conte.

III- Une utopie du bonheur

        A) Une mise en œuvre

  • Extrait ménage une progression -> modèle du bon vieillard.
  • Métairie : les personnages vont se voir s’attribués un rôle selon leurs talents (microsociété où tout le monde vit en harmonie).
  • Travail de la terre : source d’enrichissement.
  • Opposition début/fin : oisiveté du 1er chapitre ≠ travail de la fin.
  • Par rapport à la tradition du genre, Voltaire déroge car le bonheur est relatif et à la portée de l’homme.
  • Rapport à établir entre le microcosme de la métairie de Candide et la résidence de Voltaire.

        B) Polysémie de la formule finale

  • * « Il faut cultiver notre jardin » : devoir sous forme de tournure impersonnelle qui a une dimension universelle.
  • Sens littéral : cultiver son jardin = faire fructifier la terre.
  • Sens figuré : culture de l’esprit = bien user de sa raison.
  • qualités intellectuelles.
  • qualités du cœur : ouverture sur autrui, générosité (contre les passions excessives).
  • Qualités de l’âme : vivre spirituellement, en harmonie avec soi-même.

CONCLUSION

Le héros se libère des illusions du monde de l’enfance pour devenir enfin adulte et autonome, ce qui est le projet même des lumières. Il pense désormais que les efforts pour résoudre les problèmes du monde avec la philosophie sont inutiles. Pour Voltaire, toute doctrine est inutile et fausse et c’est une critique du contrat social de Rousseau, mais aussi de l'optimisme de Leibniz.

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