Candide - Voltaire. En quoi cet extrait est une description esthétique et harmonieuse de la guerre?

En quoi cet extrait est une description esthétique et harmonieuse de la guerre? 

        Au début du récit nous avons une énumération d'adjectifs mélioratifs qui sont valorisés par la conjonction «si», «Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées». Ces adjectifs mettent en valeur la beauté (l'aspect des 2 armées), l'élégance des uniformes, la lumière des armes ainsi que l'organisation des deux armées. La forme négative de cette anaphore «rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné» (l.1-2) assimile la guerre à un spectacle esthétique. Le narrateur se met dans la peau de Candide, il décrit la scène qui a lieu sous ses yeux. A travers cette hyperbole «Rien n'était » il y a une harmonie visuelle. Mais il y a également une harmonie auditive, une énumération d'instruments de musique est faite aux lignes 3 et 4 «Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours» ce qui montre une splendeur dans cette guerre, cependant l'énumération se fait couper par le terme «canons»qui est un objet de massacre qui forme une harmonie et cache cette violence, ce terme nous prépare au vrai contexte de guerre. Lors d'une guerre il n'y a pas autant d'instruments sur le champ de bataille mais ceci dit, cette hyperbole reste  réaliste auparavant les musiciens précédaient les troupes dans la guerre. Voltaire faire une comparaison entre la guerre et l'Enfer « une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais eu en enfer».

En quoi cette description est ironique? 

        A travers l'attitude de Candide, un héros naïf, Voltaire critique la pensée du philosophe optimiste qui nie le mal.

        Dès la premiere phrase nous pouvons remarquer l'emploi de l'antiphrase qui est un procédé du registre ironique, «Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées». Nous avons une accumulation de termes élogieux pour parler de deux armées qui partent en guerre pour tuer. La description de ces armées est absurde. Voltaire se moque de Candide qui voit la guerre comme un spectacle. Il y a une antithèse entre « harmonie » et « enfer » ce qui accentue l'ironie. A travers l'oxymore « boucherie heroique » Voltaire exprime son avis sur la guerre, un massacre inutile. Le narrateur a un humour noir, il utilise des périphrases ironiques telles que « après avoir assouvi les besoins naturels de qq héros » (ll. 19-20) qui sont employés de facon antithétique, qui dénoncent en réalité des viols, « des héros abares » correspondent en réalité a des pilleurs, violeurs.

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