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Balzac - étude Le Chef-d'oeuvre Inconnu

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Par   •  7 Mars 2013  •  6 253 Mots (26 Pages)  •  1 898 Vues

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Vie et œuvre

Balzac est né le 20 mai 1799 à Tours. Après de brèves études de droit, il décide de se consacrer à la littérature. Il publie quelques récits sous divers pseudonymes et connaît de nombreux échecs. Il ne se décourage pas pour autant et décide de signer Les Chouans de son véritable nom (1829). Parallèlement, le jeune auteur ouvre une imprimerie en 1826 et se trouve confronté à de graves difficultés financières. Cette mésaventure ne l’empêchera pas de multiplier les projets éditoriaux tout au long de sa vie. Balzac s’implique également dans la vie journalistique et politique de son temps. Il ne cesse de multiplier les voyages (Savoie, Genève, Vienne, Italie, Corse, etc.) et les liaisons amoureuses. Force est alors de constater que le romancier est ancré de pied ferme dans la vie.

Cette existence frénétique ne nuit en rien à son travail d’écrivain. En effet, Balzac crée de nombreux romans, des contes, quelques pièces de théâtre. Il s’adonne également à l’écriture d’articles journalistiques et de critiques littéraires. L’œuvre de sa vie n’en reste pas moins La Comédie humaine, véritable somme réunissant de manière ordonnée les principales créations de l’artiste. Cette œuvre, qui se veut totale, cherche à dresser le portrait exhaustif de la société du temps de Balzac et tente d’en révéler les rouages.

Le rapport de Balzac à la peinture est celui d’un amateur. Il collectionne les tableaux qu’il affectionne et lit les grands textes qui traitent de peinture comme Les Entretiens de Félibien ou Le Guide des amateurs de tableaux pour les écoles allemande, flamande et hollandaise de Gault de Saint-Germain. De plus, il fréquente les milieux artistiques de son temps est rencontre Delacroix. Son intérêt pour la peinture se retrouve dans ses écrits où il intègre des personnages de peintre (ne citons que Servin et Pierre Grassou pour exemples) et des comparaisons artistiques, aux madones de Raphaël principalement. Rien d’étonnant donc à la présence du Chef-d’œuvre inconnu dans l’oeuvre de Balzac.

Le Chef-d’œuvre inconnu : genèse et présentation

La nouvelle paraît pour la première fois dans L’Artiste les 21 juillet et 7 août 1831. Il s’agit d’une version hâtive probablement issue d’une commande. L’influence d’Hoffmann y est très forte et se ressent dans le choix du sous-titre (« conte fantastique ») ainsi que dans la présence du surnaturel. De plus, le récit semble reprendre en les modifiant Le Baron de B… et La Cour d’Artus. En effet, le premier récit met en scène un excellent professeur de violon dont la pratique est plus que médiocre ; le second narre l’existence d’un peintre qui voit son chef-d’œuvre en imagination mais ne le réalise pas sur la toile. Hoffmann écrit : « il voit l’infini et sent l’impuissance d’y atteindre » (HOffmann. Œuvres complètes. La Cour d’Artus, t. VIII, p. 134). Ces deux personnages annoncent fortement notre génie de la peinture, Frenhofer. Cependant, Balzac ne construit pas encore une véritable théorie de la peinture. Il cherche seulement à démontrer la tyrannie de la pensée en l’incarnant dans un personnage de peintre.

La première édition originale date de septembre 1831. La nouvelle est insérée dans le volume Romans et contes philosophiques. Balzac ajoute quelques termes techniques afin de conférer de la crédibilité à ses personnages. Il supprime le sous-titre et gomme l’aspect fantastique du récit en faisant de Frenhofer non plus un être possédé mais un fou. Quelques touches de surnaturel persistent mais la nouvelle s’oriente clairement vers le philosophique (étude des dégâts provoqués par la pensée trop abstraite).

En 1837, paraît une édition grandement revue. Le texte augmente de plus de moitié grâce au développement des discours techniques et théoriques au sujet de la peinture. De plus, Balzac ajoute le dénouement énigmatique durant lequel Frenhofer brûle ses toiles et se suicide. La nouvelle gagne en vérité (nous avons l’impression de faire face à de vrais peintres), en complexité et en signification. De plus, elle acquiert ainsi le statut de nouvelle d’art philosophique. En 1845, le nouvelliste ajoute la dédicace fortement mystérieuse (« A un Lord » suivi de lignes de points) et fait entrer le récit dans La Comédie humaine.

Cette somme romanesque est scindée en trois parties : « Etudes de mœurs », « Etudes philosophiques », « Etudes analytiques ». Le Chef-d’œuvre inconnu est placé dans les études philosophiques et forme une trilogie avec Gambara et Massimilia Doni. Ces deux écrits consacrés à la musique démontrent, tout comme notre nouvelle, l’idée de « l’œuvre et [de] l’exécution tuées par la trop grande abondance du principe créateur » (lettre à Mme Hanska du 24 mai 1837). Nous pouvons alors dire sans trop de peine que Le Chef-d’œuvre inconnu, plus qu’une réflexion sur la peinture, sert d’illustration aux convictions balzaciennes touchant à l’art dans sa globalité.

Le Chef-d’œuvre inconnu : résumé

Le jeune peintre Nicolas Poussin arrive à Paris en 1612. En quête d’un maître, il s’adresse à François Porbus et rencontre ainsi, par hasard, un peintre de génie mystérieux : Frenhofer. Celui-ci parfait avec une facilité déconcertante la toile de Porbus et prétend détenir le secret de la peinture de son maître décédé Mabuse.

Nous assistons au cours de la nouvelle à de multiples discussions au sujet de la peinture et de la nature d’artiste. Le fil conducteur de ces débats réside dans le désir et le doute de Frenhofer. Celui-ci est en train de réaliser le chef-d’œuvre absolu (La Belle noiseuse) qui représente une femme parfaite et vivante. Cependant, il doute constamment de l’achèvement de sa toile.

Harassé par ses incertitudes, le peintre décide de voyager afin de trouver une femme parfaitement belle et d’y comparer sa création. Poussin, dont la vocation est née au contact de Frenhofer, lui propose sa maîtresse (décrite au préalable comme la femme idéale) comme modèle. En livrant Gillette aux yeux du vieillard pour pouvoir contempler la toile parfaite, Poussin sacrifie son amour à la peinture.

Après une séance de pose avec Gillette, Frenhofer dévoile son chef-d’œuvre à Porbus et Poussin. Les deux artistes ne voient nullement la femme vivante attendue mais une muraille de peinture

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