BTS Culture générale Nostagie

1ère partie : Synthèse

L’évocation du passé entre les différentes générations se fait souvent sur le ton de la nostalgie, il n’est pas rare d’entendre nos aïeux dirent « c’était bien mieux avant ». Nous sommes nombreux à nous accrocher à nos souvenirs, tant par le biais d’objets, de photos que par la nostalgie en entendant une chanson ou revoyant un vieux film. Pour autant la nostalgie est un sentiment délicat car il peut être vécu de différentes façons selon les individus et peut revêtir différentes facettes qui peut être toutes aussi dangereuses que bénéfiques. C’est de cela que traite ce corpus de quatre documents, les bons mais également les mauvais côté de la nostalgie, un sentiment qu’il est bon de savoir canaliser.

Nous verrons ainsi dans un premier temps que la nostalgie, si elle n’est pas bien maîtriser peut avoir des effets néfastes qui peut rendre difficile notre projection dans l’avenir, pour ensuite aborder la nostalgie comme expérience bénéfique à la construction de l’individu et son avenir.

La nostalgie peut revêtir différents aspects, certains peuvent être invalidants et freiner l’individu dans sa projection vers l’avenir.

En effet, cette nostalgie doit être maitrisée pour ne pas vivre dans le passé comme nous l’explique Marie-Christine Deprund dans un article, La nostalgie un sentiment qu’il faut savoir maîtriser, publié sur le site du journal L’express en avril 2013. Cette nostalgie, peut selon l’auteur être vécue comme une douleur ou souffrance si elle n’est pas bien identifiée, repérée. Cette dernière revêt un caractère ambigüe vers lequel nous pouvons être tenté de nous abandonner en plongeant dans nos regrets avec l’impossibilité de profiter alors de l’instant présent. C’est le cas de Joachim Du Bellay dans l’extrait du recueil Les Regrets dont le poème Heureux qui comme Ulysse est extrait. Ce dernier est incapable de profiter de son voyage en Italie, à Rome, tellement il est nostalgique de ses racines, sa terre natale lui manque, il lui voue alors une véritable ode. Nous pouvons même sentir dans ses vers, l’angoisse de ne jamais retrouver ce qu’il a pu connaître jusqu’ici à son retour de voyage.

En outre, cette nostalgie du passé se base-t-elle réellement sur des souvenirs intacts ? Marie-Christine Deprund nous expose l’image d’un passé idéalisé. Pour cela, elle prend l’exemple de la mode de la période vintage qui est revenu en force dans notre décennie. Même sans avoir vécu dans cette période, les personnes en voyant les objets, en écoutant la musique de l’époque, s’imagent vivant heureux et mieux à cette période. Le passé est ainsi embelli, il prend une image qui n’est pas forcement réaliste. Dans la peinture à l’huile de Arnold Böcklin, Ulysse et Calypso (1882), nous pouvons voir Ulysse songeur face à la mer. Ce dernier erre avant son retour sur sa terre natale auprès des siens, il voyage suite à la guerre alors que cette dernière est terminée depuis dix ans. Nous pouvons voir que le peintre a semblé figer Calypso dans le temps par sa tenue vestimentaire, il peut s’agir du souvenir nostalgique que s’en fait Ulysse qui paraît songeur. S’exiler volontairement peut entretenir volontairement une nostalgie du temps passé. C’est d’ailleurs l’exemple d’Ulysse que prendre Marie-Christine Deprund pour exposer que s’infliger une souffrance en restant figé dans les regrets peut être attirant. Il pleure le passé mais ne rentre pas pour autant, il trouve dans cette attente nostalgique de la satisfaction lui permettant de cultiver une image positive, peut être embellie de ce qui est à jamais derrière lui.

Enfin, la nostalgie revêt également un caractère ambiguë dans le sens où nous ne pouvons pas vivre sans le confort des sociétés modernes mais pour autant nous les critiquons et vantons les attraits des époques précédents où tout paraissait plus simple. C’est également un point que nous détaille Marie-Christine Deprund quand elle évoque que « l’éloignement conduit à des folies ». Pour elle, les personnes ont l’impression d’être dépassées par une société en constante évolution dont nous n’avons même pas le temps de prévenir les éventuels effets néfastes pour l’environnement, notre santé … Les gens se réfugient donc dans la nostalgie des temps où tout allait moins vite et où ils avaient un sentiment de sécurité plus important. Le poème Heureux qui comme Ulysse va dans ce sens également, même s’il s’agit d’une époque différente puisque Joachim Du Bellay effectue son voyage en XIVème siècle. Il y a un contraste entre l’envie de vivre une sorte de modernité qui ne peut se trouver que dans le temps présent, via le voyage et les regrets qui l’envahissent et le font regretter sa terre natale. Le héros doit pouvoir prouver sa capacité à voyager et revenir plein d’expérience, cela peut être comparé avec la modernité du monde actuel qui fait que nous ne pouvons pas renoncer aux nouvelles technologies et notre confort, mais pour autant, nous avons comme Joachim Du Bellay le désir de retrouver des choses simples tel qu’un feu de cheminé.

Ainsi, nous avons vu que la nostalgie était ambigüe, elle peut revêtir des aspects sombres qu’il convient de maîtrise pour aller de l’avant et ne pas rester enfermé dans le passé. Pourtant, elle peut également être source d’expérience.

D’abord il convient de savoir distinguer à quel type de nostalgie nous sommes soumis lorsque cela nous arrive car certaines peuvent être plus profitables que d’autres. En effet, Pascale Senk dans un article paru sur le site du Figaro, Les bons côtés de la nostalgie nous explique que, selon les chercheurs, la nostalgie peut être très bénéfique et peut même être une « ressource psychologique » permettant d’affronter le présent et ses enjeux auxquels nous pouvons être confrontés. Elle permettrait de nous rendre plus fort pour affronter les moments difficiles car les bons souvenirs permettent d’augmenter notre confiance en nous et notre estime. Elle donne un sens aux choses. En ce point, Pascale Senk rejoint Marie-Christine Deprund qui explique qu’il faut chercher à savoir ce qui provoque notre nostalgie : selon qu’il s’agisse du mode de nostalgie qu’elle nomme « le mode de l’exclusivité », ou celui qu’elle nomme « l’ouverture », tous ne sont pas bénéfiques. Celui de « l’ouverture » va au-delà des racines dont Joachim Du Bellay se détache difficilement. Il permet d’ouvrir son esprit dans le voyage, la découverte et de se sentir bien lorsqu’un accueil de partage nous est réservé. Celui-ci

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