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Apollinaire Zone

Analyse sectorielle : Apollinaire Zone. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Juin 2022  •  Analyse sectorielle  •  2 652 Mots (11 Pages)  •  385 Vues

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 Poésie : Modernité poétique ?


                                               
 Alcools  Apollinaire, 1913

                                               
« Zone », vers 1 à 24
Introduction :


   
Le vrai nom d'Apollinaire (1880-1918), Wilhelm Apollinaris de Kostrowitsky, transformé en Guillaume Apollinaire dès le début de sa carrière littéraire, exprime le caractère cosmopolite de l'auteur dès sa jeunesse : il en tirera conscience de la diversité et instabilité. Après avoir été précepteur et employé de banque, il intègre à Paris le cénacle (réunion d'un petit nombre d'intellectuels,d'artistes) de l'avant-garde culturelle.

     La fréquentation des artistes cubistes tels que Picasso et Braque lui ouvre les portes d'une vie artistique dont il deviendra l'un des chefs de file : « l'esprit nouveau » est une expression trouvée par Apollinaire pour désigner le mouvement poétique qui partage avec
les peintres cubistes la volonté d'être en accord avec le monde moderne. Après quelques
publications, le succès d'Apollinaire est assuré par Alcools, recueil paru en 1913, qui contient 42 poèmes écrits entre 1898 et 1912. Le recueil paraît à première vue incohérent et sans unité, mais il évoque, en réalité, une nouvelle recherche, faite d'éclatements, inspirée en partie par le cubisme.
   
Dans Alcools, le poète mélange passé, présent et futur de façon parfois désordonnée : il montre ainsi sa conscience d'un monde moderne, d'un nouvel esprit, tout en intégrant un monde ancien que l'on sent disparaître.

     « Zone » est le poème qui ouvre le recueil, bien qu'il soit le plus récent d'entre eux.
Le mot « zone » évoque les terrains vagues qui entouraient Paris, la « zone » désigne de toute façon un lieu mal défini, qui n'appartient à personne, dans lequel on erre : donc, d'entrée de jeu, le recueil est placé sous le signe de l'errance, et en effet, « Zone »raconte une déambulation dans la ville, mais aussi dans les souvenirs du poète.

    A la première vue, « Zone » trouble les repères de la forme poétique traditionnelle : il commence par 3 monostiches, se poursuit par un tercet, un huitain, puis
un dizain, et le poète a supprimé toute la ponctuation en dehors des majuscules. On peut lire « Zone » comme un poème-programme du recueil, car il se place sous le signe de la modernité et annonce certains de ses thèmes. Nous allons étudier les 24 premiers du poème, long de 155 vers.


Mouvements de l'extrait :
I. vers 1 à 10 : la revendication de la modernité
II. vers 11 à 14 : la poésie dans la ville
III. vers 15 à 24 : la ville poétisée


Problématique : en quoi le poème inscrit-il l'écriture poétique dans la modernité ?


Remarques :


La poésie pastorale ou les romans pastoraux : poésie ou romans qui mettent en scène des bergers et desbergères dans leur univers, à la campagne.
Un enjambement : une phrase ne correspond pas à un vers mais elle s'étire sur le vers suivant.

  1. vers 1 à 10 : la revendication de la modernité


vers 1 : la scansion (le compte de syllabes) peut donner 11 ou 12 syllabes si l'on fait la diérèse sur anci-en => avec l'alexandrin (vers noble de la tradition poétique) et la diérèse qui met le mot « anci-en » en valeur, on a l'impression que l'ancien est remarquable, mais c'est l'inverse qui est dit dans le vers : « tu es las de ce monde ancien » : le poète est fatigué de la tradition. Il y a donc un paradoxe,
une ambiguïté : on peut y voir de l'humour ou de l'ironie, comme pourraient l'exprimer les premiersmots : « A la fin », alors que nous sommes au début du poème.
vers 2 : le paradoxe se poursuit dans ce vers : le poète vient de refuser le monde ancien, mais il commence par le nom « bergère » qui est un personnage d'une certaine littérature traditionnelle (poésie pastorale* depuis l'antiquité gréco-romaine ou les romans pastoraux* français du XVIIe siècle). Le nom « bergère » est apposé (placé à côté et s'y rapportant) à « tour Eiffel », monument symbole de modernité à l'époque (art industriel, construite entre 1887 et 1889 pour l'Exposition
universelle (elle avait soulevé la protestation d'un collectif d'artistes qui se disaient amoureux de la beauté et la trouvaient atroce).

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