Anthologie regroupant des Poèmes Symbolistes

Préface

La poésie est un art échappant à toute définition, un art nous permettant de nous élargir à d’autres horizons, de voyager : à travers les cultures, à travers le temps et à travers le rêve. Dès lors, le choix du thème de mon anthologie poétique me semblait trivial tant le voyage a toujours été une source d’inspiration pour les poètes.

En outre, les œuvres présentées dans mon anthologie appartiennent au courant symboliste. Ce mouvement apparu en France au XIXème siècle est à la fois littéraire et artistique. Par conséquent, il vous sera exposé dans cette anthologie trois poèmes et une peinture.

J’ai également décidé, dans le but de comprendre l’évolution du symbolisme, d’exposer ces œuvres selon leur ordre chronologique.

Ainsi, L’invitation au voyage de Baudelaire marquera le début de cette anthologie. Ce poème dans lequel Baudelaire invite sa bien-aimée à un voyage vers un lieu idéal est paru dans Les Fleurs Du Mal en 1857.

Ma Bohème d’Arthur Rimbaud sera présentée en second lieu. Cette œuvre écrite en 1870 mais publié seulement dix-neuf ans plus tard à travers le recueil Demeny décrit la volonté du poète de fuir ce monde.

Ensuite, Le Poète Voyageur peint par Gustave Moreau en 1890 se joindra à l’ensemble des oeuvres. Cette peinture sur laquelle on peut voir un jeune poète assis sur le sommet d’une montagne et protégé par Pégase est l’oeuvre d’un des pionniers du symbolisme.

Enfin, le dernier poème proposé dans cette anthologie sera l’œuvre du poète belge Charles Van Lerberghe. Paru en 1904, De Mon Mystérieux voyage raconte le voyage dans un monde imaginaire qu’a effectué le poète.

L’invitation Au Voyage –Charles Baudelaire

Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur

D'aller là-bas vivre ensemble !

Aimer à loisir,

Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble !

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux,

Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,

Polis par les ans,

Décoreraient notre chambre ;

Les plus rares fleurs

Mêlant leurs odeurs

Aux vagues senteurs de l'ambre,

Les riches plafonds,

Les miroirs profonds,

La splendeur orientale,

Tout y parlerait

À l'âme en secret

Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux

Dormir ces vaisseaux

Dont l'humeur est vagabonde ;

C'est pour assouvir

Ton moindre désir

Qu'ils viennent du bout du monde.

- Les soleils couchants

Revêtent les champs,

Les canaux, la ville entière,

D'hyacinthe et d'or ;

Le monde s'endort

Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Analyse

1re strophe :

Vers 1 et 2 : rimes riche (« seur ») et masculine

Vers 3 et 6 : rimes riche (« sembl») et féminine

Vers 4 et 5 : rimes suffisante (« ir ») et masculine

Vers 7 et 8 : rimes riche (« illé ») et masculine

Vers 9 et 12 : rimes riche (« arm ») et féminine

Vers 10 et 11 : rimes suffisante et masculine

Refrain :

Vers 13 et 14, 27 et 28 et 41 et 42 : rimes suffisantes et masculines

2e strophe :

Vers 15 et 16 : rimes suffisante (« zan ») et masculine

Vers 17 et 20 : rimes riche et (« embr ») et féminine

Vers 18 et 19 : rimes suffisante (« eur ») et masculine

Vers 21 et 22 : rimes suffisante (« fon ») et masculine

Vers 23 et 26 : rimes riche (« tal ») et féminine

Vers 25 et 25 : rimes suffisante (« rè ») et masculine

3e strophe :

Vers 29 et 30 : rimes pauvre (« au ») et masculine

Vers 31 et 34 : rimes suffisante (« onde ») et féminine

Vers 32 et 33 : rimes suffisante (« ir ») et masculine

Vers 35 et 36 : rimes suffisante (« chan ») et masculine

Vers 37 et 40 : rimes riche (« ière ») et féminine

Vers 38 et 39 : rimes riche (« dor ») et masculine

1 A

2 A

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