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Anthologie Sur Le Thème De L'amour Composé De 10 Poèmes Du XVI ème Siècle

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Par   •  8 Novembre 2014  •  2 145 Mots (9 Pages)  •  2 108 Vues

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ANTHOLOGIE

THEME DE L’AMOUR

Pierre de BRACH (1547-?) : Amour, adieu...

Amour, adieu, je prends congé de toi

Amour, adieu, je m'en vais, je te laisse,

Je ne veux plus aimer cette maîtresse

Qui m'a tenu si longtemps en émoi.

Je ne veux plus la voir rire de moi,

S'éjouissant de me voir en tristesse.

Ni son bel oeil, qui m'oeillade sans cesse,

Ni de sa bouche une parjure foi,

Ni sa beauté, de moi tant admirée,

Ni de ses yeux une flèche tirée,

Ne me vaincront pour me rendre encor sien.

Adieu donc, l'oeil, adieu doncques, la bouche,

Adieu, beauté, adieu, flèche sans touche,

Cruelle, adieu, car je ne suis plus tien.

Pierre de RONSARD (1524-1585) : Amour me tue, et si je ne veux dire

Amour me tue, et si je ne veux dire

Le plaisant mal que ce m'est de mourir :

Tant j'ai grand peur, qu'on veuille secourir

Le mal, par qui doucement je soupire.

Il est bien vrai, que ma langueur désire

Qu'avec le temps je me puisse guérir :

Mais je ne veux ma dame requérir

Pour ma santé : tant me plaît mon martyre.

Tais-toi langueur je sens venir le jour,

Que ma maîtresse, après si long séjour,

Voyant le soin qui ronge ma pensée,

Toute une nuit, folâtrement m'ayant

Entre ses bras, prodigue, ira payant

Les intérêts de ma peine avancée.

Pierre de RONSARD (1524-1585) : Je ne suis seulement amoureux de Marie

Je ne suis seulement amoureux de Marie,

Anne me tient aussi dans les liens d'Amour,

Ore l'une me plaît, ore l'autre à son tour :

Ainsi Tibulle aimait Némésis, et Délie.

On me dira tantôt que c'est une folie

D'en aimer, inconstant, deux ou trois en un jour,

Voire, et qu'il faudrait bien un homme de séjour,

Pour, gaillard, satisfaire à une seule amie.

Je réponds à cela, que je suis amoureux,

Et non pas jouissant de ce bien doucereux,

Que tout amant souhaite avoir à sa commande.

Quant à moi, seulement je leur baise la main,

Les yeux, le front, le col, les lèvres et le sein,

Et rien que ces biens-là d'elles je ne demande.

Fleurs du mal de Baudelaire : La chevelure

Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure ! Infinis bercements du loisir embaumé !

Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !

Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,

Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;

Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir ! Sur les bords duvetés de vos mèches tordues

Je m'enivre ardemment des senteurs confondues

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Tout un monde lointain, absent, presque défunt,

Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique ! Longtemps!toujours!ma main dans ta crinière lourde

Comme d'autres esprits voguent sur la musique, Sèmera le rubis, la perle et le saphir,

Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum. Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !

N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève, Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;

Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !

Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve

De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire

A grands flots le parfum, le son et la couleur ;

Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,

Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire

D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai

...

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