Anthologie Poétique sur le voyage

Dans cette anthologie de 10 poèmes, consacrés aux voyages entre le XVI et XXI siècle, toute sorte de voyage on leur place. De celui à travers le monde au voyage spirituel.

A une certaine époque, le voyage fut considéré comme un caractère de pauvreté : il évoquait les bohémiens et leur vie nomade.

Le voyage forcé, l’exil, donne lui un sentiment de nostalgie et de regrets.

Les poètes, à travers leurs vers, donnent une voix à tous ces voyageurs et souhaitent nous faire part de leur vision de liberté, d’évasion spirituelle et physique.

Dans le poème « Ulysse » Du Bellay exprime dans ce sonnet élégiaque, le manque des siens , de sa terre natal la France . Au contraire de « Clair de lune » Cendrars nous montre qu’il largue les amarres, la machine est en réalité la cabine de l’auteur dont l’importance est attesté dans ce poème et revêt la dimension symbolique du voyage « qui sonne au bout de chaque ligne et qui est aussi rapide qu’un jazz », « on tangue, on tangue sur le bateau ».

Dans « Brise Marine », Stéphane Mallarmé exprime dans un élan lyrique comparable à un envol. Le dégoût du présent et l'appel irrésistible du large, des orages et de l'azur. Construit à partir de l'énumération de ce que refuse le poète, le texte est l'affirmation répétée qui ne conduit pourtant pas à un véritable départ. Le voyage rêvé apparaît ainsi comme la métaphore de l'inspiration. De même pour Baudelaire qui s’inspire à cette technique narrative, dans « L’invitation au voyage » le voyage prend la forme d’une évasion vers une solitude amoureuse. Il s’agit d’un pays indéfini, qui ne prend sens qu’avec la femme (« le pays qui te ressemble »). Cette liaison entre le pays et la femme est renforcée par le glissement du paysage à la femme, autour du mot « charme ». Pour Baudelaire, imaginer le voyage suffit puisqu'il s'agira d'un voyage idéal. Pour imaginer ce voyage, la présence de la femme est nécessaire. Le poète considère ici une femme très proche de son cœur et de son esprit.

Le poème de Verlaine « Charleroi », et influencer par la communion de Baudelaire et Rimbault (même utilisation de procédés censé être propre à chacun). « Charleroi » pourrait se définir comme un poème de l'imprévisible, de la peur du noir traduisant la brutalité d'un monde. Mais dans ce voyage nocturne c'est Rimbaud qui suit Verlaine parmi les champs et les usines, en train roulant à toute allure. Au rythme haletant de sa course, le poème se présente comme une succession rapide et discontinue d’impressions jetées au voyageur « buisson qui gifle » .

« Ma bohême » comme « Brise marine » dénonce la fuite de l’auteur d’un milieu étouffant et conformiste. Le désir de partir est évoqué plusieurs fois dans ces deux textes : récurrence des verbes « fuir »et «m’en allais ». Ces voyages se passent dans les cieux : « Mon auberge était la grande-ourse », « Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou » et « les oiseaux sont ivres d’êtres parmi l’écume inconnu et les cieux ».

« Demain dès l’aube » retrace une expérience réelle et un voyage imaginaire de Victor Hugo vers sa fille décédé Léopoldine. Ce texte comme « l’albatros » de Baudelaire

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