Andromaque Acte I scène 1

Jean Racine, Andromaque, Acte 1, scène 1

Le XVII siècle, siècle du classicisme voit le théâtre devenir un art majeur qui a les faveurs d’un public de plus en plus nombreux. En effet, la comédie avec Molière mais également la tragédie connaissent un véritable succès populaire. Racine opte pour la tragédie avec la pièce de théâtre Andromaque écrite en 1667. L’extrait dont nous allons parler est la scène 1 de l’acte 1. Elle s'ouvre sur les retrouvailles entre deux amis grecs. Leur dialogue est l'occasion pour le dramaturge de communiquer au spectateur les informations nécessaires pour saisir les enjeux des conflits dans le drame qui va se jouer. Autrement dit, la conversation entre Pylade et Oreste joue le rôle de scène d'exposition : c’est l’un des procédés le plus souvent utilisé.

Cette scène remplit-elle les fonctions d'une scène d'exposition ?

Nous montrerons dans un premier temps que cette scène remplit parfaitement sa fonction d'information en posant les éléments essentiels à la compréhension de l'histoire. Puis nous verrons dans un second temps que cette scène 1 de l'Acte 1 lance le début de l'action tragique créant ainsi des attentes de résolution chez le spectateur ou le lecteur.

I. Lors du vers 1 Oreste et Pylade se retrouve : « je retrouve un ami si fidèle ». La relation décrite est une relation d’amitié. Au vers 16 Pylade fait référence à sa triste amitié avec Oreste « ma triste amitié » et au vers 39 Oreste dit à Pylade « ami n’accable point un malheureux qui t’aime ». On aperçoit donc un champ lexical de l’amitié.

Au vers 7 on nous donne la longue durée durant laquelle les deux amis ne se sont pas vus. « Qu’après plus de six mois que je t’avais perdu ».

On nous montre dans quel état Pylade a quitté Oreste dans le vers 17 avec « mélancolie ».

Le vers 8 nous apprend le lieu de l’action : « A la cour de Pyrrhus » ce qui fait parti des éléments d’une scène d’exposition. On nous présente donc le premier personnage Pyrrhus qui est le roi. On comprend que c’est le roi d’Epire grâce à la périphrase au vers 22 : « Un destin plus heureux vous conduit en Epire. » On apprend pourquoi Oreste est venu en Epire au vers 26 : « L’amour me fait ici chercher une inhumaine ». Il explique du vers 31 à 34 son état mélancolique. Il a déjà vécu un dépit amoureux qu’il n’a jamais réussi a oublié. Oreste vient chercher en Epire l’objet même de son ancien malheur : l’amour. Le registre de la passion amoureuse est donc présent du vers 40 au vers 64. Au vers 41 Hermione est présentée. Elle est la fille de Ménélas, roi de Sparte, et d’Hélène. Elle est promise à Pyrrhus qui est allié des grecs et elle l’aime (v.50) « Hermione à Pyrrhus prodiguait tous ses charmes ».

II. De retour en Grèce, Oreste est informé d’un conflit entre la Grèce et l’Epire (v.73). Pyrrhus aime Andromaque et Astyanax son fils que les Grecs croyaient mort. Il méprise Hermione. Oreste se propose pour aller demander au nom des grecs cet enfant. Il a compris qu’il aimait toujours Hermione (v.86-89) : « Ou plutôt je sentis que je l’aimais toujours ». Le spectateur comprend

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